Selon Médiapart Guillaume Sarkozy veut faire main basse sur l’argent des retraites complémentaires ! (15 octobre 2010) information reprise par le NouvelObs Guillaume Sarkozy, futur bénéficiaire de la réforme des retraites ? (14 oct. 2010) la création d’une «joint-venture» entre Malakoff-Mérédic, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), organisme public qui en outre gère (très mal de surcroît !) le Fonds de Réserve des Retraits (FRR) qu’au surplus le gouvernement voudrait assécher complètement pour financer sa réforme des retraites – prouvant bien par là que l’avenir des retraites est le cadet de ses soucis ! – et la Caisse Nationale de Prévoyance (CNP). Or, celle-ci est une filiale conjointe de la CDC, de la Banque postale et du groupe Caisses d’Epargne, lui-même présidé par François Pérol, ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée»…
Il est évident que la société commune qu’ils devraient créer le 1er janvier 2011 n’aurait pu voir le jour sans l’aval de l’Elysée. Et donc de Nicolas Sarkozy him self. Collusion d’intérêts évidente entre les deux frères : «Il ne s’agit pas que d’une coïncidence. Mais bien plutôt d’une stratégie concertée en famille : l’un assèche les régimes par répartition tandis que l’autre pose les fondements du système par capitalisation».
Il ne vous aura sans doute pas échappé que selon un article du Figaro (18 juin 2009) Le Fonds de réserve des retraites a perdu 20% de sa valeur en 2008, passant de 34,5 milliards d’euros fin 2007 à 27,7 milliards un an plus tard. L’explication de Raoul Briet, président du Conseil de surveillance de l’organisme, ne manque pas de sel : «Sur le seul portefeuille d’actions, la perte de valeur se monte à 4,9 milliards d’euros, consécutive à l’effondrement des marchés après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers». Autrement dit, un organisme public gérant des fonds publics aura largement spéculé sur le marché boursier…
En outre, nous apprenions le 9 avril 2009 que La Caisse des Dépôts et Consignations a perdu 1,5 milliard d’euros en 2008 (article des Echos signalé alors par mon camarade Napakatbra (Les mots ont un sens) qui continue d’abattre un travail considérable à la recherche d’infos pertinentes au point que je le soupçonne d’en avoir plutôt 8 ! et autant d’yeux…
Cela n’a rien de surprenant si l’on se souvient qu’à la fin octobre 2008 – donc bien après le krach boursier du 11 septembre 2008 ! - un trader de la Caisse d’Epargne (qui continuait donc à spéculer) avait réussi un magnifique tour de force : faire perdre au moins 600 millions d’euros (certaines sources parlant de 751 millions) à la Caisse d’épargne un trader mis en examen (Le Monde du 30 octobre 2008). J’étais alors en vacances dans l’Hérault et la première idée qui me soit venue en l’apprenant sur France-Inter : comment est-il possible qu’il y ait des traders à la Caisse d’Epargne ? qui jouent à cet espèce de Monopoly mondial avec l’argent des épargnants.
La vénérable institution quasi bicentenaire – la création de la première caisse d’épargne à Paris remonte à 1818 ! – visait à encourager l’épargne populaire, non à livrer les fonds des épargnants à la spéculation financière mondiale. Je ne m’attarderais pas sur la question de la transformation des Caisses d’épargne locales – gérées en «bon père de famille» par des administrateurs élus par les adhérents qui contrôlaient leurs décisions. Dévoiement de l’institution au nom de l’ultralibéralisme qui a également perverti l’esprit coopératif agricole.
Imaginez un instant – j’ai bien le droit de rêver à un monde meilleur ! – que les syndicats de salariés qui refusent la réforme des retraites telle qu’elle se dessine pour le pire et n’arrivant pas à faire capituler la droite qui s’y accroche quand bien même 70 % des Français y seraient-ils hostiles – c’est ça la démocratie ! – décident de s’unir – «Tous ensemble !» - pour créer une caisse de retraite supplémentaire sur le modèle des institutions de retraite telle que la loi les autorise désormais, mais en s’inspirant de l’esprit mutualiste des caisses de secours telles que connut le XIXe siècle quand la Loi Le Chapelier interdisait les syndicats.
Vous pouvez être certains que tout serait fait par le pouvoir pour s’y opposer : «Ça ne va pas être possible !» - air connu ! Une foule d’arguties déve-loppées, des tonnes de lait d’beu distillées par citernes entières pour discréditer pareille initiative quand bien même toutes les garanties de saine et rigoureuse – trop sans doute à une époque où cela a volé en éclats depuis belle heurette ! et où le véritable esprit mutualiste et coopératif n’est plus en odeur de sainteté– seraient-elles apportées.
Petite cerise sur le gâteau empoisonné par les bons soins de mémé Kamizole : sans la famille Sarkozy, demandez le dernier des trois frères : Olivier Sarkozy ! Ce ne sont pas les pépètes des fonds de retraite à la française qui l’intéressent mais rien moins que les terrains de la Défense qui ont suffisamment défrayé la chronique quand il fut question de nommer «Prince Jean à l’Epad» en octobre 2009 et que ces fameux terrains étaient l’enjeu d’une lutte acharnée pour faire tomber notamment ceux des territoires des communes de Nanterre et Courbevoie dans le giron du nouveau syndicat d’économie mixte créé pour l’occasion et sans doute en contrevenant à la stricte légalité.
Or, nous apprenions très récemment que le groupe Carlyle – nébuleuse financière américaine crée en 1987 qui a entre autres des intérêts dans le pétrole et la fourniture d’armes, très liée au demeurant à la famille Bush, vous voyez sans doute le même lien que moi avec les deux guerres du Golfe des Bush père et fils - a le projet de construire une tour à la Défense. Ce serait sans doute anodin si précisément Olivier Sarkozy ne dirigeait depuis avril 2008 l’activité mondiale des services financiers de Carlyle Group. Ce que vous pourrez lire sur le site «Sos Justice & Droits de l’homme» GROUPE CARLYLE & Olivier Sarkozy.
Or, parmi les nombreuses personnalités liées à Carlyle, l’on trouve le canadien Paul Desmarais. L’homme le plus riche du Canada. Son nom ne vous dit sans doute rien. A moi si : quand Nicolas Sarkozy lui remit la grand-croix de la légion d’honneur (en même temps qu’au richissime homme d’affaires Albert Frère) Nicolas Sarkozy déclara : «Si je suis aujourd’hui président de la République, je le dois en partie aux conseils, à l’amitié et à la fidélité de Paul Desmarais.» Dans le sillage des troublantes amitiés patronales de Sarkozy (Libération du 14 mars 2008).
Or, cet article, de même qu’un autre de Rue89 Un procureur belge s’intéresse à Frère, l’ami patron de Sarkozy (31 décembre 2009 traitait beaucoup plus particulièrement d’une affaire pas très propre, à savoir la vente par Albert Frère à l’Etat – par le biais d’une filiale de la… CDC ! – de Quick (restauration rapide) pour un prix largement surévalué. Pour la petite histoire, Albert Frère et Paul Desmarais figuraient au non des invités de fameuse réception au Fouquet’s le soir du 6 mai 2007… Ce qui faisait écrire au sujet de la remise de la légion d’honneur que «Dans cette optique, tous les avantages accordés à Frère et Desmarais seraient une façon, pour le Président, de renvoyer l’ascenseur».
Dans la même veine, je vous signale un article du site ¿ Donde Vamos ? L’EPAD, la Défense, Carlyle et les Sarko (08 septembre 2010) qui épingle par ailleurs une autre entourloupe de Carlyle, dirigé à l’époque par Franck Carlucci – ancien dirigeant de la CIA - et qui consista en 2003 «à racheter à l’Etat les locaux de l’imprimerie nationale pour 85 millions d’euros, pour les revendre quatre ans plus tard 376,5 millions d’euros à …l’Etat». A lire sur le site Sarkoverdose «Un scandale de plus à l’Imprimerie nationale» (8 sept 2010). Or, si à l’époque de cette transaction Nicolas Sarkozy n’était pas ministre de l’Economie et des Finances – il remplaça Francis Mer à ce poste en 2004 – en 2007, au moment du rachat par l’Etat, il était président de la République et s’occupant de tout il est évident que cela ne s’est pas fait sans son accord.
Il est heureux qu’il n’y ait que trois frères Sarkozy ! Ils mettent en coupe réglée la France et les finances publiques et maintenant, l’argent des épargnants. Des Pieds Nickelés mais en beaucoup moins sympatoche : tous leurs coups foirent lamentablement mais ils en rigolent malgré tout. Ou les frères Dalton – avec Nicolas Sarkozy dans le rôle de Joe le colérique - toujours rattrapés par Lucky Luke. Quand bien même toutes ces affaires n’auraient-elles pas (encore ?) le retentis-sement médiatique qu’elles méritent, il ne faudrait pas croire les Français aussi stupides que Ran-tan-plan !
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Maison Sarkozy & Frères : opération «main basse sur les retraites» !