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Men Into Space

Publié le 04 novembre 2010 par Joeybassett

Men Into SpaceMen Into Space : Des hommes dans l’espace ! Incroyable ! Science-Fiction ! Balivernes ! Conte pour les enfants ! Et comment pourrait-il en être autrement : nous sommes en 1959 et les quelques engins que l’on tente d’envoyer la lune la rate deux fois sur trois (pour l’instant on essaye surtout de maîtriser le vol suborbital, parfois avec des animaux dedans qui n’y survivent pas). Donc, à ce moment-là Men into Space, ce ne peut pas être le titre d’un documentaire, c’est forcément de la fiction pure… Ou presque. Car cette série entend donner aux téléspectateurs un goût de ce que prépare l’armée de l’air Américaine (on vient à peine de créer la NASA et ce sont encore les soldats qui s’envoient en l’air) et elle utilise même certains de ses équipements. Pour le reste, c’est à dire la description de l’aventure qui nous attend, c’est franchement optimiste et assez peu réaliste.

Men Into Space
Le personnage central c’est le Colonel McCauley, un fameux astronaute qui a déjà conquis la Lune et a même failli poser le pied sur Mars. Les moyens décrits sont assez réalistes en ce sens qu’ils correspondent à peu près aux projets de la NASA. Mais nous savons aujourd’hui que les plans et les ambitions de l’agence, grossis par la propagande, l’air du temps et la guerre froide, étaient largement optimistes et ne tenaient pas compte de l’inflation (ni du besoin impérieux des hommes d’arrêter de temps en temps d’avancer pour se battre entre eux). Au final, les épisodes présentent un étrange mélange d’images d’archives (des lancements de missiles, des tests de moteurs…) et de décors imaginaires inspirés de ces fameuses « vues d’artistes » qui servent encore aujourd’hui à nous montrer ce qui n’est pas fait ou ce qu’on ne peut pas voir.

Men Into Space
William Lundigan joue McCauley et il n’est pas certain que son physique de footballeur lui permette réellement d’entrer dans un vaisseau spatial. Auparavant, l’acteur avait été le présentateur de la célèbre série Climax! (une anthology serie). Il est le seul personnage à revenir dans tous les épisodes et le reste de la distribution est composé notamment par Joyce Taylor, Charles Herbert, Tyler McVey, Russ Conway, Ron Foster (de Highway Patrol), Jeremy Slate, Paul Langton (de Peyton Place)… Les épisodes sont tous réalisés par William P. Whitley qui réalisera plus tard quelques dizaines de Bonanza et les effets spéciaux sont supervisés par Thol Simonson qui avait déjà fait voler le Superman télévisé de 1952 (Adventures of Superman).

Men Into Space
Ce que les (jeunes) téléspectateurs découvrent en regardant les épisodes, c’est avant tout que l’espace et sa conquête, c’est dangereux. Parce que ce sont surtout des accidents, des imprévus qui tournent immédiatement à la catastrophe. Des étages de fusée qui ne veulent pas se détacher et d’autres qui explosent, des astronautes qui se blessent ou tombent malade, des instruments qui défaillent et des systèmes qui mal fonctionnent nous apprennent une deuxième chose : pour voyager dans l’espace il faut avoir du courage et un sacré sens de l’improvisation. Pour faire face, McCauley et ses compagnons doivent inventer, bricoler… et prier pour que ça marche. Ils confectionnent une sorte d’armure pour un collègue victime d’une crise cardiaque et incapable de survivre au retour dans l’atmosphère, un petit jeune doit prendre le contrôle du vaisseau après un malaise du colonel… Et la clé des scripts, c’est quasiment toujours la course contre la montre : l’oxygène qui manque, le système vital qui va lâcher, la pression qui va trop monter dans un circuit… etc… La voix du narrateur vient parfois expliquer certains concepts et paramètres de l’espace, autre indice que l’on est en train de former une génération de conquérants galactiques

Men into Space, c’est à la fois une farce qui n’a même pas besoin d’être parodié parce que ça a vieilli au point de paraître préhistorique et un véritable document historique, non pas sur la conquête spatiale elle même, mais sur les rêves d’une génération et la naissance d’une mythologie : celle de l’humain sans limites qui n’a besoin que de sa seule volonté pour arriver.

J.B.

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