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Attali veut améliorer l’équité du système de santé… Y’a du boulot!

Publié le 27 octobre 2010 par Nouvellesdelhopital
Lu sur le site internet de Marianne.
A peine rendu, le rapport Attali, commandé par l'Elysée, est envoyé aux oubliettes des projets perdus. Le rapport a été jugé trop libéral - même par la droite - ou inégalitaire, notamment par Christine Boutin.
Le deuxième rapport de Jacques Attali présente quelques pistes pour améliorer l’efficacité et l’équité du système de santé français. Des propositions qui, pour beaucoup, ont un air de déjà-vu et tendent plutôt à un système pas si égalitaire.
Attali veut améliorer l’équité du système de santé… Y’a du boulot!
Proposition numéro 6 : améliorer l’efficacité et l’équité de notre système de santé. L’ambition de Jacques Attali est louable. Dommage qu’elle passe par des propositions que d’autres ont déjà faites, allant qui plus est plutôt dans le sens d’un système de santé pas très équitable. « Améliorer l’équité d’un système qui évolue de plus en plus à l’américaine, ce serait bien, parce qu’aujourd’hui, il n’est déjà pas équitable », constate Christian Saout, président du Collectif interassociatif sur la santé (le Ciss). « Reste que le rapport de Mr Attali fait des propositions qui ne vont pas dans ce sens-là ». Déremboursement intégral de certains médicaments, instauration d’une participation financière pour les malades en ALD (affections longue durée, telles que le diabète ou les cancers, prises en charge aujourd’hui à 100% par l’Assurance maladie), mise en place d’un bouclier sanitaire… Autant de mesures que risquent de payer bien cher les ménages les plus modestes. « Faire payer les plus fragiles, c’est briser la solidarité et le lien social », s’est indignée la présidente du Parti chrétien-démocrate, Christine Boutin. « Le « détricotage » du filet de sécurité que constitue l’assurance maladie est permanent », se désole Christian Saout. « Pour équilibrer ce système, on ne cesse de le libéraliser davantage en transférant la dépense aux assurances complémentaires ». Reste que crise oblige, ce sont près de 14% des Français qui n’ont pas ou peu de couverture complémentaire. Ajoutez à ça des dépassements d’honoraires toujours pas contrôlés et des restes à charge qui grimpent en flèche, et vous obtenez une population qui renonce à se soigner, comme l’ont indiqué plusieurs études récentes – autant de problèmes que la commission Attali n’aborde pas. De tous les côtés, les acteurs du système de santé, depuis les médecins jusqu’aux patients, appellent à l’organisation d’un grand débat national. « Si le modèle de 1945 ne fonctionne plus, il faut en trouver un autre », affirme Christian Saout. « Mais ça, c’est un choix politique. La solidarité fait partie de l’identité française. Quand on touche à ça, il faut l’unanimité », poursuit le représentant des patients, appelant à des états généraux sur la question du financement du système de santé, plaidant pour une approche globale des problèmes (ce que n’a malheureusement pas fait la commission Attali). Au début du mois d’octobre, le Mouvement de défense de l’hôpital public (MDHP, composé majoritairement de médecins des Hôpitaux publics de Paris) faisait le même souhait. « Nous demandons instamment que soit organisé un grand débat national sur l’avenir de notre système de santé, son mode de financement et sa régulation », affirment les membres du MDHP (voir leur pétition sur le site http://petition-mdhp.fr). A bon entendeur…

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