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Maison Sarkozy & Frères : opération «main basse sur les retraites» !

Publié le 22 octobre 2010 par Kamizole

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Dieu que c’est beau, l’esprit de «famille» ! Dans les deux acceptions du terme. Vous auriez tort de nommer cela république bananière, népotisme, clientélisme, passe-droits, privatisation des institutions publiques au profit d’intérêts privés… Vous risqueriez – comme Ségolène Royal dénonçant le «système Sarkozy corrompu» et Martine Aubry, la République abîmée par 3 années de Sarkozysme - d’être accusé de démagogie populiste : injure suprême proférée contre ceux qui osent défendre la démocratie, l’Etat de droit et les intérêts du peuple par ceux qui précisément détestent le peuple en général et les “salauds de pauvres” plus encore.

Jusqu’à présent, nous pensions que si Nicolas Sarkozy défendait jusqu’à l’absurde “SA” réforme des retraites c’était autant par vanité personnelle – pouvoir dire : personne n’avait osé le faire, sauf moi – soumission sans faille à l’idéologie ultralibérale et comme valet ou petit télégraphiste du Medef, des marchés financiers et agences de notation. Il y a bien entendu de cela mais il apparaît clairement aujourd’hui que les intérêts personnels – celui de son frère Guillaume Sarkozy – sont à l’origine de toutes les manœuvres préparées de main de maître depuis bien plus longtemps. A cet égard, il n’est pas du tout anodin de lire sur la fiche Wikipedia du Groupe Malakoff-Mérédic qu’on y affirme que leurs «initiatives ont toujours précédé les grandes réformes de la protection sociale»…

Je subodorais depuis longtemps que la mise au pain sec des retraités – présents et à venir – donnerait le vent en poupe aux assurances privées. Au fur et à mesure que fondra le montant des retraites du Régime général et des caisses de retraite complémentaire – à mon avis nous ne devrions dans quelques années toucher guère plus que le calamiteux “minimum vieillesse” accordé aux personnes qui n’ont pas assez ou jamais cotisé - seules les personnes ayant les moyens de financer une protection supplémentaire – qu’elle fût abondée ou non par une participation de l’employeur – auraient une retraite d’un niveau acceptable. Je reste certaine que cela se produira si nous laissons faire Sarkozy, Woerth, Fillon et toute leur clique de l’UMP.

J’avais beau savoir en outre que Guillaume Sarkozy – après avoir planté l’entreprise textile qu’il dirigeait et ambitionné un temps d’être candidat à la présidence du Medef – dirigeait le groupe d’assurances Malakoff-Mérédic – j’étais loin d’imaginer un tel plan ourdi de si belle manière et préparé de si longue date. Encore une fois, la vie – et donc l’histoire qu’elle fût personnelle ou collective – est un roman. La geste sarkoïdale relève du thriller politico-financier sur fonds de moult scandales. N’y manquent même pas les barbouzes !

Ceci dit, découvrant ce titre du NouvelObs Guillaume Sarkozy, futur bénéficiaire de la réforme des retraites ? (14 oct. 2010) en y cherchant tout à fait autre chose, je n’en fus pas plus surprise que cela : il y a belle heurette que je m’attends à tout de la part de Nicolas Sarkozy ! Le pire, bien entendu. Pourquoi se gênerait-il ? Il a une conception si dévoyée de la fonction suprême.

Le groupe Malakoff-Mérédic qui a deux métiers : les retraites complémentaires et l’assurance des personnes, chapeaute deux caisses de retraite (Capimmec et Irec), une caisse de retraite supplémentaire (Irus), une institution de prévoyance (Urpimmec), une mutuelle (Smm) et deux société d’assurance (Cmav et Saprem) envisage donc de prendre pied dans le très prometteur marché des retraites sur-complémentaires.

Je vous fiche mon billet que la taxe que Sarkozy et l’UMP envisagent de faire payer aux plus de 50 ans pour financer la dépendance des seniors (Le Monde du 19 juillet 2010) sera très sûrement collectée par Malakoff-Mérédic, la Caisse des Dépôts (aujourd’hui cela revient au même !) ou quelques autres institutions financières du même tonneau… Vous pensez bien que de l’argent des contribuables récolté par les Urssaf et non par des organismes privés, ça ne le fait pas en Sarkozie !

Cela prend d’ailleurs un air d’Ancien Régime : des «fermiers généraux» - concussionnaires en diable – collectant taille et gabelle pour le Roi aux abois car ses caisses étant vides, notamment du fait des guerres incessantes, ils lui en avançaient le montant. Vous y ajoutez le clergé et la noblesse, exempts d’à peu près tous les impôts sauf quelques prélèvement microsco-piques quand les temps furent les plus durs.

Or donc, Nicolas Sarkozy «renonce à la création d’une branche “cinquième risque” du régime général qui était pourtant l’un des engagements majeurs du candidat Sarkozy à l’élection présidentielle». Le rapport de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, présenté à la mi-juillet 2010 par Valérie Rosso-Debord (UMP, Meurthe-et-Moselle) insistait sur le fait que «le financement public est désormais incapable de procurer les futurs milliards de dépenses que coûtera dans un avenir proche la dépendance des personnes âgées»… Pardines ! Maintenant que Sarko & consorts ont consciencieusement et méthodiquement pillé les caisses de l’Etat, pour eux et leurs amis, il ne reste plus que zéro francs six sous pour la grande majorité des Français.

Nicolas Sarkozy renonçant à l’une de ses promesses phares ? Absolument UM/Possible

:)

Hormis le bouclier fiscal et la TVA à 5,5 % des bistrotiers et restaurateurs – mesures fort dispendieuses pour le budget mais totalement inutiles sinon absolument contre-productives pour l’économie auxquelles il n’entend toutefois pas y renoncer «tant qu’il sera président» - Nicolas Sarkozy président de la République n’aura tenu aucune autre des promesses de Nicolas Sarkozy candidat à l’élection présidentielle.

Précisément au sujet des retraites, je vous invite à lire sur un forum d’Orange ce qu’il affirmait alors dans une note publiée sous le pseudo de Liberté 1 : Le droit à la retraite doit demeurer. Rétrospectivement, cela vaut son pesant de cacahuètes !

Les cinquantenaires à qui l’on promet déjà aujourd’hui de travailler après 60 ans (62 ans voire 67 !) - ces fameuses «barrières d’âge» entrées dans la novlang politico-journalistique – vont drôlement apprécier d’être encore plus mis à contribution pour financer la dépendance. Déjà avec les non moins fameuses «franchises médicales» les malades payent pour les malades, bientôt les presque vieux paieront pour les tout à fait vieux.

Je ne doute point non plus qu’apprendre qu’ils doivent cela (plus la réforme des retraites) en partie à la volonté délibérée d’avantager - notamment - Malakoff-Mérédic leur fasse voir encore plus rouge. Pour l’instant, l’information ne fait pas de vague dans tous les médias. Silence radio (et télé). Ce n’est pas injure d’admettre que le Nouvel Obs, Médiapart et le Post n’ont guère plus d’influence que Lait d’Beu – la mienne étant = à zéro ! - sur la majeure partie de l’opinion publique. Soyons cependant des relais. Car il s’agit, les mots ne sont pas trop fort, d’un nouveau scandale d’Etat. A force de taper toujours sur les mêmes clous, ils finissent bien par s’enfoncer. Parole de petite bricolo. En espérant que la tête du marteau épargnât mes petits doigts, ce qui n’est pas toujours le cas dans la vie réelle.

:)

Je vais tenter de résumer la substantifique moelle de l’article paru dans Médiapart Guillaume Sarkozy veut faire main basse sur l’argent des retraites complémen-taires ! (15 oct. 2010 “Plume de presse“) sur lequel s’appuie le Nouvel Observateur. Ainsi que d’autres sources citées dans l’article. Car en effet, comme bien souvent ce sont des dispositions secondaires, passées inaperçues pour la grande majorité qui masquent l’amplitude de l’arnaque. Souvenez-vous de l’introduction en quasi catimini de l’instauration des «subprimes à la française» qu’il fallait débusquer dans le tréfonds du texte de loi.

Ici, ce sont les dispositions permettant l’épargne salariale en vue de la constitution d’une retraite supplémentaire. Il n’est pas inintéressant de constater en lisant l’article des Echos – cité par Médiapart – Retraite : la réforme va faire évoluer en profondeur l’épargne privée (15 sept. 2010) qu’il figure à la rubrique «Finances perso» (Patrimoine). Point n’est besoin d’être grand clerc pour comprendre que la retraite par répartition que Sarko & sa clique prétendent sauvegarder est le cadet de leurs soucis ! Les dispositions adoptées dans ce cadre sont également détaillées dans un article du site Juritravail Levé de rideau sur les trois volets de la réforme de l’épargne retraite (22 sept. 2010).

Je vous conseille en outre la réjouissante lecture d’un autre article de Plume de Presse consacré à l’émission A NOUS de juger sur les retraites : Chabot et Boissonnat, porte-paroles de l’UMP du 9 septembre 2010 où les deux journalistes ont relayé tous les poncifs de la vulgate ultralibérale des Sarko, Woerth, Fillon, etc… «les hommes du gouvernement et leurs soutiens du parti minoritaire continuent de répandre leur propagande mensongère partout : en résumé, « on n’a pas d’autre choix que d’augmenter la durée du travail, sans cela le système ne sera plus financé, on ne peut toucher aux recettes, augmenter les impôts des riches ni taxer davantage les stock options et les profits des grandes entreprises sans causer immédiatement des délocali-sations massives et ceux qui prétendent le contraire sont des irresponsables».

Faut-y être con et aveugle ! Depuis bien plus de 20 ans tous les gouvernements successifs - de droite comme de gauche - n’ont cessé de faire de mirifiques cadeaux aux entreprises prétendument pour éviter les délocali-sations. Résultat : triple zéro ! Ce sont les actionnaires gloutocrates - du 15 %, sinon rien ! - qui en décident. Ce n’est pas pour rien que l’on parla de licenciements “boursiers” : la meilleure preuve étant que le cours des actions remonte instantanément…

Ils méritent amplement la «laisse d’or» décernés aux journalistes «à-plat-ventristes» et «le duo Arlette Chabot-Jean Boissonnat a livré une prestation de si haute volée qu’il conviendrait de projeter le programme dans toutes les écoles de journalisme pour illustrer ce qu’il ne faut pas faire, sous peine de perdre toute crédibilité».

Olivier Bonnet s’insurge comme moi de l’exercice de prétendue «pédagogie» qu’a pu faire François Fillon pendant une demie heure sans risquer d’être nullement contredit par ces journalistes qui ne savent que passer les plats à leurs invités – pour autant qu’ils fussent bien dans la ligne ! Sinon, comptez sur eux pour tirer à boulets rouges et contredire sans cesse l’invité(e) – ni par nul autre contradicteur : François Fillon avait courageusement refusé d’être confronté à Ségolène Royal !

«Pédagogie» ? MERDALOR ! Cela fait plus de 15 ans que ces prétendus déficits de pédagogie, sont ressortis dès qu’une mesure n’est pas acceptée dans l’opinion. Si les mots ont un sens, la pédagogie – du grec «pais, paido : enfant» concerne exclusivement l’enseignement des enfants et des adolescents. Ce qui prouve à l’envi qu’ils nous concernent comme des marmots ne comprenant rien à rien, comme par hasard quand nous ne sommes pas d’accord avec eux. Mais pitié ! qu’ils cessent de nous prendre pour des cons… En général c’est au contraire car nous ne comprenons que trop bien qu’ils cherchent à nous enc… le plus profond possible et/ou noyer le poisson derrière des avalanches de chiffres, contre-vérités invérifiées, etc…

A l’évidence, François Fillon ne voulait pas écouter ce que Ségolène Royal osa proférer dans la même émission «Je ne veux pas que les salariés aient à la fois subi la financiarisation de l’économie, les dégâts de l’économie financière et aillent alimenter par leurs cotisations des fonds de pension qui, demain, vont peut-être faire faillite, qui vont à nouveau se balader au niveau de la planète des prédateurs pour racheter des entreprises, délocaliser etc. Ils seront deux fois victimes : victimes de la crise économique, victimes de l’incapacité des gouvernants à sauver la Sécurité sociale et victimes des banques, des assurances privées et des fonds de pension qui attendent, tapis dans l’ombre, de mettre la main sur ce pactole… et c’est bien pour ça que le Medef ne dit rien, parce que ces entreprises-là, elles sont au Medef, et le Medef se tait aujourd’hui et se cache parce que la réforme de François Fillon, c’est la réforme du Medef»…

Analyse Ô ! combien pertinente chaque jour corroborée par les faits mais où ses adversaires acharnés ne manqueront pas de voir une fois de plus de la démagogie populiste à n’en point douter. Parce qu’encore une fois il ne fait pas bon d’être de l’avis du peuple et de soutenir ses intérêts contre les partisans de l’ultralibéralisme. Pourtant, et c’était entièrement prévisible dès le départ, il est patent que les fonds de pension et autres système de retraites par capitalisation affrontent les mêmes difficultés à financer les retraites de leurs ayant-droit quand de surcroît elles ne sont pas spoliées par des aigre-fins ou ruinées par un krach boursier.

Vous y ajoutez que contrairement aux caisses du Régime général ces institutions financières ne bénéficient pas de la garantie de l’Etat et qu’en conséquence, sauf plan de secours – qui coûterait encore bonbon aux con…tribuables et illustrerait de surcroît cette antienne de l’ultralibéralisme : «privati-sation des profits, nationalisation des pertes» les épargnants n’auraient plus que leurs yeux pour pleurer en cas de déconfiture. Ce n’est nullement une hypothèse d’école et cela s’est vérifié plus d’une fois aussi bien en Grande-Bretagne qu’aux Etats-Unis.

Je me souviens d’ailleurs d’un article - qui ne date pas d’hier - où il était affirmé qu’en Grande-Bretagne ils ne seraient désormais rentables qu’en faisant travailler leurs bénéficiaires jusqu’à 70 ans.

En outre, j’ai toujours trouvé formidablement curieux que le Medef et les employeurs qui poussent des cris d’orfraie à la moindre hypothèse d’augmenter leur part de cotisation réglementaire, paraissent aussi satisfaits d’abonder les régimes de retraite par capitalisation. Preuve s’il en était besoin qu’il y a bien là des sources (miraculeuses ?) de profits pour eux, leurs semblables et le système en général… «Le profit de l’un est dommage pour l’autre» (Montaigne).

Or donc, le pactole des retraites supplémentaires dont la gestion serait laissée aux organismes financiers privés serait de l’ordre de 40 à 100 millions d’euros, en fonction du «taux de remplacement» - la différence entre le salaire et le montant de la retraite - des retraites du Régime général (Sécu et retraites complémentaires) tel qu’il résulterait de la réforme Sarkozy-Woerth. C’est dire que leur intérêt – puisque qu’ils ne visent en fait qu’à satisfaire ceux des entreprises capitalistes – commande que ce taux de remplacement soit le plus faible possible. Tant pis pour les plus pauvres qui n’auront pas les moyens de cotiser pour des sur-régimes ! Quant aux autres, soucieux de n’être pas encore plus démunis au moment de la retraite, ils devraient se précipiter vers les fonds de retraite supplémentaire des institutions de retraite du secteur privé.

Pourquoi Guillaume Sarkozy et Malakoff-Mérédic sont-ils dans le collimateur de Médiapart, lors même qu’ils ne seront pas les seuls parmi ces institutions à bénéficier des nouvelles dispositions législatives instaurant les «fonds de pension» à la française ? «Ensemble tout est possible» disait l’affiche de campagne de Nicolas Sarkozy. Les deux frères unissent leurs forces pour s’entraider. Quoi de plus naturel dans cette «France d’après» promise par l’UMP dont nous savons aujourd’hui ce qu’elle augurait ?

Vous en saurez plus en lisant le prochain épisode : Les trois mousquetaires Sarkozy à l’assaut de la France : «Un pour tous, tous pour un» …


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LES COMMENTAIRES (1)

Par Yann-Cédric
posté le 25 octobre à 09:38
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Bonjour,

Merci à vous d'avoir cité juritravail.com dans votre article, nous sommes ravis que nos services vous plaisent.

Cordialement,

Yann-Cédric de Juritravail

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