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Adresse à un patron qui crie déjà victoire

Publié le 01 novembre 2010 par Unpeudetao

La loi contre la retraite solidaire n’est pas promulguée que vous voilà criant victoire, comme votre journal de prédilection, Le Figaro. Pendant toutes ces semaines de manifestations, de grèves et d’actions, on ne vous a pas entendu. Blotti derrière votre président et sa majorité aux ordres, vous avez fait le mort. Ou plutôt, vous avez continué à non-embaucher, et même à licencier tranquillement, comme en témoigne l’envolée des chiffres du chômage.
Vous espérez que cette loi va être promulguée par un président qui ne gouverne que pour vous. Quels bénéfices vous en tireriez ! Un transfert à la seule charge du salarié, sans aucune contrepartie de votre part… Le bon sens aurait commandé de vous imposer des embauches puisqu’on devrait et travailler et cotiser plus longtemps. Mais non, rien ne vous contraint. Et vos frères en produits financiers, banquiers et assureurs, espèrent toucher le pactole par l’exploitation du marché à venir de l’assurance « supplémentaire ».
Et puis vous pensez nous trouver exsangues, défaits, perdus dans la tempête libérale dirigée contre nos retraites, que vous avez déclenchée sans l’assumer, courageux que vous êtes. Vous vous dites : ces salariés ont tant manifesté et agi qu’ils en ont pour des mois avant de s’en remettre. Bref, vous estimez que la victoire est acquise, et par KO encore.
Par-dessus le marché, vous nous susurrez que rien n’est plus urgent que d’attendre le 3e tour électoral, la présidentielle de 2012, seul moment autorisé de citoyenneté à vos yeux.

Vous voulez tout cadenasser ? Vous avez du mouron à vous faire !

Tout va vous revenir en boomrang dans l’entreprise.

Les femmes n’ont pas, malgré la loi, obtenu l’égalité salariale dans l’entreprise, ni l’égalité d’accès au travail qualifié. Et ce sont encore elles qui devraient payer le prix fort de votre retraite réformée. Elles sauront vous présenter l’addition du droit à l’égalité, que vous refusez.

La pénibilité ? Les conditions de travail que vous nous imposez, dans un contexte de destruction de la médecine du travail, vont devenir une question clé des NAO.

L’emploi ? Il paraît que par l’opération du saint esprit on pourrait travailler plus longtemps tout en étant licenciable à tout moment ! L’incertitude, moteur de la mobilisation, va devenir force revendicative. Par quel miracle les jeunes en âge de travailler devraient travailler jusqu’à pas d’âge tout en essuyant votre refus d’embauche, ou votre précarité imposée ?

Les salaires ? Une récompense individuelle flanquée d’une partie aléatoire dont le montant serait lié au résultat de l’entreprise ? Mais votre gouvernement vous repasse la patate chaude ! Une hausse sans précédent du coût de la santé et de la vieillesse combinée à des postes inflationnistes (électricité, essence, logement, alimentation, frais de scolarité), c’est ça l’addition… Qui va payer ? Nous ? Et vous, les Seychelles après Courchevel ?

Le peuple s’est réveillé et s’est levé !

Personne parmi nous ne va ni se coucher ni s’endormir. Nous allons finir le travail contre votre loi. Et nous allons récolter dans la démarche revendicative la révolte sociale que vous avez semée avec votre sale loi et votre égoïsme glacé au cœur de la crise.

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 L'article :

http://www.filpac-cgt.fr


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