Magazine Journal intime

Mon vital désir....

Par Moushette
Depuis quelques semaines, le scandale du distilbène était un peu revenu dans l'actualité, grâce au téléfilm "Vital Désir" et qqs articles parus dans la presse dont celui de Stefania dans "Elle" que l'on peut lire ici.  Elle y évoque son parcours, "la pilule qui a ruiné sa vie", l'adoption de son fils, son livre qui vient de paraitre sur son parcours et son association de victimes du DES dont elle est pdte.
Mais revenons au téléfilm. Mister Moush et moi avons enfin pu regarder ce soir le téléfilm inspiré du drame du distilbène "Vital Désir", passé sur la 3 il y a quelques semaines. Je m'y suis retrouvée un peu, mais l'impression générale est mitigée.
La souffrance de la perte d'un bébé à 6 mois de grossesse au début du sitcom est complètement zappée, j'ai trouvé ça choquant. La réaction de la mère DES trop égoïste et qui finit par se suicider alors que sa fille lui fait le gueule nous a paru surréaliste. Le mec qui trompe sa femme et qui se casse en l'accusant d'être la responsable, un peu gros... La fille semblait bien plus victime de ses proches que de son parcours d'infertilité ou du DES finalement vite abordés ! Beaucoup d'anecdotes étaient bien loin de mon parcours ou de celles avec qui j'avais partagé les souffrances pendant ces années noires. J'avais du mal à accrocher... J'ai aussi détesté la scène où la fille et son frère ont agressé ce vieux docteur chez lui.
Mais mon sang s'est glacé lorsque j'ai vu une scène quasi identique à mon expérience lorsque j'ai appris dans un cabinet que j'étais distilbène : "distil... quoi vous dites docteur ?". Les recherches sur internet, cet impression que le monde s'écroulait autour de moi lorsque j'ai commencé à comprendre.... Mon regard et ma vie vide de sens, surtout lorsque je regardais des ventres ronds ou les enfants des autres, connus ou inconnus, mes interminables doutes de devenir un jour mère... Il y a eu l'allusion à une association "RES machin truc" dans le sitcom. Haha ma vie associative de cette époque là était bien loin de ce qu'on voyait dans le film !!! Le téléfilm s'est terminé sur le procés contre le labo, gagné par la victime, une fille DES qui décédera de son cancer distilbène. Comment ne pas faire un parallèle avec Crouc, une fille DES qui a bien existé... Je me souviens si bien de sa volonté de vivre, de sa combativité et de son excellent humour auquel je m'étais attachée, mais malgré tout cela, elle a été moins forte que son cancer causé par le distilbène.
A la fin du sitcom, lorsque nous avons arrêté le DVD (merci anne encore !!! ;-) ), j'étais un poil déçue (on n'a pas non plus été emballés par les acteurs ou le scénar'), mais surtout j'avais mal, mal partout dans mon corps, et j'étais complètement angoissée, beaucoup de la souffrance d'antan était revenue en un seul coup.
Alors vite, je tape ce billet en guise de thérapie et de "chose promise chose due" pour celles qui n'ont pas le courage de le regarder, j'écoute une chanson des Chédid, et je pense à toute ma vie depuis ces années noires du DES....  Mon esprit s'apaise, demain sera un autre jour.
J'ai eu la chance cet après-midi d'avoir pu consoler dans mes bras une petite fille en miettes après avoir fait tomber le collier de perles qu'elle filait depuis une heure pour sa tatie, à quelques minutes du départ de la tatie pour l'aéroport, impossible donc de refaire ce collier à temps. Au bruit des perles tombée sur le parquet de la chambre, et avant qu'elle ne pousse son premier hurlement de désespoir, j'ai su immédiatement que ma fille le prendrait comme un coup de couteau dans le coeur. J'en ai mouillé mes yeux avec elle à parager sa tristesse, ouaih l'instinct maternel c'est sans doute aussi ça... J'ai aussi eu la chance d'avoir pu soulager l'épaule douloureuse d'un grand garçon par un long et doux massage ce soir, pendant lequel j'ai eu le droit à quelques confidences précieuses et tendres... Je n'oublie jamais que la maternité est un privilège et je ne vois pas non plus comment j'aurais plus être plus épanouie avec des enfants biologiques.
Oui, j'ai de la chance, ma vie ne s'est pas arrêtée à cette période noire du distilbène. Nous avions choisi d'avancer, voire même de brûler les étapes pour devenir parents malgré tout. Ces épreuves m'ont appris à aller de l'avant, à me battre en limitant l'apitoyement sur soi-même, en refusant le mot "victime" que j'exècre toujours autant, et à suivre mon chemin atypique, comme disait  Gandhi. Je reste militante dans l'âme, je n'oublie pas le DES, mais je continue à me construire avec l'adoption, là où le Distilbène avait tout détruit. Alors oui, je suis fière de notre parcours et de notre chance, et je l'affiche haut et fort, sur ce blog et dans ma vie réelle.
Et pour finir sur une note plus douce, voici une chanson que j'aime tendrement, entre un père et un fils. Et dont les paroles disent tout ce que j'ai envie de dire à chacun de mes enfants que j'aime tant, et dont j'ai la chance d'être la mère. Mon vital désir est que je puisse leur dire ces mots, pour toujours :
Tu peux compter sur moi, pour toujours, quoi qu'il arrive.

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