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Dangereuse épidémie de cambriolages dans les rédactions… bientôt chez mémé Kamizole ?

Publié le 28 octobre 2010 par Kamizole

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Je leur souhaite du bon plaisir ! D’abord, il n’y a rien qui puisse les intéresser : je puise mes informations unique-ement dans la presse et pour ce qui est des analyses perso que j’en fais, il suffit de lire ce que j’écris ici. Ensuite, s’ils voulaient quand même visiter mon pigeonnier, dans l’espoir d’y trouver n’importe quoi, ils me rendraient peut-être sacrément service en dénichant dans mon grand bordel – inversement proportionnel à la taille de l’appartement – ce que je n’y retrouve point malgré d’obstinées recherches !

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Mais blague à part, trop c’est trop ! J’ai passé la majeure partie de la journée à travailler à un article faisant le point sur l’affaire Bettencourt et ses derniers rebondis-sements judiciaires. Je comptais ne parler qu’en conclusion des cambriolages et vols d’ordinateurs chez les journalistes du Monde et du Point survenus ces derniers jours. J’avais fermé boutique vers minuit car je croulais littéralement de fatigue, vouloir continuer à travailler dans ces conditions n’aurait aucun sens, manque d’efficacité. Mais le sommeil refusant malgré tout de venir, je me relève vers 1 h 30 et branche la télévision pour avoir un dernier point sur l’actualité. Qu’ouis-je sur BFM ? C’est au tour de Mediapart d’avoir reçu la visite des cambrioleurs !

Je ne crois pas au hasard ! Du moins, pas dans un tel cas. Trop d’étranges coïncidences, dignes de «La Chauve-souris» de Bigard – le seul de ses sketches qui m’ait fait rire. Cela m’évoque bien plutôt le «Water-gaffe» : de prétendus “plombiers” pris en flagrant délit, en pleine nuit, par les journalistes du Canard Enchaîné dans les locaux du journal, le 3 décembre 1973.

Je lis en effet sur Le Parisien que la veille du cambriolage survenu au domicile de Gérard Davet, M° Georges Kiejman (l’avocat de Liliane Bettencourt) «avait publi-quement reproché à la juge Isabelle Prévost-Desprez d’organiser des fuites auprès de trois journalistes, citant Gérard Davet et son confrère du «Monde» Jacques Follerou, Hervé Gattegno (Le Point) ainsi que les journalistes de mediapart.fr

Ne me dites surtout pas que Kiejman est avocat. Il en porte peut-être la robe mais cela s’arrête là. L’éthique, connaît pas ! C’est un kapo-chef, un nervis, comman-ditaire complice des basses-œuvres de la maison Poulaga. Je ne vous dis pas comment j’aimerais lui flanquer la nasarde qu’il mérite sur sa sale tronche de “chat-fouine”. J’en ai la main qui me démange ! Je lui effacerais pour longtemps son éternel sourire satisfait autant que rusé.

Toujours est-il que les cambrioleurs qui ont visité l’appartement de Gérard Davet n’y ont dérobé – comme c’est bizarre ! comme c’est étrange ! – que son ordina-teur et son GPS, alors que de vrais cambrioleurs eussent volé tout ce qui pouvait avoir quelque valeur, dont une chaîne hi-fi.

Je trouve cela d’ailleurs plutôt réjouissant ! La première pensée qui me soit venue à l’esprit quand Clio m’avait informée au téléphone de ce nouvel épisode : Faut-y être con ! Ils ne se rendent même pas compte qu’ainsi ils signent leur forfait…

Dans les locaux du Point où ils s’en sont pris à l’ordi-nateur d’Hervé Gattegno (ancien journaliste du Monde) rédacteur en chef de la cellule «investigation» de l’hebdomadaire, «le câble antivol d’ordinateur a été sectionné net, vraisemblablement à l’aide d’une pince coupante». Il fallait en outre qu’ils fussent bien renseignés : «il venait tout juste de changer de bureau» !

Quant au cambriolage survenu dans les locaux de Media-part, il est antérieur à ceux dont ont été victimes Gérard Davet et Hervé Gattegno puisqu’il a eu lieu dans la nuit du 7 au 8 octobre 2010 et que ce n’est qu’en apprenant ceux dont ces confrères avaient été victimes qu’Edwy Plenel a fait le rapprochement. Mais quand même curieux : les cambrioleurs ont dérobé le disque dur externe de la responsable de la communication où elle conservait les archives du site ainsi que des renseignements sur les actionnaires et la capitalisation de la société… Tiens ! Tiens ! Nicolas Sarkozy voudrait-il apporter son obole ?

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Ont également disparu «les CD-Rom transmis à la rédaction et contenant les enregistrements clandestins effectués par le majordome de Liliane Bettencourt, origine du scandale médiatique». Par chance, Fabrice Lhomme et Fabrice Arfi qui enquêtent sur l’affaire Bettencourt-Woerth avaient emporté leurs ordinateurs à leur domicile… Lesquels n’ont pas – encore – été visités.

Sans doute ces journalistes ont-ils raison de rester prudemment dans l’expectative. S’ils affirmaient – sans preuve – qu’il s’agit d’un coup monté, ils risqueraient d’être attraits devant un tribunal. Nous savons que Nicolas Sarkozy ne lésine pas sur le papier bleu, battant sans nul doute tous les records des présidents de la République depuis 1875 !

Il n’empêche. Je partage totalement l’avis de Noël Mamère qui dénonce dans le JDD des “pratiques de barbouzes” (27 oct. 2010) établissant un lien direct entre le cambriolage dont a été victime Hervé Gattegno et celui qui a eu lieu au domicile de Gérard Davet : «Seul un imbécile ne ferait pas le lien entre ces deux affaires». Et encore réagissait-il avant que ne soit connu le cambriolage des locaux de Mediapart !

«Ce sont quand même deux grands journalistes d’inves-tigation qui travaillent sur la même affaire, très sensible, et vous allez me faire croire que c’est une coïncidence ? Personne ne peut croire - à part peut-être dans les régimes africains que la France soutient - que c’est un hasard, soyons sérieux deux secondes»… Il se moque au passage de Michèle Alliot-Marie qui prétendait sur France-Inter n’être pas au courant de ces cambriolages. Et fait la même remarque que celle qui m’est venue immédiatement à l’esprit : «c’est quand même un peu dangereux pour la République de voir une ministre de la Justice qui n’est pas au courant d’une information de cette importance, non ?»…

Il rappelle au passage qu’elle se ridiculisa, il y a presque deux ans (le 11 novembre 2008) avec l’arrestation à grand spectacle à Tarnac (Corrèze) – village dont on n’avait sans doute jamais entendu autant parler dans les médias – d’un groupe de dangereux terroristes dont le meneur désigné – bonjour la présomption d’innocence ! - était Julien Coupat. Il ne fait pas bon en Sarkozie être de doux utopistes plus ou moins anarchistes. Au gnouf !

Il m’a été évident dès le départ que le dossier que la police prétendait avoir constitué contre eux était encore plus vide que le casse-croûte d’un chômeur. C’est de surcroît ne rien connaître à la France profonde des campagnes (surtout dans un pays de montagne, fussent-ce les contre-forts du Massif Central). Croyez-vous que les habitants de Tarnac auraient pris fait et cause – au point de constituer un comité de soutien - pour des jeunes venus faire revivre un village en tenant l’épicerie et un hôtel-restaurant (activité socialement utile, entretenant le lien social et l’ouverture à l’extérieur) s’ils n’avaient été totalement convaincus de leur innocence ? Dans ces pays où la nature est très rude et les caractères trempés à la même aune, on n’accorde pas sa confiance à la légère, on ne la reprend jamais inconsidérément.

Les nombreuses incohérences matérielles du dossier furent mises en évidence par deux contre-enquêtes menées par des journalistes de Libération et – déjà ! – de Mediapart. Cousu de fil blanc mais tricoté avec les grosses chaussures à clous des pandores.

Quant au brulôt «L’insurrection qui vient» dont on voulut attribuer la paternité à Julien Coupat – il n’en est qu’un lecteur convaincu, affirme-t-il – je n’y ai vu pour ma part qu’une aimable resucée de «L’An 01» de Gébé, la BD de Hara-Kiri (?) et le film de Jacques Doillon (1973).

En revanche, Sarko, MAM et toute la clique bêlante de l’UMP feraient bien de serrer les fesses s’ils continuent à exaspérer les Français en leur serrant la ceinture au maximum tout en comblant les Bettencourt et compagnie d’une foule de largesses. Ils risquent de déclencher non pas une insurrection générale (perso, je me trompe peut-être : je n’y crois pas) mais une nouvelle vague d’activisme sauvage, aveugle et meurtrier dans la lignée d’Action directe qui sévit dans les années 70.

Après les services secrets espionnant les journalistes du Monde pour trouver la trace de leurs communications avec la «taupe» de la Chancellerie – David Sénat – et les communications d’Isabelle Prévost-Deprez – juge d’ins-truction enquêtant sur l’Affaire Bettencourt au TGI de Nanterre – épluchées par l’IGS pour apporter la preuve de ses liens avec les journalistes (en total mépris de la loi garantissant le secret des sources) ce pouvoir apporte la preuve supplémentaire qu’il est prêt à tout pour mettre l’éteignoir sur cette affaire et museler la presse trop indépendante.

Comment n’en être point indigné ? Nous savions l’Etat de droit et la démocratie menacés par les pratiques de Nicolas Sarkozy. L’information des citoyens fait partie des libertés essentielles. Preuve supplémentaire s’il en était encore besoin de la dérive totalitaire où nous mènent le «système Sarkozy corrompu» (Ségolène Royal) et la «République abîmée» (Martine Aubry) par plus de 3 ans de sarkozysme réél. Beau bilan !

SOURCES

L’ordinateur d’un journaliste du “Monde” dérobé (Le Monde 25 oct. 2010)

Affaires Bettencourt : après «le Monde», un ordinateur dérobé au «Point» (Le Parisien 26 oct. 2010)

Mediapart: Les enregistrements Bettencourt volés (27 oct. 2010)

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