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La véritable (& horrifique) histoire du boulanger fatigué II

Publié le 27 octobre 2010 par Nicolas Esse @nicolasesse

La véritable (& horrifique) histoire du boulanger fatigué II

Chapitre II

Mais quand on redescend de la tour Eiffel, on se retrouve au milieu des routes et des automobiles.

Des automobiles partout. Des autos qui vont vite. Des autos en panne ou dans les bouchons. Des voitures qui attendent au feu rouge et il faut faire très attention parce que les conducteurs en ont marre d’attendre. Dès que le feu passe au vert ils accélèrent sans regarder pour aller s’arrêter le plus vite possible au prochain feu rouge. Là, ils s’énervent jusqu’au moment où le  feu passe au vert. Ils accélèrent. Jusqu’au prochain feu rouge. Ils font ronfler leur moteur. Ils sont très  en retard. Ils sont très énervés. Ils sont très en colère contre le ministre qui met des feux rouges partout. Dans ces moments-là, il vaut mieux regarder quatre fois  à gauche et quatre fois à droite avant de traverser la chaussée. Même si, de l’autre côté de  la route, caché dans sa petite boîte noire, le petit bonhomme qui marche s’allume en vert pour vous dire de passer. Forcément, enfermé dans sa boite, le petit bonhomme vert ne regarde ni à gauche, ni à droite. Il ne voit pas venir le conducteur énervé qui est très en retard et qui pense que ça va passer quand même.

Les piétons n’ont qu’à bien se tenir. C’est ce que se dit le conducteur énervé.

Alors, les piétons préfèrent traverser la rue en passant sous la rue.
On peut les comprendre, surtout si on a été frôlé par un conducteur énervé dans sa grosse voiture. C’est sûr que sous la terre c’est beaucoup moins joli. Sous la terre on ne voit pas les flocons ou le soleil qui se couche. On ne sait même pas quel temps il fait et s’il fait vraiment chaud ou vraiment froid. Mais dans le métro sous la terre, il n’y a pas de voitures. Pas de feux rouges. Donc aucun risque de se faire renverser par un conducteur énervé. Le problème, c’est que dans le métro on est sous la terre, sans savoir s’il fait vraiment beau ou s’il pleut. C’est toujours la même lumière et ça sent toujours un peu la même odeur. Après une minute passée dans le tunnel sous la terre, les gens se demandent s’il fait toujours clair ou si la nuit est tombée. Ils voudraient bien savoir si les fleurs ont poussé. Ils aimeraient respirer l’odeur des feuilles mortes ou regarder les vitrines des grands magasins. Le métro arrive. Les portes s’ouvrent. Ceux qui sont arrivés courent  vers la sortie. Ceux qui attendent montent dans le métro. Les portes vont se refermer. Attention à la fermeture automatique des portes. Ça fait clac et le train part. A l’intérieur, ceux qui viennent de monter voudraient déjà être arrivés. Ils regardent un journal, leur montre ou alors, ils ne regardent rien du tout. Le métro s’arrête et les portes s’ouvrent. Les gens qui sortent et les gens qui rentrent. Les portes qui font clac. Prochaine station. Les portes et les gens. Clac. Prochaine station. Et pendant tout ce temps, on oublie la couleur du ciel. Il faudrait vite ressortir pour vérifier mais il faut attendre, encore. Clac. Clac. Clac. Et si le ciel avait changé de place ? Clac. Et s’il y avait de la terre à la place du ciel ? Clac. Je vais lire le journal. Clac. Je vais faire des mots-croisés. Clac. Écouter de la musique. Clac. C’est long. Clac. C’est pas bientôt fini ? Clac. Encore une station. Clac. Enfin !

Monter les escaliers quatre à quatre.

Ouf ! Le ciel est toujours dans le ciel.



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