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Le syndrome de compétence

Par Photogestion @photogestion
ou comment exercer son expertise par le choix et non l’abondance Le syndrome de compétence Le syndrome de compétence

La sélection d'un reportage relève de l'expertise du photographe et de l'iconographe. Pour être visible et guider les utilisateurs, le choix publié doit être restreint.

Nous traitons ici de la transmission d’un reportage et des sélections nécessaires faites aux différents stades; par le photographe livrant une production finalisée, par son traitement par l’iconographe de la photothèque et par la mise à disposition de tout ou partie de ce travail aux collaborateurs de l’entreprise. L’observation du comportement de chacun fait apparaître une tendance à la surproduction ou « surpublication » d’images. Chacun semble en faire trop pour se valoriser. Le photographe livre un reportage où les redondances sont pléthores, l’iconographe traite cette série avec indulgence ou bien avec l’arrière pensée qu’abondance ne nuit à personne et qu’il vaut mieux fournir trop que ne rien proposer, donc, beaucoup d’images sont livrées en pâture aux abonnés de la photothèque. A la décharge de chacun, il faut rappeler que les gestionnaires ont tendance à demander des statistiques et à faire une équation curieuse entre le coût d’un reportage et le nombre d’images finalement utilisées ; d’où la tendance à en publier beaucoup, histoire de montrer où sont passé les euros ! Les conséquences néfastes au bon fonctionnement sont à deux niveaux :
  • On accélère l’engorgement du fonds photographique,
  • L’utilisateur lambda de la photothèque est noyé par cette abondance.
Qu’est-ce qu’un utilisateur lambda me demanderez-vous? C’est un chef de produit à la recherche d’une image d’une référence, un expert dans son domaine, mais pas dans celui de l’image. C’est aussi un commercial qui réclamera un image valorisante pour son offre, expert en vente, pas en sémantique de l’image et encore moins en techniques numériques. Ces utilisateurs doivent voir des propositions d’illustrations certifiées et limitées en nombre pour que leurs requêtes soient satisfaites rapidement. Qu’est-ce qu’une image certifiée ? C’est un document utilisable en toute sécurité aux trois niveaux sémantique, juridique et technique. Pour réussir la publication d’un sujet, il faut insister sur la nécessaire sélection que doit faire le photographe lui-même en mettant en pratique la fameuse règle des 80/20% :
  • Un dossier avec les images techniquement intéressantes mais pas redondantes
  • Un dossier avec une sélection des meilleures images, le « best-of » que l’iconographe pourra publier rapidement sans trop de restriction.
De son côté, l’iconographe doit maîtriser les sélections mises en ligne pour les raisons évoquées plus haut. Pour une même scène photographique, laisser passer un choix trop large, c’est mettre dans l’embarras le consultant. Produire et gérer l’image, c’est exploiter son expertise, de la prise de vue à la publication, en retenant un visuel pour ces qualités de représentation et ses potentialités techniques. Il faut sortir de ce cercle infernal de surproduction. L’abondance nuit, elle fait perdre du temps lors des différents traitement et surtout, lors de la consultation. A contrario, il est vrai que la sélection demande du temps à chacun; pour le photographe comme pour l’iconographe, mais l’utilisateur, lui, en perdra moins et sera accompagné dans son choix. Voyons si chacun peut prendre à sa charge un peu de cette tâche essentielle, car ce qui fait la grande qualité d’un fonds iconographique d’entreprise, c’est sa capacité à répondre rapidement et positivement à des requêtes d’experts en tout, sauf en photographie!

Le syndrome de compétence

Daniel Hennemand,

v1.0

Analyse et organisation de l’image photographique


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