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Pour les salariés de British-Airways, la retraite s’est (presque) fichu !

Publié le 27 octobre 2010 par Kamizole

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Nous connaissons tous les turpitudes de Golden Sachs. Tant pour la vente d’actifs «pourris» - entendre farcis aux morgate subprimes - d’ailleurs leur trader en chef, le Français Fabrice Tourre, tellement imbu de sa petite personne qu’il s’était lui-même autoproclamé «Fabulous Fab» ! ne s’enorgueillissait-il pas d’avoir réussi à vendre des subprimes à des veuves et des orphelins ? Que pour le double jeu de la banque d’affaires américaine comme conseiller auprès du gouvernement grec : il l’aidait à placer un emprunt sur le marché mondial en même temps qu’il faisait courir la rumeur selon laquelle les Chinois auraient refusé de souscrire à un emprunt privé d’un montant encore plus considérable.

Avec le résultat que l’on sait : spéculation sur l’euro et faillite de la Grèce, plan d’austérité drastique touchant de plein fouet les salariés et les fonctionnaires. Tout cela rapportant beaucoup d’argent aux spéculateurs et notamment à Golden Sachs. L’on sait aussi qu’en 2001, Addy Loudiadis (retenez bien son nom, sa tronche et le nom de sa société : WANTED !) - banquière de Goldman Sachs, surnommée «Addy la Terrible» - avait aidé le gouvernement grec à maquiller ses comptes – déjà fortement dans le rouge – pour permettre à la Grèce d’être admise dans la zone euro.

Or, je lis à l’instant sur la lettre d’info du Monde.fr «Les coulisses de l’économie et des médias» que Rothesay Life, la compagnie d’assurance-vie de Goldman Sachs qu’Addy Loudiadis a créée en 2001 – avec l’argent grec ? – a décroché le mandat d’assurance du fonds de pension de la compagnie aérienne British Airwys.

Je n’invente pas le reste de l’article. Du pur concentré de lait d’beu : «La société, filiale à 100 % de la banque d’affaires new-yorkaise, va aussi se développer aux Pays-Bas. Rothesay Life peut compter sur le bilan de Goldman Sachs et le savoir-faire de ses banquiers de la gestion de patrimoine ainsi que de ses analystes du secteur».

Cela vous rassure-t-il ? Moi, pas du tout ! bien au contraire.

Quel «bilan» ? Il me suffit de savoir que Goldman Sachs est précisément poursuivi aux Etats-Unis pour avoir privilégié ses intérêts au détriment de ses clients en leur vendant des produits financiers complexes tout en sachant qu’ils étaient totalement dépréciés. Leur «savoir-faire» consiste donc à plumer les clients (la Grèce en a suffisamment fait les frais !) et quant aux «analyses» - très certainement pertinentes quand il s’agit d’évaluer les situations pour leur propre compte - il est évident que leurs clients n’en bénéficieront jamais.

Sachant de surcroît que même sans embrouilles, les fonds de pension sont toujours spéculatifs et donc à la merci du moindre retournement de tendance boursière, sans bénéficier à l’instar des organismes de retraite obligatoire français – régime général et de retraite complémentaire – de la garantie de l’Etat. Des retraités britanniques ont déjà tout perdu : se souvenir de la faillite du magnat de la presse Robert Maxwell. Le fonds de retraite des salariés a été entraîné dans la tourmente après sa mort, fin 1991.

Idem aux Etats-Unis, par le jeu combiné du krach boursier du 11 septembre 2008 et de la faillite frauduleuse de la société de Robert Madoff où les fonds de pension avaient considérablement (et inconsidé-rément) placé une grande partie de leurs actifs financiers.

Lors même qu’au surplus, censés être la panacée pour pallier la trop grande disparité entre le nombre d’actifs et celui des retraités (on se demande bien par quel miracle !) afin de permettre de prendre une retraite bien méritée à 60 ou 65 ans, les fonds de pension britannique annonçaient déjà il y a quelques années qu’ils ne parviendraient à l’équilibre qu’à condition de faire travailler les salariés jusqu’à 70 ans.

Si vous y ajoutez que ces mêmes fonds sont actionnaires des entreprises auxquelles elles imposent des licenciements «boursiers» pour accroître leurs profits et en faire – accessoirement ? – bénéficier les retraités, la boucle est bouclée. Le capitalisme ultralibéralisé se mord la queue !

Les salariés de British Airways ont donc bien du mouron à se faire avec une retraite pilotée par Addy Lioudadis et Goldman Sachs : ils risquent de la voir exploser en plein vol. Mais après tout, entre crash (aéronautique) et krach (boursier) la différence est bien mince. C’est toujours une catastrophe.


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