Une réunion socialiste officielle ?
Alda Pereira-Lemaitre tenait vendredi 22 octobre une première réunion publique de campagne électorale municipale partielle à l'école Carnot, transformée pour l'occasion en meeting socialiste tant les murs étaient décorés d'affiches et de bannières du Parti Socialiste. On peut d'ailleurs légitimement se poser la question de cette floraison de logos du parti puisqu'officiellement du moins, le Conseil National n'a toujours pas rendu sa décision quant à la désignation du "1er des socialistes" qui menera la liste du parti dans la bataille de ses élections municipales anticipées 2010.
Soirée électorale à l'école carnot de Noisy-le-Sec le 22 octobre 2010 © JENB PRODUCTIONS
Ce qui n'empêche pas l'édile d'annoncer : « Je veux d'emblée remercier tous les socialistes de Noisy et de tout le département qui viennent témoigner de leur engagement dans la campagne qui s'annonce » saluant à cette occasion la présence d'Abdelhak Kachouri, adjoint au Maire de Saint-Ouen et Vice-Président de la Région Ile-de-France en charge de la sécurité et de la Politique de la Ville tout en égratignant au passage ses partenaires de gauche : « ( ...) à l’heure où, dans la rue, la jeunesse, notre jeunesse, et toute la gauche unie sont main dans la main pour lutter contre la politique du gouvernement, ici, à Noisy, une partie de la gauche a choisi la désunion. Je regrette cette situation, mais je ne me résigne pas (...) »
La salle est comble puisque ce sont près de 280 personnes qui sont présentes, même s'il convient de relativiser ce chiffre puisque nombre d'entre elles ne sont venues qu'en simples observateurs de cette première réelle réunion de campagne électorale.
La sécurité publique au centre des débats
Bien-sûr, elle entend conserver ce service public, mais aussi en faire le thème phare de cette campagne : « La clarification lors du prochain scrutin municipal des 5 et 12 décembre prochain portera essentiellement sur ce point : veut-on démanteler un service utile à nos concitoyens ou au contraire le renforcer ? ».
Le ton est donné. La candidate (photo ci-dessus à gauche) transforme cette élection partielle en un référendum sur la Police Municipale.
Des promesses, toujours des promesses...
Poursuivant devant un auditoire acquis à sa cause, la candidate Péreira-Lemaitre poursuit : « (...) Je continuerais à exiger de l’Etat qu’il respecte ses engagements en réclamant le rétablissement d’un commissariat de plein exercice à Noisy-le-Sec. Il s’agit en fait de développer un véritable service public local autour des questions de prévention, de protection, d’aide aux victimes. (...) »
Mais n'étaient-ce pas là déjà des promesses de la campagne 2008 ?
Promesses qui n'ont jamais été tenues. L'édile sortant n'avait-il pas annoncé une vaste concertation publique sur cette thématique de la sécurité en 2009 ? Il avait été même évoqué en son temps un réferendum sur ce sujet. Mais qu'a-t-elle fait réellement ? La concertation n'a jamais eu lieu, la candidate ayant même brillé par son absence à la seule concertation organisée sur ce sujet par les groupes Verts et Communistes en décembre 2009.
Pourquoi alors croire à nouveau aux même promesses, déjà formulées antérieurement et finalement jamais tenues.
Mais qu'a-t-elle donc fait pour "éxiger" ce commissarait. Elle a écrit un premier courrier à son arrivée en 2008. Selon elle, ce courrier est resté sans réponse.
Puis elle a cossigné une lettre avec d'autres élus.
Mme Guigou, ancien Ministre, Députée et Adjointe au Maire a écrit également.
La mairie a organisé une pétition : moralité, seules 500 signatures !
Le prochain Maire serait bien avisé de faire preuve de plus de fermeté dans ses légitimes requêtes voire, si nécessaire d'organiser une manifestation pacifique mais médiatique devant notre commissariat. Si c'est bien organisé on peut en réunir du monde : Nos 39 élus (pour une fois, tout le monde est unanime), des élus départementaux et régionaux et surtout des centaines de Noiséens.
Et surtout, celle ou celui qui arriverait à faire venir le Ministre de l'Intérieur pendant le 2ème tour, pour nous annoncer un commissarait de plein éxercice, avec une trentaine d'agents supplémentaire (et les voitures qui vont avec, ou mieux des motos) gagnerait sans doute les élections.
Puis la candidate poursuit sur le thème de la vidéo-surveillance : « (...) Je considère, par exemple, que nous ne devons pas avoir de tabou en ce qui concerne l’utilisation intelligente et raisonnée de ce que je nomme la vidéo tranquillité. Je veux donc compléter ma politique de tranquillité publique en mettant en place de la vidéo tranquillité dans certains parkings là où les trafics prospèrent. (...) »
Pourtant l'édile sortant omêt de préciser que ce dossier avait été avancé sous la mandature de Nicole Rivore (Modem, 2003-2008) et qu'elle n'avait plus qu'à le mettre en oeuvre, du moins en débuter l'installation. Mais non ! Rien. Bien au contraire, dès le début de sa mandature en 2008, la vidéo-surveillance a été gelée par l'édile lui-même. Pourquoi alors croire en 2010 ce qu'elle pouvait commencer à appliquer dès 2008 et dont rien n'a été fait. 30 mois de perdus !
Soirée électorale à l'école carnot de Noisy-le-Sec le 22 octobre 2010 © JENB PRODUCTIONS
Le gouvernement responsable de son échec ?
Bien-sûr, la candidate, stimulée par un auditoire conquis d'avance et convié par le biais de réseaux sociaux applaudit longuement, que dis-je, ovationne l'édile qui ne manque pas de faire référence à la politique gouvernementale. Car forcément, tous les problèmes noiséo-noiséens ont pour origine la politique nationale. L'échec de cette courte mandature ne peut être dû qu' à cause du gouvernement. Ce ne sont pourtant ni Nicolas Sarkozy ni son gouvernement qui ont dirigé notre commune durant trente mois.
Non ! Nos problèmes locaux ne viennent que de nos élus locaux en premier lieu desquels l'édile sortant.
Celle-là même qui critique vertement « (...) les préceptes sarkozystes qui font aujourd’hui tant de mal à notre pays. (...) » et d'enfoncer le clou : « (...) Cette droite noiséenne qui renouerait avec les intérêts boutiquiers, la politique à la petite semaine et le clientélisme pour acheter la paix sociale.(...) ».
La candidate semble en oublier les propos tenus publiquement en séances du Conseil Municipal par vingt élus de gauche démissionaires qui, justement, lui reprochent son " clientélisme ", son " populisme " devant les caméras et qui a abouti à la dissolution de notre Conseil Municipal.
La victimisation sur fond de discrimination sexiste ?
Forcément, si l'édile est tant reprochée par ces pairs, c'est parce que c'est une Femme. Du moins c'est ce qu'elle laisse sous entendre : « (...) Ne suis-je pas la première femme socialiste à administrer une ville de Seine-Saint-Denis ? (...) ».
Voilà donc la raison de cette mandature écourtée. Non parce que la dame est compétente, fédératrice, novatrice,... Non, ses adversaires la contre-attaquent parce que c'est une Femme. Laissez sous-entendre une telle compromission est ubusesque et inacceptable. L'édile sortant est contesté pour sa méthodologie, non pour son statut de femme ! L'incompétence annoncée par ses pairs n'est pas séxuée. Elle est simplement fondée sur du factuel.
Des projets, encore des projets...
Et la candidate de faire le point sur "ses" réussites, puisqu'elle se les auto-attribue, oubliant par là même qu'il s'agit d'un travail collectif :
- La Zac de l'Ourcq,
- Le pôle-gare,
- Le tramway T1, la ligne 11 du métro et la tangentielle Nord,
- L'interco "Est-Ensemble"
- Et même les murs anti-bruits...
laissant ainsi supposer que c'est elle et elle seule qui a débloqué les projets. Quelles inepties quant on sait que ce n'est pas Noisy-le-Sec qui finance et donc décide : C'est le fruit d'un travail collectif avec d'autres communes, le Conseil Général, la Région, l'Etat et RFF. Le raisonnement serait d'ailleurs valable pour n'importe quel candidat quelle que soit son étiquette politique.
La démocratie participative
Après les Conseils de quartiers mis en place et qui n'ont absolument aucune légitimité du simple fait que leurs membres ne sont élus par personne, la candidate propose d'étendre le principe aux jeunes avec un " Conseil Communal des Jeunes " et aux séniors avec un " Conseil des séniors ". Quelle légitimité auront ces nouveaux conseil de démocratie participative ?
Seront-ce encore des outils amortisseurs pour acheter la paix sociale et instrumentalisés comme le sont actuellement les Conseil de Quartiers ?
On notera au passage un point important : Nos Aînés verront leur activités municipales démultipliées « (...) avec des tarifs publics adaptés (...) » . En clair, chers séniors, la candidate vous propose in finé un quotient familial pour vos activités de retraités.
En conclusion, cette première réunion n'aura rien apporté de bien neuf quant à notre candidate. Toujours son sourire enjoleur, ses promesses, sa détermination. Bref, en ce 22 octobre 2010, nous avons vécu les mêmes images qu'en janvier 2008.
On sait tous où cela a mené notre ville : Au désatre.
Voir Ici notre dossier spécial élections 2010 dans nos archives
Voir ici le dossier spécial élections 2010 sur Le Post.fr
Voir ici le goupe vidéo spécial élections 2010 sur Dailymotion
Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret
Cet article n'engage que l'opinion de son auteur
© 24 octobre 2010 - JENB Productions
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