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La peste et le choléra dans les bagages de Borloo : tous aux abris !

Publié le 02 novembre 2010 par Kamizole

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Bien entendu, je déconne ! Mais lisant un article du Parisien sur une fausse alerte au choléra survenue dans un avion de la compagnie aérienne TAP assurant un vol Lisbonne-Paris Toulouse : un avion en quarantaine pour un simple mal de ventre (31 oct. 2010) je découvre sur la même page un lien avec un article concernant les immenses prétentions de Borloo : étendre la méthode du Grenelle à la réforme de la fiscalité (1er nov. 2010). Dans les deux cas des docteurs Diaffoirus. Mauvais diagnostic. Mauvais remèdes. L’économie française en restera clouée sur le tarmac !

Or donc, le dimanche 31 octobre 2010, un avion de la compagnie portugaise TAP atterrit à Toulouse mais les passagers n’en peuvent être débarqués. Un client – médecin de surcroît – s’était levé une demi-heure après le décollage pour se rendre aux toilettes. L’hôtesse s’inquiétant de son état de santé, il répond qu’il a simplement mal au ventre. Las ! Pour elle, il s’agit d’un cas de choléra – sans doute à cause de l’épidémie qui sévit à Haïti et de quelques cas touchant des personnes qui en reviennent. Panique à bord. Le grand jeu : il est isolé au fond de l’avion avec une hôtesse portant un masque (comme d’ailleurs tout l’équipage).

Malgré le diagnostic d’un autre médecin, également passager, l’hôtesse (qui semble-t-il ne maîtrise pas bien le français non plus que le reste de l’équipage) n’en démord pas et l’avion est mis en quarantaine dès son arrivée à Toulouse à 12 h 30. Les passagers sont restés bloqués jusqu’à 15 h. Ils avaient de quoi être furibards : rien ne leur a été servi pendant la durée du vol (1 h 45) car tout l’équipage était mobilisé par le malade et ils n’ont reçu aucune explication.

Certains auraient été angoissés lorsqu’ils ont vu la police, la gendarmerie et les ambulances à l’arrivée de l’avion. Tout ça pourquoi ? Le SAMU averti conclut à une simple gastro-entérite.

  • Le choléra n’était pas dans l’avion mais le vibrionnant Borloo espère bien nous en faire tâter, à la «Grenelle». Nous pouvons d’ores et déjà prédire que nous aurons sacrément mal au bide lorsque ce “fou du roi” – Triboul-dingue ? – aura fini de nous assaisonner. Un petit zeste de bacille de Yersin, pour faire bonne mesure ?
  • Il ne manque pas d’air quand il vante «la méthode Grenelle» : «Près de 90% des Français approuvent cette méthode de négo-ciation à cinq entre Etat, associations, collectivités, syndicats, entreprises»… Dommage qu’il n’y ait pas eu un “Grenelle des retraites“, hein ? Parce que là, ce sont 70 % des Français qui ruent dans les brancards. Mais il devance la critique : S’il estime « qu’on ne peut évidemment pas l’appliquer à tout, en particulier aux retraites» - pourquoi, non ? - ajoutant que «cette méthode est applicable à de nombreux domaines de la vie quotidienne des Français».

  • Monsieur Borloo, de grâce ! cessez de nous prendre pour des cons.
  • La retraite - future ou présente - fait elle aussi intimement partie de la vie quotidienne de la majorité des Français. Elle conditionne leur niveau de vie qu’il s’agisse de son montant ou des cotisations, y compris aujourd’hui et demain s’ils doivent souscrire des sur-complémentaires pour espérer ne pas être dans la plus noire des misères. N’estimez-vous pas que nous faire travailler deux ans de plus, voire davantage (67 ans pour toucher la retraite à taux plein) - ce qui bouleversera la qualité de la vie, les habitudes et les espoirs de millions de personnes aspirant à un repos bienvenu à 60 ans - eût mérité une véritable concertation (inexistante du début jusqu’à la fin) avec les syndicats plutôt que cette réforme votée «aux forceps» et sans même un vrai débat au Sénat ?

  • Il a le culot d’ajouter «Le Grenelle est non seulement devenu une formidable marque de fabrique mais surtout le symbole de la démocratie participative… pour de vrai».
  • Ne nous parlez surtout pas de démocratie et moins encore “participative” ! En Sarkozie et dans votre bouche cela devient un gros mot ! Chaque jour la démocratie et l’Etat de droit sont un peu plus foulés aux pieds dans un régime devenant quasi totalitaire. Le mot n’est pas trop fort. Vous n’êtes qu’un larbin, aux ordres de Sarko et des invités du Fouquet’s.

    Il est quand même formidablement curieux que ce soit le liber-tarien américain James Bovard qui donne la meilleure définition de ce que nous promet Jean-Louis Borloo : “La democratie doit être quelque chose de mieux que deux loups et un agneau votant ce qu’il y aura pour diner”…

    «Marque de fabrique»… ça pue le margoulin à dix pas. Bien dans la ligne de l’ultralibéralisme qui fait commerce de tout. Mettre le même nom sur tout, comme des magasins en franchise. Ha ! Vous voulez une marque ? Je vais finir par vous désigner par le matricule qui vous sied à merveille : 666 ! «Marque de la Bête» (de l’Apocalypse, comme chacun sait).

    Vous n’avez nullement de quoi être fier des résultats de votre fameux «Grenelle de l’environnement». Depuis le départ, j’ai considéré que c’était pure esbroufe. Du vent (mauvais). Vous devez faire un concours avec Nicolas Sarkozy. Amuser la galerie et notamment le ban et l’arrière-ban des défenseurs de l’environnement qui n’ont pas vu plus loin que le bout de leur nez. Résultat ? Fiasco sur toute la ligne ! Toutes les mesures adoptées à grand renfort de trompettes soit retoquées par le Conseil constitutionnel - calamiteuse «taxe carbone» - soit abandonnées en rase campagne après la sévère défaite des élections régionales en mars 2010, comme la taxe sur les poids lourds destinée à privilégier le ferroutage. Reportée sine die.

    Avec comme cerise sur le gâteau, Nicolas Sarkozy déclarant aux agriculteurs que les mesures environnementales, «ça commençait à bien faire» ! Plus populiste démago, tu meurs ! Double, voire triple discours permanent. Je ne vous parle même pas de l’échec du Sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique.

  • Si la réforme de sa fiscalité est du même tonneau : aux abris ! Les pauvres paieront le prix fort et la «Nuit du Fouquet’s» se prolongera indéfiniment.
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    Parce que je n’ai aucune confiance dans cet olibrius. Je lis partout qu’il «soigne son profil»… et mouche ses détracteurs (L’Express, 31 oct. 2010). Le Monde : Borloo soigne son profit social avant le remaniement (31 oct. 2010) et dans Le Figaro, Charles Jaigu nous la fait encore plus sobre Borloo soigne son profil social (31 oct. 2010) C’est qu’ils doivent sacrément s’y connaître en social au journal de référence de la bourgeoisie !

    :)

    Ouaip ! Il essaie de se montrer sous son meilleur profil. Comme un cabot. Ce qu’il est au demeurant. Je ne sais qui a inventé cette vaste fumisterie de la «fibre sociale» de Borloo dans laquelle tous les journalistes foncent tête baissée. Aussi risible que prétendre Fillon à l’aile gauche du RPR et aujour-d’hui de l’UMP. Lors même que l’ensemble de son œuvre témoigne qu’il fait partie de la droite la plus dure. Plus soft que Sarko mais aussi coriacement attaché à favoriser les nantis au détriment du peuple.

    Tout ce qu’a fait Jean-Louis Borloo témoigne à l’envi qu’il est totalement dénué de la moindre once de fibre sociale. Avocat d’affaires spécialisé dans la reprise d’entreprises en difficulté qu’il s’agissait de dépecer sans le moindre égard pour les salariés, il a favorisé son compère Tapie.

    Ministre, il a tondu encore plus sévèrement les pauvres avec sa loi sur le surendettement, les obligeant à vendre leur logement et permettant aux huissiers de continuer les poursuites quand bien même les débiteurs régleraient-ils leurs dettes conformément au plan de surendettement… Je n’étais pas au courant de ce dernier point mais j’avoue en être tombée à la rebidaine ! Connaissez-vous meilleur moyen de maintenir encore plus la tête des pauvres sous l’eau ? Ces deux aberrations complètes ont été heureusement corrigées par la loi Lagarde entrée en vigueur le 1er novembre 2010.

    Enfin, s’agissant de ses fameux «services à la personne» censés être l’alpha et l’oméga des créations d’emploi, il a favorisé les entreprises privées au détriment des «entreprises intermédiaires» qui s’adressent prioritairement aux personnes le plus éloignées de l’emploi (chômeurs de longue durée, Rmistes, etc.) qui peuvent rarement reprendre une activité sans un accompagnement social que seules assurent ces entreprises d’intérim d’un genre particulier.

    J’allais oublier les fameuses maisons à 15 euros par jour. Elle n’ont guère eu de succès, faute de terrains en nombre suffisant. On s’est bien gardé de mettre l’accent sur un point très épineux, à savoir qu’après avoir remboursé ce crédit pendant 20 ans, les accédants à la propriété n’étaient pas propriétaires du terrain. Il leur faut donc ensuite l’acquérir. Ce point est pourtant essentiel en matière de droits des biens car le propriétaire du terrain est en fait propriétaire du tout… Quid de la maison si l’acquéreur ne peut acheter le terrain ? Autre point qui a son importance : le prix du terrain est-il fixé par une promesse de vente au jour l’acquisition de la maison ou dépendra-t-il des prix du marché lors de l’achat du terrain ?

    Comment voudriez-vous que j’accorde la moindre once de crédit à Jean-Louis Borloo quand il affirme – la main sur le cœur mais… du côté porte-feuilles (sans oublier le maroquin !) – «Moi, ce que j’ai entendu de la rue, et d’une manière générale de la crise, c’est que plus il y a de crises, plus il y a besoin de justice sociale, de justice fiscale, de respect», appelant à «reprendre le chemin de la cohésion sociale, bâtir avec tous les partenaires un développement accéléré sur le logement, la qualification de la jeunesse”, tendre la main aux plus fragiles” et “considérer que la richesse d’un pays ce sont ses ressources humaines”… Le contre-pied exact de ce qu’a fait Nicolas Sarkozy depuis 2007.

  • Sans oublier la fameuse “fracture sociale” de Jacques Chirac en 1995. La formule n’était-elle pas l’oeuvre de Guaino ? Ce n’est plus une fracture mais une crevasse gigantesque où de nouvelles couches de la population sont ensevelies chaque jour.
  • Vous y croyez au virage social sur l’aile, de Sarkozy pour la dernière longueur de son quinquennat ? Promesses qui ne seront pas plus tenues que celles du candidat Sarko en 2007. En fait de raser gratis, on se fera tondre encore plus rasibus et plumer à sec. Un petit souvenir d’histoire qui me trotte dans la tête depuis quelques instants : le prétendu tournant libéral (au sens politique) et social de Napoléon III en 1866 (?) avec le pauvre Emile Ollivier – il en était presque touchant de naïveté, plein de bonne volonté et d’illusions grosses comme une maison - républicain égaré dans cette aventure. Qui se termina comme chacun sait, à Sedan en 1870 et ensuite, la Commune de Paris, preuve s’il en était besoin que la «question sociale» était loin d’être réglée.

  • Malgré ses promesses, le Grenelle de la fiscalité sera une aussi belle daube que celui de l’environnement.
  • «Aujourd’hui, les mesures fiscales sont parfois vécues par les Français comme opaques et injustes. Si on doit réformer la fiscalité en profondeur, ça ne peut pas être l’affaire uniquement de spécialistes (…) Ce sont des choix sociaux-économiques tellement cruciaux qu’il faut y associer dans le cadre d’un Grenelle le monde économique, les syndicats, les collectivités pour définir ensemble les grands choix de la France et ne pas se limiter à la question de l’ISF ou du bouclier fiscal (…) Une telle réforme d’ensemble est infaisable sans le soutien de tous (…) «Je sais que ce n’est pas simple mais c’est la bonne méthode. Je suis persuadé qu’en six à neuf mois, on pourrait bâtir ensemble un nouveau système de fiscalité pour les vingt ans à venir».

    Une fois de plus la montagne accouchera d’une souris. Avec force clameurs, comme il se doit. Ensuite de quoi, Nicolas Sarkozy fera selon son bon vouloir et n’en retiendra que ce qu’il lui plaira, et très certainement édulcoré ou tellement transformé que tous ceux qui y auront participé n’y reconnaîtront plus leur bébé. Croyez-vous sérieusement qu’il soit dans son intention de mettre fin à l’opacité et à l’injustice de la fiscalité ?

    Pourquoi, une fois de plus limiter dans le temps «6 à 9 mois» les travaux de ce Grenelle ? Manie sarkoïdale que de donner des dates-butoir. Pour ensuite tordre les bras de ceux qui s’y sont laissés piéger.

    Tout remettre à plat est très certainement nécessaire. Mais vraiment tout. Supprimer toutes les niches fiscales : les vraies, celles qui assurent des avantages immenses à ceux qui en ont le moins besoin. Supprimer le bouclier fiscal et sans doute aussi l’ISF – je vais me faire tirer dessus à boulets rouges mais je précise : en instaurant une nouvelle tranche supérieure dans le barème de l’impôt sur le revenu prenant en compte l’intégralité des revenus, y compris et surtout financiers !

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    Enfin, instaurer un barème qui restaure la véritable progressivité de l’impôt sur le revenu, seul moyen de le rendre véritablement équitable et respecter – enfin ! – le principe d’égalité autant que l’esprit et la lettre de l’article 12 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : «Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispen-sable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leur facultés».

    Dans l’état actuel de la fiscalité, ce n’est pas un Grenelle qu’il faudrait mais de véritables Etats-Généraux, cahiers de doléance à l’appui. Avec des délégués démocratiquement élus à tous les échelons : communes, cantons, départements. Elisant ensuite leurs représentants à une Assemblée au niveau national. Dotée de vrais pouvoirs et dont les décisions s’impose-raient au Chef de l’Etat - sans droit de veto ni possibilité de ne pas les appliquer - comme au gouvernement et aux parlementaires. Chiche ?

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