Le vote par le Sénat puis par l'Assemblée nationale n'y change rien. Votée contre l'avis de millions de manifestants et d'une large majorité de la population, la loi sur les retraites reste illégitime.
Le 6 novembre à nouveau dans la rue
Destinée à faire payer la facture de la crise aux salariés, cette loi ne règle rien sur le fond puisqu'un amendement voté par les sénateurs, et maintenu dans le texte final, contient en germe un autre système de retraite que le système actuel, autre système qui devrait être débattu en 2013.
C'est donc d'une belle arnaque gouvernementale dont il s'agit, arnaque combattue par le mouvement social à travers les millions de manifestants et les grèves, ponctuelles ou reconduites, depuis le 7 septembre.
Jeudi 28 octobre, la dernière journée de grève et de manifestations a réuni deux millions de manifestants en pleine période de vacances scolaires, montrant ainsi la vigueur du mouvement. Ce samedi 6 novembre, à l'appel de l'intersyndicale, il faudra être encore nombreux dans la rue pour montrer notre colère et exiger l'abrogation de cette loi.
Contre la loi, contre Sarko et ses amis, on continue !
Les ministres du gouvernement, omniprésents dans les médias, veulent siffler la fin de la mobilisation. Ils nous expliquent que maintenant que la loi est votée, on ne peut plus s'y opposer. A défaut de convaincre, ils veulent vaincre et nous imposer une régression sociale. Et déjà s’annoncent de nouvelles attaques, en particulier sur l’assurance maladie.
Le mécontentement que suscite leur politique est profond et loin d’être éteint. Depuis deux mois, en faisant grève, en descendant régulièrement dans la rue à plusieurs millions, ce n'est pas seulement notre rejet d'une loi injuste sur les retraites qui s'est exprimé. C'est aussi notre ras-le-bol de Sarko et de sa clique, de leur politique antisociale et sécuritaire, de leur arrogance, de tout un système qui écrase nos vies au nom du profit.
C’est maintenant que ça se joue, n’attendons pas 2012 !
La solution à nos problèmes n’est pas la perspective d’un gouvernement de la Gauche Plurielle en 2012, avec à sa tête un Parti Socialiste qui réaffirme la nécessité d’allonger la durée de cotisation ou qui réquisitionne les employés communaux grévistes à Marseille. Cette “ Gauche ”, quand elle est majoritaire mène de fait des politiques de droite comme le font, en Europe, leurs amis de Grèce ou d’Espagne.
Le seul gouvernement qui serait utile, c'est un gouvernement par et pour la majorité de la population. Un gouvernement qui mènerait une politique de rupture anticapitaliste, basée sur la répartition des richesses.
C’est dans nos luttes que se forgeront les forces capables de faire payer la crise à ceux qui l'ont provoquée, capables de remettre en cause le capitalisme.
Avec la suspension de la grève dans différents secteurs dont les raffineries, la période des vacances scolaires a marqué une pause dans la mobilisation. Mais rien n'est définitivement joué. En s'appuyant notamment sur la journée de manifestation du samedi 6 novembre, le mouvement peut rebondir. En relevant la tête, en gagnant la bataille de l'opinion contre la propagande des classes dirigeantes, nous avons déjà marqué des points. Et c'est loin d'être fini.