Le Grand Orgue de la Cathédrale Sainte-Marie d'Auch

On ne le voit pas immédiatement en entrant dans la cathédrale, et pourtant, il est un des éléments les plus impressionnants de l'édifice. C'est Jean de Joyeuse qui en est le créateur, célèbre facteur d'orgue de père en fils, qui va se mettre au travail en 1688, mais fort occupé par d'autres commandes, et ce sont là, les risques de la célébrité, il ne finira son œuvre que 6 ans plus tard. Mais rien ne sert de courir, il faut partir à point, le bâtiment de la cathédrale avait déjà été terminé que 200 ans après la pose de la première pierre … Quand on voit le résultat, on se dit qu'il est bon d'être patient parfois !
En même temps, c'est un travail de longue haleine que d'assembler 3000 tuyaux d'étain, de jolies boiseries sculptées par Payerle, 4 claviers et un pédalier,  sans oublier les statues. Il subit des entretiens, des réparations, des modifications au fil des siècles. C'est au XX e siècle que tout va finalement se jouer. Déjà à la fin du XIX e des jeux anciens avaient été supprimés : le son de l'orgue est détérioré alors que sa sonorité particulière, harmonieuse, en faisait sa particularité. Il finit par agoniser dans les années 1930 où on ne l'entend plus du tout. Mais des passionnés font le nécessaire pour le restaurer, ils obtiennent déjà la classement de sa partie instrumentale comme monument historique à l'été 1934.  Deux ans plus tard, on admet qu'il a besoin d'une bonne restauration ! En 1939, Victor Gonzalez s'y attaque mais la seconde guerre mondiale compromet évidemment le projet. L'orgue est alors victime de l'usure, du temps, de l'humidité car la cathédrale avait été dépourvu de ses vitraux qui furent mis en lieu sûr. Rien de bon ne se présageait pour ce bel orgue qui méritait pourtant qu'on s'occupe de lui !

En 1950, un espoir renaît même si bon nombres de ses tuyaux  ont été mangés par la lèpre désagrégeant instantanément le métal.  On s'alarme, on entreprend alors de le réparer ou plutôt de le sauver. Il est démonté et mené en 1953 dans les ateliers de Châtillon-sous-Bagneux. C'est toujours Victor Gonzalez qui s'y colle et ce pendant 15 mois à partir de 1955.

En 1956, l'orgue est de retour dans la cathédrale et en 1958 et pris en main par André Marchal et Norbert Dufourcq dont le travail ne fait pas du tout l'unanimité puisque les modifications qu'ils vont apporter à l'orgue d'origine vont entacher sa spécificité.

C'est 300 ans après sa création, en 1994, que Jean-François Muno, va faire de son mieux pour lui faire retrouver ses premières lettres de noblesse dès 1998 ! Il est aujourd'hui grandiose, épatant, et mérite vraiment toute l'admiration des visiteurs de la cathédrale d'Auch