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Ils parlent de l’Alcazar…

Publié le 22 octobre 2010 par Topika

François Simon dans Simon Says le blog de François Simon

Alcazar, la stimulation par le décor

Ils parlent de l’Alcazar…

Ce n’est pas loin de la maison, du coup, c’est presque devenu un rituel. On a tous une brasserie et son plat rituel. Lorsque je suis arrivé à Paris, j’avais les yeux qui brillaient au dessus du saumon fumé et du pain poilane grillé au Zeyer. J’aime bien cette idée pendulaire. Revenir comme dans une ritournelle, un air entêtant… Il y a peu l’Alcazar a changé son décor…Va t on dans un restaurant pour manger les rideaux ? Voilà une question que l’on pouvait se poser il y a quelques années, lorsque les décorateurs  goinfraient tout le budget des chefs. Depuis lors le jeu s’est un peu calmé. C’était juste une réaction face à la vacuité du genre endormi pendant des lustres dans l’halogène et le chintz saumoné. Depuis lors, un décor de restaurant réussi à irriguer à lui seul  notre plaisir, l’assiette peut rester sage, en retrait, tranquille.

En requinquant son décor (bois sombre, couleurs vives, éclairages sioux) la brasserie de sir Terence Conran n’a pas loupé son virage. On s’était habitué à ses lumières zénithales, son cadre joliment taillé dans la verticale, maintenant on le redécouvre. Dans ce genre de jeu de bonneteau, l’assiette souffre parfois de cette concurrence spectaculaire, et pourtant ici, elle reste toujours sur ce quant à soi qui désarme les gastronomes. On voudrait presque que le chef ose, s’embarque, s’impose. Mais il a sans doute la sagesse des calmes, il connaît le chant étrange des brasseries : brasser le temps, les genres et les heures, ne pas s’interposer, parasiter….Pavé de lieu rôti, sauce vierge, purée d’herbes ; filet de bar au citron vert, petits légumes ; volaille fermière aux asperges ; artichauts, Parmentier de bœuf au saint-émilion. Carte des vins girouettant bien à droite et à gauche, accueil soft et souriant ; clientèle rehaussée d’Anglais en sortie habillée. Au premier étage, mezzanine trendy, logiquement l’Alcazar c’est comme un shampoing, deux en un.

L’Alcazar, 62 rue Mazarine, 75006 (01.53.10.19.99). Ouvert tous les jours. Menus à partir de 20€ ; mais comptez plutôt 50€ à la carte. (photo Simon).


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