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Des mots en pagaille, en fouillis qui s'interpellent, qui font parfois mine de ne pas se reconnaître quand ils sont trop surs d'eux. Ils possèdent l'amertume fondante en arrière cour, le fatalisme des charges trop lourdes à vouloir déplacer et l'humour en dérision ou bandoulière afin de se retrouver dans la procession. Des mots vengeurs apeurés et lucides comme mise en bouche d'un avenir aussi prévisible qu'incertain ou la règle du JE serait cachée dans la boite. Des mots passés de mode à peine ils existent mais tout autant intemporels, les causes s'habillant toujours des mêmes effets. Des mots en phrases, en courants d'air, en tourne en rond, en mirlitons et ponctuations...
"C'est quand même drôle que ce soit la maison de retraite la plus richement dotée de France, le Sénat, qui se charge de l'enterrement du système de retraite des citoyens français!"
-François Lebert-courrier des lecteurs-Télérama -
"Je m'étonne de certaines réactions parmi les baby-boomers au sujet de l'entrée des jeunes dans le débat sur les retraites: "Comment les jeunes peuvent-ils déjà penser à la retraite?","Ils ne font même pas partie du monde du travail", " ce sont des petits privilégiés qui défilent." Certains vont même jusqu'à s'étonner :"Pourquoi manifestent-ils puisqu'ils ne bénéficieront pas du système de retraite par répartition?" Chers baby-boomers, n'oubliez pas que vous êtes la première génération à ne pas avoir connu la guerre, que vous avez connu le plein emploi, que vous avez hérité d'un pays sans dette, que vous avez gagné avec courage les grands combats de liberté et d'émancipation, que vous connaîtrez pour la plupart la retraite à 60 ans ou, tout au moins à moins de 65 ans. Et vous avez eu le luxe de la jeunesse: croire qu'un autre monde était possible.Nous, les jeunes, nous connaissons le chômage massif, nous participons à vos retraites en occupant des emplois saisonniers pour payer nos études, nous sommes toujours stagiaires à 23 ans, nous avons très peu de députés de moins de 40 (une quinzaine, contre une centaine en 1981), nous entendons à longueur de temps que l'Etat-providence disparaîtra prochainement. Et nous avons le luxe des anciens: se sentir sous la menace, menace du sida, menace du réchauffement climatique, menace terroriste, menace de la ou plutôt de votre dette.Dis papa, un autre monde est-il possible."
Mesdames et messieurs les parents de CRS, j'en appelle à votre responsabilité: pour faire cesser la violence qui s'installe en France, pouvez-vous faire en sorte que vos enfants restent chez eux? Les jeunes apprécieraient." -
Claire-Marie-courrier des lecteurs Télérama-
histoire vraie...par Sneck
"Liberté : la parole de la population, à travers ses moyens d’expression démocratiques habituels, a été niée de manière systématique, parfois méprisante. Tout mouvement social, toute contestation notamment par les moyens de la non-violence active ont subi une criminalisation croissante. Nous sommes entrés dans un régime sécuritaire.Egalité : ce régime sécuritaire a été mis au service de la protection des intérêts de quelques uns au mépris de l’intérêt de la majorité. Notre régime a atteint un niveau inédit de connivence d’intérêts entre membres d‘une élite politico-économique de plus en plus décomplexés. Le système de justice à deux vitesses qui punit plus lourdement le vol à l’étalage que la délinquance en col blanc est vécu comme une injustice.Et que dire de la « fraternité » face à l’obscénité du renflouement des banques et aux mesures fiscales en faveur des plus riches, au moment où la « crise » frappe de plus en plus gravement les plus pauvres et où il n’y a plus d’argent pour financer les services publics les plus fondamentaux, au moment où une politique de plus en plus ouvertement xénophobe envers certaines minorités se met en place ? C’est au final une grave rupture du pacte social républicain qu’impose la politique d’Etat actuelle../.." -extrait du Manifeste des Désobéissants"
".../...A quoi rime tout cela ? Hier (mardi 19 octobre), je suis allé manifester. C'est devenu une habitude, renforcée par de longues discussions avec mes collègues et mes amis. Je suis effaré par l?absence de réflexion, de débat de fond, de questionnement. Aux manifs, lorsque l'on écoute les slogans, que l'on lit les tracts, je suis désolé mais je trouve cela dramatique. Ça l'est encore davantage en écoutant les Duflot, Aubry, Besancenot et Mélenchon? Tous sont en train de se positionner pour récupérer le mouvement mais, surtout, pour ne pas remettre en question notre modèle de société. Tous sont dans une posture électoraliste et opportuniste, pour défendre des acquis sociaux qui ne font pas grand sens si l'on ouvre les yeux sur l'absurdité de cette société de croissance Il faut comprendre que, même si une retraite à 60 ans, ou à un âge plus précoce encore, était possible, cela resterait absurde puisque l'enjeu est ailleurs. Il est dans le questionnement sur la centralité du travail, sur le sens de nos vies et de ce que l'on produit et comment, > non dans le fait de se demander combien d?années il est acceptable de se livrer à une activité absurde et aliénante. L?appel aux lycéens est encore plus tragique : quel sens, à 16 ans (et j'ai fait la même chose en mon temps), y a-t-il à descendre dans la rue, non pas pour une vie meilleure ou pour une réappropriation de nos choix de vie, maintenant, mais pour s?ennuyer en retraite à regarder Drucker à la TV, à tondre la pelouse de son petit pavillon de banlieue ou encore à laver sa belle bagnole dans 44 ans plutôt que 46 ! je suis désolé mais j'ai un sentiment d?amertume et de malaise par rapport à tout ça? Et puis après, on fera quoi ? Comme pour le référendum sur le TCE, comme pour le mouvement social contre le CPE, il va y avoir retrait de la réforme mais de toute manière elle reviendra, sous une autre forme, dans 2-3 ans par le Parti Socialiste ou par d?autres, donc à quoi bon ? Tout le monde va rentrer, en ayant la certitude d?avoir gagné une > bataille, sans se poser plus de questions, bien au chaud chez soi et s'installer sur son canapé devant la télévision en mangeant des plats préparés achetés au supermarché du coin, en bagnole, après une dure semaine de labeur dans une entreprise de merde à produire ou à essayer de vendre des conneries ! A quoi rime tout cela ? Lorsque l?on écoute la radio, que l'on lit les journaux, il n'y a rien : pas débat de fond, pas de réflexion ! Juste des faits sur, ici un abribus cassé, là Bussereau (Secrétaire d'Etat aux transports) qui raconte n?importe quoi sur l'approvisionnement de gazole, de manoeuvre de culpabilisation du citoyen à la sauce Borloo ou Lagarde, ou bien encore ici la queue dans les stations service, les trains qui soi-disant roulent normalement, etc. Ou pire, des arguments démagogiques et malhonnêtes tels que : « il ne s'agit pas d'un choix idéologique », « la société vieillit il faut allonger le temps de travail« , en plus avec le soutien d'Angela (une bien pensante allemande) et de David (le sauveur du PIB anglais). Et bien sûr, en parallèle, la stratégie de guerre civile mise en place par Sarko continue : le problème des banlieues, de l'insécurité puis des roms, les éternels casseurs../..." extrait d'un texte publié sur un forum et envoyé par Pascale
"Je pensais que le mot retraite signifiait la mise en retrait, la cessation d'une activité professionnelle souvent peu ou mal rémunérée. Je me rends compte qu'avec la réforme actuelle la re-traite ne sera plus que le prolongement de la traite (l'exploitation reconduite de l'homme par quelques-uns)."Pierre Bernard-courier des lecteurs Télérama-