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Le héros de Zelda

Publié le 26 octobre 2010 par Eric Viennot

TheWindWaker_01 Un dimanche matin de septembre. Mon fils Elliot, 14 ans, rentre à la maison.
- Elle a fait quoi ce matin Candice ?
Candice c’est sa soeur, bientôt 8 ans.
- Elle a joué aux Pokémon sur la Wii.
Elliot :
- Elle se débrouille super bien...
Il réfléchit puis se lance :
- Tu sais, je crois qu’elle va pouvoir commencer Zelda...
ZELDA... L’entendre évoquer ce jeu à propos de sa soeur, ça me fait tout bizarre. Zelda, pour nous deux, ça représente quelque chose de sacré. Nous avons passé tant d’heures à y jouer ensemble. Pour les passionnés de jeux vidéo que nous sommes, Zelda c’est un peu ce que pourrait représenter Métropolis ou Citizen Kane pour des passionnés de cinéma.
« Elle pourrait commencer Zelda...». Imaginer la petite, celle qui, hier encore, jouait au Poisson Arc-en-ciel, en âge désormais de jouer à Zelda, cela me fait surtout réaliser, une fois de plus, la réalité du temps qui file. Vite, si vite.
Je reprends mes esprits et me lance à mon tour :
- Tu crois vraiment qu’elle peut jouer à Twilight Princess ?
Elliot :
- Oui mais il faudrait qu’elle commence plutôt par Wind Waker c’est plus mignon. Je vais ressortir les manettes de la Gamecube pour qu’elle puisse y jouer.

Moins d’une heure plus tard, la mélodie de Zelda, reconnaissable entre toutes, retentit déjà dans la maison. Elliot n’a pas perdu de temps. Il lui a installé The Wind Waker sur la Wii. Merci au passage à Nintendo pour la rétrocompatibilité. Il lui lit le texte d’introduction à haute voix. Je m’assois sans faire de bruit à côté d’eux.

Il brandit son épée magique, fit taire l’être maléfique et ramena la Lumière dans la Province

- Tu as compris ?
Oui, fait la petite, un peu impressionnée de nous voir tous les deux scruter la moindre de ses réactions.

L’histoire du jeune garçon se transmit de génération en génération, jusqu’à devenir une légende...

Elliot confie la manette à sa soeur qui la prend dans ses mains avec précaution, comme si on venait de lui confier la clé d’un trésor. Quelques instants plus tard, elle fait descendre Link à l’échelle. Habituée aux commandes de la Wii et de la PS3, elle semble toute désorientée avec cette manette d’une autre époque... Elliot lui montre comment tourner la caméra pour mieux voir la scène.
Il se tourne vers moi :
- C’est avec Zelda que j’ai appris la gestion de la caméra, tu te souviens p’pa.
Bien-sûr que je me souviens. C’était il y a 7 ans. C’est à dire en unités vidéo-ludiques environ un quart de siècle... A l’époque, c’est moi qui avait initié Elliot à la gestion de la caméra et aux maniement des armes.
Elliot :
- Tu vois, en plus c’est bien, avec les sous-titres, elle va améliorer sa lecture !
- Oui c’est bien...
En les voyant tous les deux, le grand initiant la petite, avec une patience que je ne lui connaissais pas, j’ai la gorge serrée. Je me revois 7 ans plus tôt à sa place. Je revois mon père il y a bien longtemps, m’initiant au train électrique.
Le jeu fait écho à mes pensées.

Link je t’attendais... J’ai du mal à croire que tu sois aussi grand. (...)
Je te confie la tenue du héros...

Avant ce jour, je n’avais jamais réalisé combien Zelda est une histoire d’initiation, de rite de passage à l’âge adulte. La petite musique retentit et égaie la maison une nouvelle fois. Je me dis que la transmission d’un savoir, quelqu’il soit, est l’une des plus belles choses de la terre.
Link : lien, liaison... transmission. Ce jour là, le héros de Zelda n’a jamais aussi bien porté son nom.

Illustration : Zelda - The Wind Waker, 2003.


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