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Black Creek, de l’artillerie lourde pour Placement CI

Publié le 29 octobre 2010 par Fabien Major @fabienmajor

Placement CI vient de se doter de munitions. En mettant la patte sur les actifs d’Investissement Hartford, Placement CI réalise un excellent coup.  Ce petit mouvement de domino va se répercuter partout dans l’industrie. N’en doutez pas.

En 10 ans, placement CI a réalisé quelques coups de maître en vue de diversifier son offre. En 1998, ils ont repêché Gerry Coleman. La vedette des fonds Ivy de Mackenzie allait établir les bases d’un fonds valeur maintenant incontournable au pays. Le fonds CI Harbour est un modèle du genre dans les actions canadiennes. Son gérant a mérité le prix du gestionnaire de la décennie 2000-2010 au pays et c’est pleinement mérité.

Au début du siècle, CI a acheté BPI et intégré l’équipe Signature d’Eric Bushell. Un autre gestionnaire d’exception, mais spécialisé dans les solutions de revenus. Avec maintenant 26 milliards en administration, le pari Signature a été un des plus brillants coups de Bill Holland. Puis, il y a 4 ans… Allan Radlo gestionnaire étoile de Fidelity a été recruté. Même structure, même stratégie. On laisse beaucoup d’espace aux gestionnaires, on les encourage à lancer leurs propres boîtes. On leur permet d’accepter des mandats externes et institutionnels, mais, en conservant l’exclusivité des fonds communs pour le marché canadien avec CI. Puis, on leur laisse beaucoup de laisses et on les entoure de ressources. CI a les moyens et la méthode pour valoriser et faire croître des gestionnaires d’exception.

Black Creek, de l’artillerie lourde pour Placement CI
Depuis 5 ans, CI peinait a faire des acquisitions. Ils ont perdu plusieurs petites bagarres… mais maintenant une belle bataille se dessine sur l’échiquier mondial et ils seront prêts. L’acquisition d’Investissement Hartford, ce n’est pas impressionnant plus qu’il n’en faut. Des actifs de 1,75 milliard, ce n’est pas très excitant! Mais, mettre la main sur les gestionnaires mondiaux les plus en vue… voilà le magot!  Parmi les rares joyaux d’Hartford se trouve une perle noire. Black Creek Investment est la société de gestion de Bill Kanko et de Richard Jenkins. Deux maîtres de la gestion internationale. Si Hartford attirait l’attention, c’est bien grâce à eux. Kanko et Jenkins ont le don de dénicher des idées bien camouflées derrière des titres boudés. Une fois le concept choisi, ils attendent leur prix et… ça lève! Avec la crise financière, des gestionnaires internationaux qui n’ont pas perdu d’argent durant les 3 dernières années, c’est exceptionnel. Eux n’en ont pas perdu… ils ont même réussi à en faire!

Les bons gestionnaires mondiaux, ça ne pleut pas. C’est même la GRANDE faiblesse des sociétés de fonds canadiennes. Au moment où tous s’entendent pour dire que les actions étrangères sont mûres pour un rebond prolongé, il faut être paré pour répondre à la demande qui va s’installer dans les 3 prochaines années. CI sera d’attaque.

Qui va en souffrir le plus? A l’interne, certainement le professeur William Sterling. Excellent théoricien, mais piètre performeur… Depuis 10 ans, ses fonds peinent à réaliser des prouesses. La direction de CI a été très patiente avec lui, mais comme avec un Kovalev, l’attaquant est fatigué et n’est plus à la hauteur de ses réalisations d’autrefois.

Les concurrents vont aussi en souffrir et sévèrement. La machine marketing de Placement CI est d’une efficacité redoutable. Lorsqu’ils décident de promouvoir des gestionnaires, ils en font des vedettes en quelques mois et … les actifs suivent. Invesco-Trimark va davantage sentir dans ses pattes, deux de ses anciennes vedettes qui ont fait les beaux jours des fonds mondiaux au Canada. Jenkins et Kanko ont géré pendant des années les paquebots qu’étaient les fonds Trimark, Trimark Croisance Sélect et Trimark Mondial équilibré. Chez Hartford, le dérangement était marginal, parce que les moyens de promotion étaient limités. Ce ne sera plus le cas. Il faut aussi s’attendre à ce que la petite firme Edgepoint en souffre beaucoup. Comme Black Creek, Edgepoint est aussi un pur fruit de la frustration des étoiles de la gestion face aux improvisations d’Invesco. Patrick Farmer, Tye Bousada et Geoff MacDonald étaient comme Kanko et Jenkins, des piliers chez AIM-Trimark. On les a poussé vers la sortie.

Edgepoint affiche des résultats fantastiques, mais la taille de la boutique, le choix limité d’option de frais sont de sérieux obstacles. Si on ajoute l’absence de structure de capitaux, de solution de revenus, de portefeuille… et les clients et conseillers hésitent encore.

Toutes ces barrières n’incommodent plus Black Creek. Placement CI vient de combler tous les vides.  J’ai la conviction que Bill Kanko et Richard Jenkins vont y vivre des années très prospères. À commencer par 2011.


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