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La Reine des lectrices

Publié le 04 novembre 2010 par Iti1801

La Reine des lectrices La Reine des lectrices n’est rien d’autre que… la Reine… d’Angleterre ! Eh oui, celle-ci se découvre sur le tard une passion dévorante pour la lecture ! Sur le tard, et un peu par hasard. En effet, c’est en promenant ses chiens qu’elle tombe sur un bibliobus qui permet aux employés du château de Windsor, entre autres, d’emprunter des livres. Curieuse, elle pénètre dans le véhicule mais ne sachant que choisir elle se fait conseiller par Norman, un jeune apprenti cuisinier du palais. C’est ainsi que de fil en aiguille elle va se rendre de plus en plus souvent au bibliobus et nommer Norman tabellion : c’est à dire qu’il sera son conseiller littéraire. Car la reine lit de plus en plus et a besoin d’être guidée dans l’océan littéraire. Mais cette nouvelle passion ne plait pas à tout le monde dans son entourage…
Je n’en dis pas plus : le roman est suffisamment court (120 pages à peine ; d’ailleurs, à mon sens, ce serait plutôt une longue nouvelle, mais on ne va pas chipoter) mais propose une réflexion intéressante sur la place de la littérature de nos jours, et sur son pouvoir « subversif ». En effet, la Reine, comme nombre de personnalités importantes, ne lit pas de roman mais se contente de fiches et de résumés qui permettent de donner l’illusion ensuite à l’interlocuteur qu’on maîtrise le sujet (spéciale dédicace aux iepiens…). Et surtout il ne faut pas parler littérature avec ses sujets car, comme pourraient dire les bons communicants : « les livres ça clive ! » Et, par-dessus tout, il ne faut pas que la Reine se mette à dos une partie du pays… Il faut qu’elle reste neutre, « au-dessus de la mêlée ». Las, la lecture devient vite une drogue pour elle :

 elle découvrit également que chaque livre l’entraînait vers d’autres livres, que les portes ne cessaient de s’ouvrir, quels que soient les chemins empruntés, et que les journées n’étaient pas assez longues pour lire autant qu’elle l’aurait voulu 

Et, bien plus qu’un passe-temps :

 un passe-temps ? Dit la reine. Les livres sont tout sauf un passe-temps. Ils sont là pour vous parler d’autres vies, d’autres mondes. Loin de vouloir passer le temps, sir Kevin, j’aimerai au contraire en avoir davantage à ma disposition. 

Et c’est peut-être pour ça qu’on lit si peu de nos jours : à cause de notre rapport au temps, et des priorités qu’on s’accorde. Comme l’avait déjà souligné Daniel PENNAC dans Comme un roman : on a toujours le temps pour regarder un mauvais film, jamais pour lire un bon livre… Et surtout comme s’en rend bien vite la reine, lire entraine la réflexion et elle commence à prendre de plus en plus de notes, à tel point… mais n’en disons pas plus, laissons quand même un peu de surprise au lecteur !
Si ce livre a eu un certain succès – et je regrette presque d’avoir attendu l’opération Masse Critique pour le lire ; j’aurai dû céder à la tentation bien avant ! – c’est aussi grâce au style vif et piquant de l’auteur. Et aux nombreuses situations cocasses (pour tenter d’empêcher la reine d’assouvir sa nouvelle passion) qui font qu’on ne peut s’empêcher de sourire du début à la fin. Je ne peux donc que recommander ce petit livre à qui veut passer du bon temps, en agréable – royale ! – compagnie.


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