Naufrage mental
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Koreus a déniché, parmi mille pépites, mille incongruités, le bateau qui coule mais ne coule pas de Julien Berthier, une sorte d'anarchiste de l'art naïf. Naïf et mortifère. Voire morbide.
Je me souviens d'une exposition d'art contemporain qui présentait des dessins de malades mentaux. Un essaimage obsessif complètement fascinant. Une sur-logorrhée scripturale qui s'obsédait par une répétition de l'absurde jusqu'à l'étourdissement, le vertige. Le vertige de la folie dont Foucailt disait que, justement, c'était l'absence d'œuvre.
L'art naïf qui s'étudie, se posture,se contortionne me met mal à l'aise. Il sort des chemins du mercantilisme par son bric à brac non conceptuel sans visée. Il n'a pas de but. C'est juste un faiseau de causes.
L'art contemporain est aussi l'art de mettre mal à l'aise. Point commun. L'art naïf ne met pas mal à l'aise, il est mal à l'aise. Il déploie une créativité autour d'un égo singulier qui ne chercherait pas à faire œuvre, mais à méduser.
A preuve, cette vidéo, totalement axée sur un jeu de mots, et du même "auteur".