Le précédent grand recensement, en 2000, s’était conclu sur un nombre de 1,26 milliard de Chinois, soit plus du double des 594 millions de personnes comptabilisées dans le premier recensement national, en 1953.
Jusqu’à six millions de fonctionnaires seront mobilisés pour se déplacer dans les foyers et recueillir les renseignements sur la société chinoise, de plus en plus âgée et de plus en plus urbaine.
De nombreux Chinois pourraient toutefois tenter d’échapper au recensement, notamment les 230 millions de Chinois dits « migrants », partis de leurs campagnes pour travailler en ville où, souvent dépourvus de statut légal, ils sont devenus des citoyens de seconde zone. Les familles en infraction vis-à-vis de la politique draconienne de l’enfant unique représentent une autre source d’erreur pour le recensement.
Malgré les difficultés prévues, le gouvernement affirme pouvoir maintenir le recensement dans une marge d’erreur de 2%.
Le recensement 2010/2011 devrait permettre de tirer des précieuses statistiques sur des questions de société cruciales en Chine, et notamment l’exode des campagnes vers les villes. Il permettra aussi d’en savoir plus sur le déséquilibre des sexes : il y a aujourd’hui 119 bébés garçons pour 100 bébés de sexe féminin. Enfin, le recensement fournira des données sur le taux de vieillissement accéléré en Chine, inquiétant en raison de l’insuffisance des infrastructures de santé et de la forte proportion de personnes âgées ne bénéficiant pas d’une retraite.