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Que sont nos larmes une fois les récifs heurtés ?
Pourtant, nous pleurons encore.
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Nos certitudes ébranlées,
Nous contemplons notre progéniture qui se donne la main,
Accepte ce que nous avons refusé,
Dans un bel élan de jeune cœurs.
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Ne sentez-vous pas ce qu’il peut y avoir de tragique à cette pantomime ?
Vous avez mis vos costumes du dimanche.
C’est comme si le temps n’avait pas d’effet sur vous.
Comme si dans le conforme, l’homme pouvait boire à la source du fiel.
Et même les plus anti se font prendre au piège de cette vulgarité.
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Que sont nos larmes une fois les récifs heurtés ?
Pourtant, nous pleurons encore.
*
Ce qui vient de questions si vite éludées.
Ce que nous prenons pour notre chemin : de quoi est-il construit ?
Pierres d’achoppements et os brisés au détour d’un buisson d’épine.
Nous voici déchirés et exsangues, basculant de le vide de notre consistance.
L’une vocifère pour exister, l’autre feint d’être dans sa distinction.
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Nous, nos regards qui se croisent en disent si long sur notre malaise.
Nous regardons cette immense confusion des sentiments,
Nous nous posons des questions : comment tout ceci est-il seulement possible ?
Nous vous regardons avec commisération et inquiétude.
Car nous savons que sous vos mines à ne rien sentir,
Se cache le sentiment d’être joué plus que de jouer votre rôle.
C’est ce qui vous mine et vous jette aux culs de bouteilles désespérément vides.
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Dans le puits sans fond où nous jetons nos existences,
Il nous faut nous inventer des repères.
Lors on baptise, on marie, on enterre, sans rien voir de ce cycle qui nous dépasse.
Nous mettons des bornes à notre chemin en les croyant immuables.
C’est le sentier lui-même qui peu à peu s’efface.
Lorsque nous nous retournons, il ne reste rien d’où nous venons.
Nous sommes condamnés à avancer.
Si n’était quelque élévation de l’esprit, nous resterions, pourrissant sur place.
Ce qui est dans le son d’une cloche appelant quelques matinaux fidèles,
N’est que certitude posée au défilement de nos heures.
Si nous ne posions ces drapeaux, nous serions en perdition
Sur l’océan vide de nos existences dont nous ne savons rien.
*
Après votre nuit d’amour,
Vous enfanterez
Et ce sera encore dans la douleur
De n’avoir rien vu de qui vous étiez le fruit.
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Que sont nos larmes une fois les récifs heurtés ?
Pourtant, nous pleurons encore.
*
Nous avançons
Innocents et nus
Dans le vent froid d’un automne
.
Nous sommes feuilles éparses
Ayant perdues l’or d’une vie
.
Ce qui se trame dans nos silences
Va bien plus loin que nos pas
.
Nous sommes la borne et le chemin
Le soleil
Parfois
La brume
Si souvent
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Tourtour, 10 octobre 2010
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