Et pourtant, c’est le cas ! Que la mobilisation soit, ce samedi, forte ou non, des liens existent et ne doivent pas se déliter dans l’avenir. Les liens que nous avons tissés, dans la lutte, ensemble, côté à côté, doivent tenir bon et servir d’élan pour l’avenir.
Avec nos différences, avec nos buts parfois divergents, souvent concordants, nous avons su créer des base de luttes, de combats, larges et sans ambiguïté. Dépassant les directives de centrales syndicales souvent perdues, dépassant l’idée d’une simple « réouverture de négociation », dépassant l’idée de confier les clefs au PS pour seulement se dire « sous la gauche », c’est une aspiration plus forte qui est née. Mais aussi une émancipation de la base des plus appréciables. Le dépassement des partis politiques n’était pas non plus prévu, et pourtant il se produit petit à petit.
Des anarchistes, des libertaires, des communistes, des unitaires en passant par les décroissants nous avons su construire ensemble des bases solides. Nous nous sommes parlés, avons échangé, sommes parvenus à nous comprendre souvent, à signifier nos désaccords sans en faire un point de rupture, avancer ensemble pour abattre ce pouvoir qui nous étrangle tant. Nous avons su construire des alternatives locales fortes, allant de la « simple » caisse de grève à la cogestion d’espace de dialogue, d’échange, de lutte.
Le mouvement, initié depuis plusieurs mois maintenant, a pris pour la première fois un visage étonnant d’émancipation dans la lutte. Oui certaines indécrottables organisations tenteront toujours de tirer la couverture à elles, mais nous, la base, les humains en lutte, nous avons souvent su dépasser cela pour nous retrouver ensemble ! Et nous saurons encore le faire dans l’avenir !
L’autogestion renait, non comme une simple utopie (ce qui serait déjà en soit une belle chose) mais bien comme alternative possible. La gestion municipale, la coopération locale, l’horizontalité, l’émancipation par l’autonomie, les représentations courtes et non professionnalisées, tout a repris du « poil de la bête » pour être vu au plus large. Des organisations qui ne connaissaient pas ces mondes découvrent que c’est peut être là la voie de sortie, celle qui n’attend pas la prise de pouvoir pour changer le monde. Mais amène de réelles révolutions.
Persistons dans les luttes, dans ce dialogue riche et fructueux, dans la construction ensemble d’un possible différent pour demain. N’attendons pas 2012, ni après, mais construisons aujourd’hui, demain, tout les jours, toute la vie ! Inventons, créons, en un mot : résistons !
Demain, 6 novembre 2010, la lutte continue et l’appel porte sur l’idée de nombre. Alors demain, soyons des millions dans la rue, et commençons à changer le chemin. Et si nous ne sommes pas assez demain, continuons la lutte malgré tout, laissons couver les choses… Pour mieux les voir exploser de mille feux dans l’avenir !