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Apprenons à lire les sondages avec le professeur Fillon

Publié le 08 janvier 2008 par Nico2312
En attendant la conférence de presse du président de la République, qui en guise de rupture nous fait repasser de l'ère Chirac à l'ère de Gaulle, c'est au Premier ministre que revient la tâche ingrate de se coltiner les explications sur la chute présidentielle dans les sondages. Un sacerdoce que celui qui se définit lui-même comme un super directeur de cabinet et qui souhaite voir son poste disparaître exerce du mieux qu'il peut, quitte à se prendre les pieds dans le tapis.
Ainsi comme tout bon politique qui se respecte, François Fillon assure que "les sondages ne sont pas des juges de paix" et qu'ils ne disent pas ce que "seront les électeurs dans cinq ans" (ça tombe bien, la présidentielle est dans à peine quatre ans et demi). En effet, le passé récent lui donne raison, mais dans ce cas, pourquoi son parti politique et son gouvernement dépensent-ils (tout comme l'opposition…) des sommes astronomiques auprès des instituts de sondages ??? Et mieux, si les sondages ne servent à rien, pourquoi le Premier ministre qui doit réformer la France, retrouver la croissance, restaurer la sécurité et le plein emploi, perd-t-il du temps à les
commenter ??? Ce grand écart n'empêche pas François Fillon de faire du François Fillon en reconnaissant que "les sondages sont mauvais", avant de se reprendre en ajoutant : "enfin, c'est assez relatif. Parfois on a l'impression que certains ont envie que les sondages soient mauvais. Enfin, quand on les compare à ceux de nos prédécesseurs ils sont excellents". Certes au royaume des aveugles les borgnes sont rois, mais pas sûr que la "politique de civilisation" qui doit permettre la "renaissance" de la France soit bien engagée avec un Premier ministre qui réussit à faire dans l'autosatisfaction face des sondages en chute libre…
Et si certains lisent l'avenir dans le marc de café, le Premier ministre lit les envies profondes, voire refoulées, des Français dans les sondages en berne, qui selon lui signifient que "ce qui compte, c'est de mettre en place des réformes dans la durée. Il faut sortir de cette culture de l'immédiateté qui est peut-être trop souvent celle à la fois des médias et des responsables politiques. On veut évaluer les résultats des politiques avant même qu'elles aient été mises en œuvre !". Et de conclure que cette chute de popularité du couple exécutif (comprendre le président de la République et le Premier ministre et non la nouvelle compagne du premier cité…) signifie que "les Français sont impatients. Les Français ne refusent pas les réformes, ils veulent qu'elles aillent plus vite".
Mais François Fillon n'est pas le seul à savoir mieux qu'eux ce que pense les Français. Patrick Devedjian, pour qui "le président reste très haut", assure que la baisse de Nicolas Sarkozy dans les sondages est "sans aucun rapport avec le fait que le président prenne trois jours de vacances au soleil", ajoutant même : "on est vraiment au ras des pâquerettes, là !". S'il parle du pouvoir d'achat et de la réalisation de promesses de campagne du candidat Sarkozy, on ne peut qu'être d'accord avec lui. Ou mieux encore, on en arrive même au niveau des racines des pâquerettes…

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