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Par Toréador | octobre 26, 2010
(Attention : ce billet est 100% anti-politically correct)
Le spectacle désolant des derniers jours a démontré les limites du système à la Française et surtout son incapacité à formuler son problème. Je citerais deux exemples.
Marseille, ville Martyre
Le premier est le blocage Marseillais, quintessence de la logique archéo-syndicalo qui prévaut dans cette région. Imaginons-nous un instant à la place du citoyen de base. Le port est bloqué car les 36 grutiers sont en grève. L’aéroport est fermé car la CGT filtre les accès. 2 tonnes d’ordures malodorantes dégagent une odeur insoutenable dans les rues.
Un lieu avec des rats et des ordures et dont on ne peut pas entrer ou sortir, j’appelle ça un mitard (ou un trou à rats). Marseille purge une peine longue parce que les gouvernements n’ont jamais pris leurs responsabilités. Le miracle, c’est qu’aucun citoyen excédé n’ait encore tué quelqu’un par balle après 15 jours de ce régime.
Les médias vont pourtant parler de « syndicats » et de « bloqueurs ». Et pourtant, le véritable terme ce serait mafia, racketteurs et parasites. Néanmoins, le faire serait briser un tabou: la lutte sociale est forcément positive.
Je suis personnellement convaincu par le concept de lutte des classes, mais il faut être lucide : si les riches ont des intérêts qu’ils préservent (le bouclier fiscal en est un), ils ne sont pas les seuls.
Lyon, ville vandale
Le second est le terme pudique de la presse pour désigner les petits dégénérés qui ont profité des manifestations pour s’habiller gratis. « Des casseurs« , « des jeunes » … Nuance. Ce n’est pas monsieur toulemonde qui joue à Chegueverra. Ce sont des petits beurs ou des petits blacks (la preuve en photo) :
Il faut également revisionner cette vidéo de TF1 qui résume le décalage entre images et vocabulaire. Autre tabou : l’immigration est forcément positive, la catégorisation par origine/ethnie/race/peuple (rayer la mention inutile) est forcément stigmatisante et improductive, et l’intégration républicaine toujours un objectif partagé.
C’est faux.
France, vile gauloise
Au risque de paraître simpliste, je vous dirais que j’y vois bien la preuve par A+B que Mme Merkel a raison : la politique d’intégration a échoué. Elle est où la France de 1998 ? Les Blancs de Gauche manifestent, les blacks et les beurs pillent.
Et les autres ? Les autres, s’ils sont entrepreneurs à Marseille ou père de famille à Lyon, je pense qu’ils sont en train de sérieusement virer extrême-droite, comme le reste de l’Europe.
Alors libérons le langage, et attaquons-nous aux vrais problèmes avant qu’ils ne soient tous les deux préemptés par de fausses solutions.
Sujets: Banderille, Toréador critique littéraire et médiatique | No Comments »