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Rencontre de style(s): Interview de SHINGAI SHONIWA

Publié le 27 octobre 2010 par Lasouristeigneuse
Au début du mois, un message intriguant arrive dans ma messagerie Facebook : ça vous dirait de critiquer le dressing et relooker une célébrité ?

Amusée et croyant plutôt à un canular, j’y réponds à moitié sérieuse sur le ton de la blague… et c’est comme ça qu’une demi heure plus tard je me suis retrouvée en pleine conversation téléphonique avec la manager de Shingaï Shoniwa la chanteuse du groupe The noisettes ( noise comme le bruit, pas comme le fruit sec prisé des écureuils!).Alors j’avoue que je ne connaissais pas vraiment les noisettes, mais mon ignorance s’est vite changée en pression indescriptible après avoir lancé ma recherche sur Google : Cette fille est un phénomène en Angleterre et aux Etats –Unis!!! New York magazine l’a un jour décrite comme « un supermodel Africain qui fait revivre l’âme du rock » rien que ça ! Le look dément de cette beauté originaire du Zimbabwe lui vaut d’être mitraillée de flashs lors des fashions week, Lady Gaga a fait un pont d’or à son groupe pour qu’il fasse la  première partie de sa tournée européenne et ils ont déclinés (elle a dit non à Lady Gaga !!), elle a chanté avec Patti Smith et fait sa tournée américaine avec TV on the radio (dont je suis une fan hystérique !) ; je réalise qu’on vient de me proposer de venir fouiner dans le placard d’une véritable tornade médiatique !! panique panique panique ! stress stress stress !


En quelques clics je passe de la nonchalance amusée au sérieux paniqué et tétanisant qu’induit une telle rencontre.S’ensuit une semaine folle d’organisation, de dates mouvantes, de recherche désespérée de photographe disponible, de créneaux pas compatibles et de coups de téléphone effrénés.Entre temps le conseil en style s’est transformé en fitting, puis en interview, puis en 4 looks pour un shooting, puis re- en stylisme puis en interview/ style…Le jour dit dans le lobby de l’hôtel Seven (c’était l’occasion de jeter un œil à ce nouvel hôtel !) où j’attends avec le photographe, une longue liane à la coiffure démente traverse le hall, c’est Shingaï, elle est épuisée, elle a couru les défilés toute la semaine.Elle est beaucoup plus jolie qu’en photo et beaucoup plus grande que ce que j’imaginais, elle ne parle pas beaucoup, très fatiguée elle me tend le coussin lapin en souriant avant de s’affaler sur le coussin-champignon ( on est dans la suite Alice aux pays des merveilles d’où le décor chapelier fou !).

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@nicolasbrulez
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@nicolasbrulez
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@nicolasbrulez
Pendant que son équipe revoit son planning et s’organise, Nicolas ( le photographe) et moinousplongeons dans son dressing dément, on est comme des fous, des pièces de dingues, des accessoires de folies et des chaussures à tomber, on mitraille tout, on s’extasie, on touche, on se pâme.
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@lasouristeigneuse
Dressing à tomber! et on nous précise que plus de la moitié est déjà dans les malles la demoiselle rentrant le lendemain à Londres
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@nicolasbrulez
 

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@nicolasbrulez
  C'est une dingue de bibis et headpieces
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@nicolasbrulez
 

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@nicolasbrulez
 

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@nicolasbrulez Une collection de chaussures qui m'a fait me pâmer un bon moment, me faisant totalement oublier où j'étais et pourquoi j'étais là!
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@nicolasbrulez
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@lasouristeigneuse
 
Shingai nous observe amusée et demande un expresso et le temps de l’avaler une boule d’énergie l’a remplacé, toute en rires et en volubilité, prête à papoter… ce sera une interview donc !

La Souris  Teigneuse: Shingaï comment définirais tu ton style ?Shingaï Shoniwa : Aussi changeant que la météo anglaise (rires), il peut être venteux, pluvieux, comme très ensoleillé, il dépend de mon humeur et de mes pièces de prédilection du moment. Mais il est toujours à base de vintage, car j’adore le vintage.J’aime l’idée de porter un vêtement qui a déjà une histoire, qui a peut être été porté par une grand-mère de 80 ans, ou simplement une femme d’un autre style que moi, j’aime beaucoup cette idée de transformation et de seconde vie.

La Souris  Teigneuse: Tu as un style dément et inclassable, tu as toujours été comme ça où cela t’es t-il venu avec la scène ?
Shingaï Shoniwa : j’ai toujours été comme ça, j’ai toujours bricolé mon style dans des genres différents, à l’adolescence c’était un peu plus boyish, plus street, mais j’ai de toute façon toujours été un peu inclassable, je pense que ça vient du fait que je fais partie de triplés, même si nous ne sommes plus que 2 (NDRL : le garçon est décédé à l’âge de quelques mois), ma mère nous a toujours poussé à nous différencier l’une de l’autre et ce depuis notre plus jeune âge, en nous incitant à ne surtout pas nous copier et à nous démarquer et au final nous avons l’une comme l’autre avons une identité très forte et une certaine originalité.
Rencontre de style(s): Interview de SHINGAI SHONIWA
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La Souris Teigneuse :As-tu des sources d’inspirations ? Des icônes de références ?Shingaï Shoniwa: (elle réfléchit longuement) Peut être les animaux sauvages et la nature africaines, les tissus africains avec un imprimé de style Batik qu'on trouve dans le Sud de l'Afrique mais également  ma mère ou encore ma grand-mère qui était une des premières femmes  très chic à une époque où ce n’était pas réellement permis pour une femme noire en pleine ségrégation en rhodésie ( actuel Zimbabwe), elle avait toujours une tournure bien mise et beaucoup d' élégance.
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 La Souris  Teigneuse: Votre premier album ( what's time Mister Wolf?) avait était défini par les critiques comme post punk revival, indie rock ; votre dernier album (Wild Young Heart) a lui plutôt été classé comme ayant de larges influence soul / blues avec même des accents disco/ funk, l’éventail est très large, où est ce que tu situerai plutôt la musique des noisettes ?
Shingaï Shoniwa: ( en montrant dans toutes les directions)Là, là, là là et aussi là et là (rires), comme pour mon style je ne pense pas que notre musique puisse être définie, on va ou nous guide notre envie , notre inspiration du moment; on veut toucher le maximum de gens possible!
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La Souris Teigneuse : Tu étais dans une école de théâtre pour devenir comédienne à la base, à quel moment s’est fait le déclic de chanter ?

 Shingaï Shoniwa: Cela s’est fait par hasard, avec un ami dans la même école d’arts que moi, on a monté un groupe (le groupe Sonarfly avec Dan smith, le guitariste des noisettes), c’était plus pour m’amuser au départ.Mais j’ai toujours baigné dans un environnement dédié à la musique, mes oncles étaient des musiciens qui s’entassaient les week ends dans des voitures avec leurs instruments pour aller jouer dans des pubs de Birmingham ou dans des mariages en dehors de Londres, ils m’ont souvent dit « cette vie est faite pour toi Shingaï ! » en me taquinant, mais en voyant leur vie de galériens je leur répondais « mais surtout pas ! » (Rires !) , comme quoi ils avaient quelque part raison !


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La Souris Teigneuse: Qu’est ce que t’apportes la musique que le jeu d’acteur ne t’apportes pas ?

 Shingaï Shoniwa: En fait, je ne peux pas comparer réellement car ma première passion est le jeu et je compte y revenir, je ne peux pas envisager de ne pas y revenir, la musique est un moyen d’exploration fantastique où je peux tout essayer et laisser ma créativité errer sans être étiqueter, mais je ne peux pas imaginer de ne pas revenir au jeu.

Elle demande un ordinateur pour me montrer un extrait de son film préféré « Imitation of life », et oublie complètement l’interview pendant plusieurs minutes tellement elle est absorbée par le film.

« J’adorerais faire ça ! » Je lui demande alors avec quels réalisateurs elle aimerait tourner et elle répond sans hésiter : Alejandro Jodorowski !Et chez les Français ? Avec la même assurance : Luc Besson !


Rencontre de style(s): Interview de SHINGAI SHONIWA

  Shingaï et La Souris en plein visionnage de "Imitation of Life"
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La Souris Teigneuse: Quel est ton souvenir le plus fort sur scène ?
Shingaï Shoniwa: Chanter avec Patti Smith (elles ont chanté ensemble, en Louisiane pour les 200 ans de Jack Daniels) sans hésiter ! Son est énergie est extraordinaire ! Et elle a une humilité qui fait se sentir tout petit et qui fait réfléchir, elle est très impressionnante ! Une grande grande artiste et une grande personne, avec une carrière aussi riche que longue, elle met vraiment en perspective ce qui est important et elle chante avec une passion qui semble totalement neuve ! Ça laisse rêveur et ça permet aussi d’espérer !
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Son équipe s’affaire autour d’elle depuis un moment déjà, fait des retouches make-up et la presse de se changer, pour la énième fois de la journée, elle est invitée à un diner et est déjà en retard, elle prend pourtant le temps de poser pour nous s’amusant avec les horloges géantes de la suite Alice.

Malgré son timing serré, elle continue de papoter depuis la salle de bain où elle se change, raconte des blagues et déborde d’énergie et d’enthousiasme, l’ambiance est très informelle, son styliste blague avec moi, échange des bons plans, des anecdotes croustillantes, me passe ses coordonnées. Sans s’en être rendu compte, elle nous a inclut avec beaucoup de naturel dans son intimité, en oubliant l'interview. Elle s'est laissée aller, elle a arrêter de  poser pour l'appareil photo, montrant des signes de fatigues, elle évoque même en riant un "lover" Français, les tracas du retour et son marathon de la Fashion week, sans fards, elle papote s'inquiète auprès de sa manager, demande un avis à sa maquilleuse; pendant ce temps Pepe son styliste me montre des trucs sur internet et le shooting qu'il a fait pour Jalouse Russie.

 L'interview et les barrières formelles ont complètement disparues et pendant au moins une heure je bois des cafés en papotant.
 L'ambiance s'est tellement détendue  que au moment de nous quitter elle tient à nous raccompagner dans le lobby de l’hôtel, en passant par les escaliers pour nous laisser l'ascenseur et nous embrasse  en nous serrant dans les bras comme des copains qui seraient juste passés la voir.
Et je vais certainement la revoir le mois prochain quand elle passera en concert, en attendant sa voix incroyable s'est installée durablement dans mon Ipod.Voici le clip de " Wild Young Hearts"  pour se faire une idée

Et "don't upset the rythm" ( le titre qui les a le plus médiatisés)

La Souris Teigneuse
PS: Je souhaite remercier infiniment le photographe Nicolas Brulez (http://inandoutblog.wordpress.com/), qui en plus de faire de super photos a permis que cette interview se réalise par son professionalisme, sa gentillesse et sa disponibilité! Merci beaucoup Nicolas!!

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