"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai.
[...] Et, quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur."
-C'est beau mais c'est triste, ton truc.
-Un peu mon neveu que c'est triste...Le père Hugo, c'était quelque chose...Il n'aimait pas la chasse, mais alors pas du tout...
-C'est pour ça que t'as mis ce bout de poème ?
-On peut dire ça... Mais surtout, parce que dimanche 24 octobre, y'a un daron qui a buté son gosse au cours d'une partie de chasse.
-Bordel ! Je le crois pas ! Il l'a fait exprès ?
-Tu devrais savoir que les viandards ne tuent jamais volontairement les êtres vivants autres que les animaux. Les animaux, ils leur ôtent la vie, cette vie si précieuse, si fragile, pour s'amuser. Pour le fun. Quand ils flinguent des loupiots, c'est toujours par accident.
-Et ça s'est passé quand... Enfin... Je veux dire comment ?
-Le mec a glissé ou trébuché, le fusil chargé, comme d'hab' quoi ... Le fiston a tout pris dans la tête. C'était du côté d'Airaines, dans la Somme.
-Le jeune avait quel âge ?
-13 ans.
-Je pense que ça va les calmer, cette histoire...
-Bien sûr... Pendant quatre jours, la campagne et ceux qui la peuplent vont retrouver un peu de tranquillité. Mais ensuite, ces types, véritables terroristes, vont à nouveau semer la mort. Comme ils disent, c'est la vie, la mort et blablabla.