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cancer du sein chez les femmes jeunes – quelles solutions?

Publié le 08 novembre 2010 par Cathcerisey @cathcerisey

cancer du sein chez les femmes jeunes – quelles solutions?

Plus de 50 000 nouveaux cas de cancer du sein diagnostiqués en France chaque année, mais combien de femmes jeunes? C’est une des questions abordées lors du dernier congrès de la Société française de Sénologie et de Pathologie mammaire (SFSPM) qui s’est tenu à Strasbourg la semaine dernière.

Et dans un premier temps, à quel âge est-on jeune? Moins de 30, 40, 50 ans? Si l’on tient compte de la tranche d’âge qui bénéficie du dépistage systématique en France, à savoir entre 50 à 74 ans, on peut considérer être agée au delà de 74 ans et jeune avant 50 ans

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. Quels sont donc les chiffres dont nous disposons  :  2% surviennent avant 35 ans (823 cas estimés en 2005), 7% en dessous de 40 ans (1.565 cas entre 35 et 39 ans),  le taux est d’environ 20% pour les femmes entre 40 et 49 ans (8.211 cas en 2005). Soit près de 30% de femmes “jeunes” et ce chiffre serait en hausse régulière depuis plus de 20 ans.

Grâce à ce congrès, on sait également que le cancer du sein chez ces femmes, considéré comme rare, est diagnostiqué très souvent avec retard. Pourquoi ? Et bien, ne pensant pas avoir affaire à une pathologie grave et, en dépit souvent de l’insistance des patientes, les médecins ont tendance à retarder les examens nécessaires.  ”Attendons vos règles”, “c’est certainement un kyste bénin”, “vous n’avez pas d’antécédent dans votre famille”… , entend-on trop souvent. Des semaines voire des  mois de perdu, alors que l’on sait que plus un cancer est diagnostiqué tôt, plus il a de chances de “guérir”.

C’est une des raisons pour lesquelles on constate malheureusement aussi, que les cancers du sein chez les femmes de moins de 50 ans sont plus agressifs, souvent de taille plus importante et avec des envahissements ganglionnaires plus fréquents ! Un plus grand risque de récidive a également été évoqué par les médecins présents à Strasbourg. Conclusion un taux inférieur de survie pour ces femmes par rapport à leurs aînées (83% contre 89%).

Alors que faire, quelles sont les solutions ?

Le dépistage individuel et l‘autopalpation :

A l’heure actuelle , ce sont les seules armes dont les femmes disposent. Une mammographie est partiellement remboursée par la Sécurité Sociale, mais est aussi prise en charge par les mutuelles pour peu qu’elle ait été prescrite par un médecin. Malheureusement, tout le monde n’a pas une assurance complémentaire et l’examen coûte quand même aux alentours de 130 euros. Pour l’instant, les cancérologues préconisent, pour les femmes ne présentant pas de facteurs de risque familial, une mammographie de référence à 40 ans suivie d’une autre à 45.

Parallèlement  l’autopalpation est également importante et en aucun cas optionnelle:  chaque mois, à distance des règles, c’est un geste simple qui peut sauver des vies. L’examen radiologique ne dispense pas de  s’examiner soi même : un cancer agressif  peut se manifester entre deux contrôles. Rappelons que bon nombre de femmes découvrent elles-mêmes une boule suspecte par hasard sous la douche.

L’éducation des médecins :

C’est un point extrêmement important qui a été soulevé lors du congrès. Oui le cancer existe chez la femme jeune et tant que la suspicion de malignité n’est pas absolument écartée, il faut continuer les investigations. Il faut arrêter de renvoyer ces femmes inquiètes chez elles en refusant de croire au pire et prescrire les examens nécessaires. Tant pis pour ceux qui le sont pour rien. Il est trop grave d’envoyer à la mort de jeunes femmes, jeunes mères, jeunes épouses par négligence ou par entêtement.

Le dépistage systématique avant 50 ans :

Bien sûr vous l’attendiez

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. Et je pense en effet, qu’une des solutions se trouve bien là. Bien entendu, il n’est pas question de le réclamer pour toutes les femmes de moins de 50 ans, ce serait irresponsable. Mais je rappelle que près de 20% ont entre 40 et 49 ans ! Ne pourrait-on pas imaginer les inclure, elles aussi dans ce programme? Malheureusement, celui-ci a de nombreux détracteurs lesquels invoquent maintes et maintes raisons : trop cher, peu fiable, anxyogène, désintérêt au fil du temps, nocivité des rayons, faux positifs et faux négatifs ….

Le coût : n’est-il pas plus cher, au bout du compte, de soigner des cancers avec des traitements lourds et, tout le monde le sait, extrêmement onéreux, plutôt que de refuser le remboursement à 100% de mammographies ? Cette prise en charge totale permettrait à toutes d’y avoir accès. Il n’est pas acceptable, en 2010, d’invoquer les raisons économiques quand il s’agit de milliers de vie !

La fiabilité :  Les seins de ces femmes sont denses et les mammographies difficiles à interpréter, soit. Mais de ce fait, n’ aurait – on pas intérêt à leur faire bénéficier des avantages de ce dépistage : à savoir, contrôle qualité des radiologues et surtout la double lecture des clichés qui optimiserait la fiabilité des résultats ? Rien n’empêche de prescrire également une échographie dans ces cas précis.

Le stress des contrôles : que sont quelques jours ou semaines d’attente, angoissante il est vrai,  face à un cancer qui croit à grande vitesse en silence et va jusqu’à tuer ?

Le désintérêt des femmes :  Il faut dire que le taux d’adhésion au dépistage des femmes entre 50 et 74 ans est déjà très décevant. Seulement 50% d’entre elles environ se rendent à l’invitation reçue à domicile. La solution serait peut être de doubler cette lettre d’une prescription médicale rédigée par le médecin traitant. Ce dernier a un rôle important à jouer et, à l’instar de ce qui est pratiqué pour le dépistage du cancer colorectal, il peut rappeler aux patientes l’intérêt de cet examen. Cette ordonnance et la conversation lors du rendez-vous pourraient inciter les femmes à s’y rendre.

Nocivité de la mammographie :  elle irait jusqu’à provoquer certains cancers. Mais le fait de faire un examen tous les deux ans a prouvé son innocuité, puisque on le prescrit aux femmes plus âgées !  Il a été établi que le rapport bénéfice/risque est au profit du dépistage pour peu que vous soyez dans la tranche d’âge requise. Cet examen, commencé 10 années plus tôt, deviendrait donc risqué pour les plus jeunes ? Mais alors, quid des femmes déjà atteintes qui ont, comme moi, un contrôle rapproché une fois par an et ce, tout au long de leur vie ? Est- ce à dire que l’on nous fait prendre le risque de déclencher un nouveau cancer ?

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Enfin, faux positifs (une tumeur bénigne diagnostiquée comme cancer et donc traitée pour rien) et faux négatifs (une femme qui partirait rassurée à tort) ne sont que “faux problème” : Les femmes de 50 à 74 ans ont elles aussi, un risque de mauvais diagnostic et pourtant on choisit de les dépister en dépit de cette marge d’erreur malheureusement inévitable.

Pour conclure, j’aimerais dire et redire ici, que le dépistage quel qu’il soit ne fait que détecter un cancer déjà présent. Il ne l’évite pas et n’est donc pas un outil de prévention. Cette dernière est LA solution.  Encore faut-il que l’on connaisse vraiment les causes de cette pandémie et  malheureusement, nous n’en sommes pas là. Mais ceci fera certainement l’objet d’un prochain billet

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Source : AFP



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