Un frémissement de tristesse métallique.
Des traces d’eau, qui reposent sur du métal.
Des visages qui se penchent, posés sur le bombement, sur la surface du métal qui sonne profond.
Une ronde, un cercle de visages blafards, qui se répandent dans un tremblement flou, hésitant, sur la surface mate du métal…des visages hument.
Des visages, un bouquet de visages aux joues rondes, aux yeux liquides, aux bouches mutiques, qui scrutent.
Des traces d’eau qui s’évaporent sur le métal. Sous l’éclat liquide, vacillant, des regards-flammèches.
Des traces d’huile qui reposent sur du métal.
Leur irisation. Une odeur de pluie, qui imbibe. Qui emprisonne.
Des traces semées là. Sur le métal passif.
Sur le sombre métal. Qui résonne, au moindre choc.
Des bouquets de visages.
Effeuillés par le vent.
Pris dans les filets du vent, dépliés par lui.
Réduits à des fils, des lanières flottantes. Des algues pâles, qui s’effilochent, emportées par le courant blême.
Quelques visages reflétés.
En suspens. Interrogateurs.
Visages joufflus d’angelots, d’enfants. Regards : puits de naïveté. Gouffres de perplexité moite.
Ils questionnent le terne métal, le sombre métal.
En cercle. En rond.
Ils sont en lui. Posés sur lui.
Ecrasés sur lui. Reflets timides. Fluides, fragiles distorsions.
Cernées par le métal mouillé.
On dirait que le métal pleure. Oui, le métal caverneux pleure !
Ses larmes sont couchées sur lui. Longues langues d’humidité.
Le métal, l’huile et la pluie.
Le large horizon, où le verre se rue.
Et quelques visages perdus.
A l’innocence égarée là.
Qui essaient, simplement, de comprendre.
13-14/07/2006