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La politique économique d'Obama lui a valu sa raclée

Publié le 04 novembre 2010 par Francisrichard @francisrichard

Tea PartyLe rédacteur en chef de L'Hebdo, Alain Jeannet, est un obamaniaque invétéré. Si les Démocrates et le président Obama ont pris une raclée, selon les propres termes de ce dernier, c'est à leur politique économique qu'ils le doivent. Ce qu'Alain Jeannet ne veut pas voir, tout en parlant d'évidence.

Dans son éditorial paru ce jour il écrit en effet ici :

"C'est l'évidence: Obama s'est montré peu éloquent sur les questions économiques. Prudent, distant...On se demande d'ailleurs pourquoi."

Alain Jeannet ne devrait pas se demander pourquoi. Ou alors il ne voit pas ce qui crève les yeux. Son président chéri, pour lequel il a peut-être les yeux aveugles de Chimène, s'est trompé, lourdement. Il a cru qu'en augmentant les dépenses publiques le chômage allait diminuer et l'économie repartir. Or c'est tout le contraire qui s'est produit.

Quand Obama a pris ses fonctions en janvier 2009 le taux de chômage était de 7,7%, soit 11,919 millions de chômeurs, il est, en septembre 2010, près de deux ans plus tard, de 9,6%, soit 14,767 millions de chômeurs. Dans le même temps le nombre de personnes employées est passé de 142,221 millions à 139,391 millions ici. En résumé le nombre de chômeurs a augmenté de 2,848 millions et le nombre de personnes employées a diminué de 2,830 millions. Ce n'est pas rien. Il n'y a pas de quoi se vanter.

Alain Jeannet poursuit :

"La dette ? Sous le règne de Bush fils, elle est passée de 57% à 83% du PIB. La machine infernale était lancée bien avant son arrivée à Washington." 

Il n'a pas complètement tort, encore que je me demande d'où il tire ses chiffres. En réalité la dette publique était de 5'628 milliards de dollars à fin 2000 et de 9'985 millards de dollars à fin 2008, soit respectivement de 58% et de 70,2% du PIB [Produit Intérieur Brut] ici, qui était passé de quelque 9'700 milliards de dollars en 2000 à 14'165 milliards de dollars en 2008.

Depuis l'arrivée d'Obama, la dette publique est estimée, à fin 2009, à 12'867 milliards de dollars, soit 90,2% du PIB [la dette publique telle qu'elle est affichée à Time Square est, aujourd'hui 4 novembre 2010, de 13'681 milliards de dollars !]. Autrement dit, grâce aux recettes miracles du Docteur Obama, la dette publique en pourcentage du PIB a augmenté de 20 points pendant la première année de son mandat, alors qu'elle avait augmenté de 12 points en 8 ans sous Bush fils, ce qui n'était déjà pas très glorieux.

Sous cet éclairage les propos suivants d'Alain Jeannet prennent toute leur saveur :

"Obama a amorcé plus de réformes que la plupart des autres présidents américains. Mais il n'a pas réussi à faire passer sa vision pour l'économie américaine". 

Il faut dire qu'avec un bilan économique pareil on peut se demander quelle peut bien être "la vision pour l'économie américaine" que le président Obama pourrait donner à admirer. Peut-être ne doit-on pas se le demander. Sa vision n'est-elle pas tout simplement de faire intervenir l'Etat toujours davantage, pour corriger un marché imparfait, volonté révélée par cette véritable boulimie présidentielle de réformes coûteuses et inutiles, voire néfastes ?

En tout cas les Républicains ont eu raison d'axer leur campagne sur l'économie. Aiguillonnés par le Tea Party [voir mon article Tea Party: prendrez-vous du thé ? Non merci, il est trop taxé ! ][la photo ci-dessus provient d'ici], ils en récoltent les fruits aujourd'hui avec cette victoire éclatante aux élections de mi-mandat. S'ils ne veulent pas, dans deux ans, connaître la défaite, ils doivent absolument défendre ce pourquoi ils ont été élus : réduction des dépenses publiques, réduction des taxes et impôts, réduction des réglementations, en résumé réduction de l'Etat.

En effet les dépenses publiques représentent 45% du PIB américain. Sans leur réduction la dette publique continuera de croître et d'embellir. Surtout si, dans le même temps, une réduction des impôts est opérée. Entre parenthèses, un bon moyen de s'opposer à la mise en application de la dispendieuse réforme du système de santé [voir mon article L'obamagouille pour faire passer la réforme américaine de la santé ] sera de refuser d'en voter les moyens financiers à défaut de pouvoir la remettre directement en cause. Ce refus redevient maintenant possible avec une majorité républicaine à la Chambre des représentants. Car c'est elle qui tient les cordons de la bourse... 

Les Républicains ne devront pas seulement faire obstacle au gouvernement et contrer les Démocrates s'ils veulent redevenir crédibles et espérer chasser Obama de la présidence dans deux ans. Ils doivent se donner des objectifs précis de réduction des dépenses publiques et ne pas cacher au peuple américain que cette réduction sera difficile et douloureuse et qu'elle touchera même les allocations étatiques dont nombre d'entre eux sont bénéficiaires. Bref il faut qu'ils jouent franc-jeu.

Il ne faut pas qu'ils craignent non plus de présenter devant le Congrès des projets de lois conformes à ces objectifs sous prétexte qu'ils risquent d'être enterrés par le Sénat ou de se voir opposer un veto du Président. Enfin il faut que les Républicains , puisque l'un des leurs, Darell Issa, va présider le Comité de surveillance du gouvernement, ne tombent pas dans le travers qui fut le leur lors de la présidence Clinton. Il faut qu'ils surveillent le gouvernement bien sûr, mais sans excès de zèle, ce qui pourrait se retourner contre eux.

Le rêve américain d'Obama était une illusion. Qu'il soit réélu dans deux ans et ce rêve virera au cauchemar. Les Républicains ont une chance à saisir. Qu'ils la saisissent ! Pour le bien des Etats-Unis comme pour celui du reste du monde.    

Francis Richard


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