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Louisiana redfish on a fly.

Publié le 28 octobre 2010 par Ziril


Lorsque je décrochai le téléphone, j’entendis  à l’autre bout la voix de Stan, notre célèbre espion du Mouching  en Floride, qui m’annonça la nouvelle : « Flèche,  prend le premier avion et ramène ta fraise, il y a encore des redfish dans “ Boggy Bayou”. Sharon en a pris quatre la semaine dernière ». Je sentais bien dans sa voix comme une urgence et il ne m’en fallut pas beaucoup plus pour embarquer de JFK vers Fort Walton beach, là-bas, en bas sur la carte des Etats Unis, à gauche, en Floride, pas loin de la frontière avec l’Alabama, sur le Golfe du Mexique. READ IN ENGLISH HERE

LOUISIANA REDFISH ON A FLY.

Ça, on peut dire qu’ils savent recevoir, les amis de Floride. Hélas, vous avez droit qu’à la photo. Il ne manquait que la musique de l’orchestre de la base aérienne de Fort Walton à ma descente de l’avion, jouant des airs folkloriques monégasques (je suis natif de cette gentille  bourgade) comme « Un jour mon Prince viendra » etc… Le temps de déposer ma valise et le moteur du bateau de Stan est prêt pour la balade. Mais, au bout de trois jours il faut se rendre à l’évidence. La baisse la température a fait fuir les redfish et, d’après mon ami, qui les connaît tous par leur petit nom, c’est en Louisiane, où  les eaux sont plus chaudes, qu’on a le plus de chances de les dénicher. Et c’est pas ça qui va le déboussoler, notre espion favori, puisque le lendemain nous prenons la route vers la Nouvelle-Orléans “ The Big Easy”, la voiture remplie de matériel. Et c’est là que nous faisons la connaissance de notre guide, une espèce de Mickey Rooney aux joues épaisses et écarlates. Le gars ne dit pas un mot, nous regarde à peine. Rapidement je le prends en grippe surtout après nous avoir annoncé sans rire : « Quand Dieu a créé le monde, il y a 6000 ans etc. etc. » moi, j’avais la mâchoire grande ouverte. Stupeur. Effroi. Ça existe vraiment des types comme ça ? Stan me dit  qu’ils sont légion dans le pays. Mais après tout, le zigoto a la réputation  d’être un guide exceptionnel et c’est tout ce qui nous intéresse. Lever à 5h00 du matin et en route dans son petit bateau léger et pointu comme un suppositoire et vogue la galère, 1h30 sur une mer démontée qui nous brise les vertèbres et nous fend le cul. J’étais à deux doigts de jeter l’éponge quand le capitaine coupe le moteur : « Il n’y a pas beaucoup de Français qui connaissent ce coin qu’on appelle  » les îles Chandeleur » ! » me dit « Monsieur 6000 ans » . J’ai bien envie lui répliquer que sans cet enculé de Napoléon, qui avait bradé la Louisiane aux Américains, il serait, lui, le guide de mes fesses, en train de pêcher dans NOS  eaux territoriales. Mais, basta , on n’est pas là pour faire monter la sauce bien que ce n’est pas l’envie qui m’en manque (qu’il m’agace ce mec !), mais pour chasser les redfish. Et là, je me dois d’avouer que le type mérite sa réputation. Une pratique et des yeux comme les siens, ça tient du miracle. Rapidement, Stan fut attelé à un bestiaux de 17 livres. Je pouvais bien voir que ce n’était pas de la tarte à la figure que faisait, mon copain. Et quand le poisson fut enfin dans le bateau, la photo traditionnelle prise et la bête relâchée, mon ami était en lévitation.

Et puis, 1h00 après, le guide me crie : « Flèche…à 11 heure…30 yards…REDFISH !” je balance  ma mouche le mieux que je peux et là, j’ai de la peine à le croire, je le vois, ce poisson énorme qui fait un écart et inhale la touffe de poils et de plumes. «SET THE HOOK !! FERRE ! FERRE PLUS FORT ! » me gueule Stan. Ces poisons ont une gueule en béton et faire pénétrer un hameçon là-dedans demande plus d’efforts que de simplement lever la canne en l’air. En 20 secondes, le poisson est sur le backing  et moi aux anges. Jamais eu au bout d’une ligne un truc comme ça. L’impression d’avoir accroché une rame de métro lancée à toute vitesse. Impossible d’arrêter ce machin, pensais-je « S’il va à gauche, tire vers la droite. S’il va à droite, tu tires sur la gauche ! » Ouais, fastoche, j’aimerais vous y voir. Moi, ce ne sont que les petites truites de ma rivière ardéchoise que j’arrive quelquefois à prendre, pas des poissons obèses comme ça. Au bout d’un temps incroyablement long, le poisson nage furieusement à côté du bateau. Encore très fort, l’animal décide de passer sous la coque. Et là, Stan  me hurle dessus « Passe de l’autre côté du bateau, vite, il va cisailler le fil. Nom de Dieu, si tu loupes ce poisson, Sharon  vas me tuer ! GOD DAMNED, FLECHE, bouge-toi le cul ! » ( jamais vu Stan dans cet état, au bord de la crise de nerfs..!) Lorsqu’enfin j’ai  pu tenir cet énorme redfish  entre mes bras, je n’ai pas pu m’empêcher de hurler et vous auriez fait la même chose. Et la cerise sur le gâteau fut un dîner extraordinaire chez “ Margarette’s ”  petit restaurant du village de Chalmette où la fabuleuse patronne/cuisinière nous prépara un “ sea food gumbo” Cajun à se rouler par terre. Total orgasme. Quand même, ce Napoléon, quel sacré  enculé !

LOUISIANA REDFISH ON A FLY.

When I picked up the phone, I heard Stan, our famous “ Mouching spy in Florida” giving me the latest news: ”Fleche, take the first plane real quick. There are redfish in “Boggy bayou”, Sharon caught 4 last week.” I could sense a kind of urgency in his voice, so I rushed to JFK and was off to Fort Walton Beach. Which is down the US map in Florida, to the left, not far from the Alabama border, on the gulf of Mexico.

It goes without saying that our friends in Florida have a of sense of hospitality on the highest order. Unfortunately we have only a photo; missing is the brass band of the  Fort Walton Navy base, who were there waiting for me at the airport, playing folkloric songs from Monaco (I was born in that cute village) like:” One day my Prince will come…etc.”

Not even time to unload my suitcase and we’re off in Stan’s boat. After 3 unsuccessful days we conclude that, because of the sudden drop in water temperature, the redfish are gone. ”In Louisiana waters !” said Stan, who knows everyone of the redfish by their nicknames. That guy is hard to destabilize. On the following day we’re off to the Big Easy, the car filled with fishing material and hope. We meet up with our fishing guide, a kind of fat Mickey Rooney with heavy red cheeks. Quickly I have difficulty liking this man who doesn’t say a kind word, (not even a word ) and hardly looks at us. And when he finally opens his mouth, he says:” When God created the world, 6000 years ago…) my lower jaw dropped. Was he serious ? Do people like that REALLY exist? Stan tells me that there are tons of them in this country. But, after all, that guy is reputed to be an exceptional fishing guide and that’s all we need. Waking up at 5 am we were soon aboard his snazzy, little light boat, pointy like a suppository. An hour and a half on rough water that ruins our vertebrae and destroys our asses. I was close to calling it quits when the Captain shuts off the engine: ”there are not a lot of Frenchmen who know this spot: “Chandeleur islands!” says Mr. 6000 year old man. I wanted badly to respond that without that fucking Napoleon who sold Louisiana to Americans for peanuts, he, the loony fishing guide, would be now fishing in OUR territorial waters ! But, hold on, we’re not here to pick a fight (this guy is really getting on my nerves!) we’re here for redfish. In the end, I have to admit that this guy deserves his reputation; a lot of practice and good eyes… kind of a miracle. Right away Stan finds himself harnessed to a 17 lb. brute.

LOUISIANA REDFISH ON A FLY.
I could tell, looking at my friend’s grimaces that that fight was not a piece of cake. When the fish was finally boated, the usual photo taken and the beast released, my friend was levitating with joy.

An hour or so later, the guide whispered to me:” Fleche…at 11 o’clock…30 yards…REDFISH !”. I cast my fly the best I could and… I couldn’t believe my eyes. A monster fish changes his path and inhales my little bunch of feathers:” SET THE HOOK ! HARDER!” shouts Stan. These fish have jaws as tough as concrete and in order to hook them you really have to pull hard. In less than 20 seconds, the fish is in the backing. I never had  something like that at the end of a line. It felt like being attached to a  runaway subway car. Impossible to stop that thing. I thought ”if he goes to the right, pull your rod to the left; if he goes to the left, pull to the right!” Yeah, yeah! Easy to say !. I come from a country in the South of France where sometimes I’m able to land small trout, not OBESE fish like this! After a long, long time, I get the fish close to the boat. Still very strong , he decides to pass under the hull and Stan shouts at me: “Go fast on the other side, FAST! or you’ll loose the fish, he’ll break the tippet. If you’ll loose it, Sharon will kill me ! GOD DAMNED FLECHE move your fucking ass!” ( it’s first time I see Stan ready for a nervous breakdown!) When finally, I hold that redfish in my arms, I could not restrain myself and started to howl like a dog baying at the moon and I bet you would have done the same. The icing on the cake was an extraordinary diner in a modest restaurant called “ MARGARETTE’S” in the town of Chalmette (LA.) where the owner/cook prepared for us a sumptuous Cajun  “seafood gumbo” to die for. Total orgasm. Gee, that Napoleon, what a big fuck !

LOUISIANA REDFISH ON A FLY.


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