Une fois n'est pas coutume, je sors les vieux dossiers un peu poussiéreux, contenant les photographies que j'ai déjà fait du Gers et que je n'ai encore jamais utilisées pour la rédaction d'un article. Il faut de ce genre de réserve pour les périodes où pour des raisons diverses et variées - santé chevrotante, climat intempestif (comme le caractère trempé du gascon !), voiture en panne improvisée. Cette petite église romane aperçue à Lamaguère, en bordure de la Départementale 40 entre Tâchoires et Castelnau-Barbarens il y a déjà un peu plus de deux ans, m'avait littéralement subjuguée. Si j'avais laissé ce sujet de côté, ce n'était surtout pas parce que je l'avais oublié, mais parce qu'il me fallait un encart de temps pour le faire, parce que j'ai procrastiné, et parce que j'en avais d'autres sous la main … et que pour ne pas écrire trois petites lignes à la va-vite, il me fallait bien profiter d'avoir plus d'un quart d'heure pour traiter du sujet. J'arrête mes tergiversations quant à la justification de cet impardonnable retard, je conclurai cette longuette et - presque inutile- introduction ainsi : "Mieux vaut tard que jamais !"
Quand a-t-on posé la première pierre de l'édifice religieux originel qui siège là, au bord de l'Arrats ? A priori, l'église Saint-Michel garde l'exactitude de sa date de naissance en secret. D'origine romane, elle a potentiellement été bâtie entre le XI e et le XIII e siècle.
"Simple", me direz-vous, rien de bien exceptionnel … mais je vous dirai "Fascinante". Ce qui m'a véritablement le plus impressionnée la première fois que je suis arrivée devant ce bâtiment qui surgit de la verdure, c'est cette abside énorme qui parait être un demi-cylindre parfait.
Avec, en supplément, pour lui donner de la grandeur, un clocher-mur qui la surmonte à plus de 10 mètres de hauteur. Elle n'est pourtant pas immense, ses dimensions n'égalent en rien les vertiges de la cathédrale Sainte-Marie d'Auch par exemple, mais elle est par sa forme "imposante" et ce côté massif et rudimentaire ne l'empêche pas d'être vraiment jolie !
On remarque différentes teintes dans l'assemblage des pierres. L'église a été très souvent remaniée au XIX e siècle avec notamment l'aménagement d'une porte au Sud, sous un porche, au-dessus desquels se trouve un vieux chrisme roman…
Je n'ai hélas pas encore eu la chance de marcher le long des 24 mètres de sa nef étroite… La décoration n'est parait-il pas extraordinaire, restant en phase avec la simplicité de l'apparence extérieure, mais a priori, le massif maître-autel, vaudrait le coup d'œil !