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Mon quart d'heure de gloire

Publié le 04 novembre 2010 par Musaraign

Maurice Peut-être n'étiez-vous pas encore nés dans les années 90 lorsque Skyrock (dont la baseline était à l'époque "La radio rock") était encore une station écoutable et où des gens comme - feu - Super Nana ou Maurice inondaient les ondes.

Pour avoir été fan des deux, ce n'est pas sans nostalgie que je vous parle de ces moments.
Parisien, en ces temps là, je rendais régulièrement visite à la première dans les studios de Sky et j'avais une admiration sans bornes pour le second dont les coups de gueules n'avaient d'égal nulle part ailleurs.
Et c'est justement lors d'une de ces soirées d'écoute - la programmation de Maurice était plutôt tardive - que je l'ai interpellé par téléphone comme il m'arrivait parfois de le faire lorsque je voulais réagir à ses propos.
Je l'avais trouvé particulièrement injuste vis-à-vis d'auditeurs qu'il avait précipitamment jetés après son inénarrable "Qui va là je te prie ?". Et, alors même que j'aurais pu subir le même sort que les autres, Maurice m'a écouté, notamment lorsque j'ai évoqué le fait qu'il avait "abusé" de sa position dominante d'animateur pour faire le ménage parmi les appelants, qu'il aurait pu prendre la peine de les écouter davantage, bref, que son métier me paraissait relativement simple.
Sans se démonter - en même temps, ce n'était pas le genre de la maison - Maurice m'a répondu : "Si tu trouves mon métier si simple, pourquoi tu ne viens pas le faire à ma place ? Viens me voir !".
Là où certains auraient raccroché et se seraient barricadés derrière leur poste de radio, j'ai sauté dans ma voiture et ai arpenté les rues jusqu'au Forum des Halles. me frayant un chemin à travers le parking et saluant les vigiles, j'ai atteint les portes du studio.
Le temps de croiser Tabatha Cash dans l'entrée, j'ai été invité à rejoindre le studio où Maurice m'a accueilli, à peine surpris que je l'aie pris au pied de la lettre. Souriant, il m'a coiffé de son casque, m'a donné quelques consignes, montré l'écran où défilaient les appels envoyés par le standard et j'ai pris les manettes de son émission.
Je dois vous avouer que loin d'être impressionné, j'ai pris ma tâche très au sérieux et animé l'émission de Maurice durant près de vingt minutes. Il n'était pas question de singer l'animateur, je n'étais pas Maurice, il était assis à côté de moi.

C'était un moment évidemment inoubliable (et si certains parmi vous ont eu la bonne idée de laisser tourner leurs magnétos je suis preneur d'un enregistrement de l'émission !) et je suis reconnaissant à Maurice de m'avoir permis de le vivre. Aujourd'hui je n'en suis pas plus animateur de radio mais, avec le recul, j'en viens à me demander si ce genre de "liberté" serait encore possible.
Et puis je me dis aussi que le souvenir des radios libres est bien loin derrière nous et qu'Internet, s'il permet aussi de s'exprimer et de se faire entendre, n'a pas la même fonction ni la même "châleur".

Mais pourquoi est-ce que je vous raconte ça ?

Tout simplement parce qu'il m'arrive de repenser à ces moments avec un sourire naissant à la commissure des lèvres, parce que Super Nana ne sera plus jamais derrière un micro, que Maurice n'est plus sur Sky et anime maintenant une webradio (Maurice Radio Libre) et qu'au détour de mes explorations bloguesques (si, ça existe) j'ai croisé le chemin de Ici La Voix qui m'a très largement fait penser à l'animateur que j'aimais.

Le type de ce blog joue évidemment de son organe (sa voix, s'entend), reprend le ton parfois dédaigneux de Maurice et a l'air aussi commode que lui par moments !
Tout nouveau dans la blogosphère, je suis curieux de savoir ce qu'il va devenir et comment il va animer son blog et/ou évoluer mais en tous les cas, s'il est un disciple de Maurice, je lui souhaite longue vie !


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