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Pour des midterm à la française?

Publié le 02 novembre 2010 par Xylophon

Le quinquennat voté sous le mandat de Jacques Chirac avait un avantage: il diminuait le "règne" du Président de la république de 5 à 7 ans, nous rapprochant du fonctionnement des autres pays démocratiques.

Mais le quinquennat et l'on s'en rend compte particulièrement aujourd'hui a un grave défaut. Il donne un blanc-seing au Président de la République pendant 5 années, et pas de possibilité-à part la dissolution de l'assemblée nationale-de remettre en cause la politique du gouvernement.

Au moins avec le septennat, et c'est souvent arrivé, les élections législatives apparaissaient comme des élections intermédiaires, capables de remettre en cause un pouvoir trop autiste aux préoccupations des français.

Certes, c'était la cohabitation, cette anomalie à la française. C'était également un temps où l'action publique marchait doucement, mais finalement c'était aussi quelque part une sorte d'équilibre entre l'exécutif et le législatif: le président voyant ses pouvoirs diminuer, le premier ministre apparaissant lui comme le seul chef de la majorité parlementaire.

Aujourd'hui, les américains votent pour les midterm pour renouveler l'ensemble des sièges de la chambre des représentants et un tiers des sièges du Senat Américain. Cette élection est aussi l'occasion de voter pour les 37 postes des gouverneurs des états fédérés.

Mais le scrutin est en fait en réalité un référendum pour ou contre la législature de Barack Obama. Celui qui avait suscité tant d'espoirs ( http://lexilousarko.blog.fr/2008/11/06/they-did-it-4996063/ ), qu'on avait appelé le philosophe-roi, a sans doute cru que son intransigeance et son volontarisme suffiraient à redonner confiance à cette Amérique perdue ( http://lexilousarko.blog.fr/2008/11/02/born-in-the-usa-4969293/).

Cela n'a pas suffit. Sentant la défaite probable, le président des Etats-Unis s'est harassé ces derniers temps à communiquer sur ses projets et à expliquer sa réforme de l'assurance maladie, mal comprise.

La caricature de sa politique qui est faite par ses opposants peut nous paraitre grotesque ici en France. Pourtant, elle trouve aux Etats-Unis un certain écho. Insulte suprême, Obama se fait traiter de "socialiste" par les leaders du Tea Party, groupe réactionnaire hétéroclite rassemblant tous les gens dont les libertariens qui veulent faire partir le président des Etats-Unis.

Si les résultats de la possible défaite du Président des Etats-Unis ne sont pas encore connus, les marges de manœuvre qu'aura Barack Obama pour impulser de nouveaux projets et terminer son mandat risquent d'êtres réduites.

Si l'on n'est pas forcement d'accord avec le choix que feront les américains, on peut reconnaitre cependant aux Etats-Unis d'être une démocratie vivante, avec des vrais "checks and balances".

Face à cela, notre démocratie apparait assez figée: le président Sarkozy n'a pas lui de rendez vous comme les mid-term pour questionner sa politique et la remettre en question. Non, il faudra attendre-à moins d'une révolution-gentiment et passivement 2012 pour cette fois-ci ne pas se tromper de poulain...

Et c'est là à mon sens la grande médiocrité du quinquennat et les conséquences qu'il engendre sur les réformes et en particulier sur la tournure qu'ont prises les manifestations contre l'augmentation des droits à la retraite.

Le refus du dialogue de la part du gouvernement et les comportements de blocage de la part des manifestations cristallisent en fait la difficulté d'un pays à se faire entendre face à un gouvernement qui trop souvent agit en bulldozer sans tenir compte d'une opinion, qui sur de nombreux sujets, est aujourd'hui très défavorable à la politique du Président de la République.

Nous n'aurons nous donc pas de midterm, mais un remaniement ministériel avec à sa tête sans doute Jean-Louis Borloo: un type sympathique et plus sociale. C'est en tout cas comme cela que veut se présenter cette seconde ère Sarkozy.

Mais encore une fois, on change un homme de paille pour le remplacer par un autre.
Certes la coiffure et l'emballage se seront pas les mêmes. Mais sur le fond, comme toujours, rien de nouveau sous le soleil...

borloo-jean-louis

Pour aller plus loin:
http://www.lemonde.fr/ameriques/infographie/2010/10/30/les-midterms-une-election-a-haut-risque-pour-barack-obama_1433545_3222.html

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