C’est une des personnalités que j’ai rencontrées au Livre sur la place, à Nancy.
Il a arpenté la France entière et la Lorraine n’a pas échappé au tendre regard avec lequel il balaie nos villes et nos campagnes.
C’est pourtant de Metz et de Nancy qu’il me parle en premier.
La comparaison reste inévitable quand je demande à des personnalités de me confier ce que la Lorraine évoque dans leurs souvenirs. Sans doute parce que les deux sœurs n’en finissent pas de se disputer partout l’amour du public.
À Metz Pierre Bonte adore les bords de la Moselle, remarquablement aménagés à son avis, et qui font oublier l’image architecturalement germanisante encore associée à la capitale lorraine. Il se réjouit aussi de l’implantation du Centre Pompidou qui braque les projecteurs à l’Est.
Invité pour la troisième fois à Nancy, le journaliste vit son séjour comme la traversée d’une planète magique. L’extraordinaire suinte en Vieille Ville. Tous ses sens y sont activés. Et c’est avec recueillement qu’il évoque la brouillade aux huitres qu’il a savourée la veille dans le restaurant de Patrick Tanésy.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas si bien mangé… des produits aussi simples, associés de manière sublime.
Mais l’homme reste marqué par sa rencontre avec la Louise, une agricultrice qui vivait « chez » ses animaux près de Liverdun. Il était venu (en costume cravate) l’interviewer pour l’émission dominicale de Jacques martin, le Petit rapporteur. J’ai retrouvé la séquence que je vous invite à regarder, avec des yeux d’enfant parce que le personnage se livre dans toute son humanité et avec une philosophie qui résonne curieusement à l’heure du débat sur les retraites.
Il se dégage de ce reportage une joie de vivre absolue que Pierre Bonte n’a pas oubliée, près de cinquante ans plus tard.
Il a aussi une tendresse particulière pour la Meuse, qu’il estime protégée d’un tourisme qui aurait pu devenir trop envahissant. Comme quoi chacun voit les choses du coté de sa lorgnette !
Pierre Bonte était à Nancy pour la sortie de son dernier ouvrage, La France que j’aime, un livre-document paru en septembre dernier aux Editions Albin Michel.
Entre souvenirs personnels et anecdotes, il nous embarque dans une balade sentimentale à travers une France aussi belle qu’encore mal connue et profondément enracinée dans ses traditions.