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Une alternative "citoyenne" à l'aménagement de nos villes : les travaux sans tranchée

Par Marc Chartier

Tous les citadins et usagers des rues le savent, souvent à leurs dépens : quand un chantier est terminé quelque part, un autre voit le jour ou risque fort de commencer plus loin, pour une durée indéterminée, avec toutes ses répercussions sur la fluidité de la circulation et autres nuisances quotidiennes...
D'où l'offensive menée par le Comité français pour les travaux sans tranchée (FSTT) qui se fait l'avocat d'une
« façon citoyenne de faire les travaux », avec des solutions globalement plus rapides, plus sûres, plus économiques et plus respectueuses de l’environnement.
Les techniques sans tranchée permettent ainsi d’équiper les villes et de développer des réseaux souterrains (eau, gaz, électricité, assainissement, télécom) sans les inconvénients et risques occasionnés par les techniques beaucoup plus lourdes.
85 000 km de réseaux d'eau et d'assainissement devront être traités en France d'ici 20 ans et 10% du patrimoine d'assainissement devront être rénovés au lieu des 3% actuels. 200 000 branchements/an seront à remplacer d'ici 2013 conformément à la réglementation sur la suppression du plomb. Parce qu’elles apportent en toute sécurité des avantages en matière de développement durable, de sécurité et de confort, les techniques sans tranchée revendiquent l'avantage d'être le mode incontournable de réalisation des travaux, notamment en zones urbaines.
Sont ici concernées les techniques servant à construire, identifier, rénover ou remplacer des réseaux souterrains sans l'usage de tranchées. Ces réseaux publics privés ou concessionnaires sont dans le domaine non visitable ; c'est-à-dire que leur section n'excède pas 1 200 mm.
Les techniques sans tranchée sont nées avec le fonçage statique à la tarière (1850), puis le fonçage de tuyaux au début du 20ème siècle. Leur nombre s'est accru dès le milieu du siècle dernier. En 1950, un ingénieur polonais invente un outil pneumatique de creusement en terrain meuble, qui porte en France le nom de
"fusée". En 1972 et 1973, les techniques du micro-tunnelier et du forage dirigé font leur apparition, permettant d’enfouir des canalisations sans creuser de tranchées. Dès le début des années 60 au Japon, il ne s’agissait pas seulement de construire des canalisations neuves, mais aussi de réparer les anciennes. C’est ainsi qu’est apparue au Royaume-Uni la technique du chemisage qui consiste à introduire une gaine textile souple enduite de résine dans une canalisation ancienne et à la solidifier à l’intérieur.
Dans les années 80, les robots commandés à distance progressent dans les canalisations pour y réaliser de multiples tâches.
D’autres méthodes de revêtement apparaissent comme la centrifugation de mortiers, puis de résines. Des matériels d’éclatement sont inventés. La géophysique ne demeure pas en reste qui s’attache à lever l’opacité des sols. Alors naissent les radars de surface qui, à l’instar des échographes utilisés en médecine, produisent une imagerie du sous-sol.
On recense désormais plus de 40 techniques sans tranchée. Elles apportent en toute sécurité des avantages en matière de développement durable, de sécurité ou de confort. Elles permettent le développement des agglomérations en respectant les usagers. Aujourd’hui, la pose de réseaux secs ou humides en micro-tunnelier représente plus de 7 000 mètres par an de canalisations de 300 à 800 mm. La pose de conduites par forage dirigé se chiffre en centaines de kilomètres par an. Le développement de ces techniques s’accompagne de progrès considérables dans les domaines de la reconnaissance des terrains en préalable des travaux et dans l’auscultation des canalisations ou des conduites existantes en préalable de leurs réhabilitations.


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