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Pestilence, by Guerlain

Publié le 25 octobre 2010 par Jeanyvessecheresse

9290-jean-paul-guerlain-recevra-la-legion-637x0-1.jpgFrance 2 a senti brusquement le remugle l'autre jour, lorsque Jean-Paul Guerlain, 73 ans, en pleine promotion de son dernier grimoire, s'est rendu coupable d'une odieuse confidence, furtivement lâchée comme une flatulence à peine honteuse et dont on sentait bien qu'il l'avait fermentée en lui depuis belle lurette : "Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin... ». Chacun aura compris que le mot nègre ne renvoie pas ici à l'acception littéraire du terme qui a fait la fortune de la moitié des membres de l'Institut.

Et lui, sans connaître la moindre interruption de la part d'une Elise Lucet d'ordinaire plus loquace et sans doute affriolée par la réputation et le complet veston du doyen des nez, de continuer son autopromotion, sans rougir, refermant comme il l'avait ouverte, la bonde de son dégazage sauvage.

Soudain, celui qui passait encore pour un vieux galant ayant passé toute sa vie à embaumer la gent féminine d'effluves orientaux et musqués s'est révélé empuanti au public comme une de ces vieilles bouteilles que l'on rêvait exquise et qui, une fois ouverte, ne saurait dissimuler plus longtemps qu'elle est outrancièrement bouchonnée.

Soudain, Guerlain a laissé entrevoir sa France intériorisée et imaginaire : une France "monochrome", nostalgique d'un monde colonial qui fleurait comme baume la douceur de vivre et la main d'œuvre aussi pléthorique que corvéable.


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