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Banderille n°353 : Estrosi marche sur des oeufs molex

Publié le 28 octobre 2010 par Toreador

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Par Toréador | octobre 28, 2010

Vous avez politiquement tort, parce que vous êtes juridiquement minoritaires

J’ai été surprise de la polémique lancée après les propos de Christian Estrosi, lequel a demandé à Renault et PSA de ne plus se fournir auprès de Molex. Le ministre de l’Industrie veut en effet des représailles après la décision de la direction de Molex de ne pas financer le plan social prévu l’an dernier dans sa totalité. Avait-il besoin d’annoncer sa fatwa sur tous les toits ? Il était évident que non – un dommage paraît toujours beaucoup plus forte lorsqu’on est incertain sur ses causes et son amplitude.  Regardez Ben Laden.

Les journalistes ont glosé : l’Etat est minoritaire au capital, et n’est qu’un actionnaire parmi d’autres. Le ministre de l’Industrie n’a pas à intervenir dans le business de ces deux entreprises, CQFD.

Ce n’est guère intelligent de théoriser et de propager ainsi une vision arithmétique du pouvoir politique. Le Roi de France n’avait au Moyen-Âge autorité que sur l’île de France, mais cela ne l’a pas empêché d’utiliser sa légitimité – qui se monnaye – pour fortifier son pouvoir. Et les Templiers qui avaient une vision sans doute différente du « rôle de l’Etat » en ont payé le prix fort.

L’Estrosisme, stade suprême du sarkozysme

Reste que le sur-activisme d’Estrosi a fini par lui revenir en boomerang à la figure. A force de vouloir faire du sous-sarkozysme avec de la rustine et peau de zeb, il a fini par s’attirer les remarques peu charitables des véritables acteurs industriels : la pantomime du Mime Marceau est terminée. L’État, simple chaise parmi les chaises, voilà qui en dit long pour le pays qui a inventé la théorie du service public.

Il va falloir s’y habituer : avec un CAC 40 ouvert aux quatre vents, demain PSA ou Renault sera peut-être contrôlé par les chinois ou les brésiliens. Dieu a pu peut-être agir en parlant au moment de la création du monde, mais le Verbe politique lui reste du vent sans quelques légions d’anges prêtes à en découdre.

Et un jour, notre fière et orgueilleuse diplomatie qui occupe le devant de la scène depuis des siècles se verra priée de descendre de l’estrade pour permettre aux orateurs qui comptent de commencer la conférence.

Carrez-vous dans le fauteuil, ouvrez une bouteille de whisky, et écoutez le « Crépuscule des Dieux » en attendant l’acte V.


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