Les conduites à risque des adolescents.
Où se situe la banalisation des conduites à risque?
Quels sont les dangers?
Ce sont les conduites accidentelles répétées, les accidents de deux-roues à moteur qui se succèdent, les fugues ou les conduites violentes qui suscitent angoisse ou rejet de la part de l’entourage. La banalisation conduit la famille et les intervenants sociaux à réduire leur vigilance souvent par lassitude ou par exaspération, parfois par déni; ils ne mesurent pas l’ampleur des risques pris par l’adolescent, qui met sa vie en jeu sans en être le plus souvent pleinement conscient. Banaliser une conduite à risque, c’est renoncer à décrypter le message codé que nous adresse le jeune.
Les thérapies préconisées doivent-elles inclure les parents?
Les parents doivent, presque dans tous les cas, être associés au processus thérapeutique. Même si des tensions sévères existent avec l’adolescent, ils restent des “personnes ressource” qui doivent êtres soutenues. Il arrive parfois que l’adolescent ne souhaite pas que le thérapeute rencontre ses parents. L’expérience nous montre qu’une rencontre même ponctuelle est précieuse pour appréhender la complexité de la dynamique familiale. Il convient de convaincre l’adolescent en l’assurant que le thérapeute respectera de façon absolue le secret professionnel. Dans certaines situations, l’indication d’une thérapie familiale est posée.
Que faire si l’adolescent refuse toute démarche auprès d’un thérapeute?
C’est une situation fréquente. Des entretiens des parents avec un thérapeute finissent presque constamment par vaincre les résistances de l’adolescent, qui ne souhaite pas rester trop longtemps éloigné d’un lieu où il pourra s’exprimer sans contrainte, et éprouver le sentiment rare d’être compris.
La sanction des parents ou des éducateurs a-t-elle une quelconque utilité?
Pour se construire, l’adolescent a besoin de références solides. L’autorité parentale fait l’objet depuis une quinzaine d’années d’une réévaluation après les excès des années 1970, où elle a fait l’objet d’une contestation radicale. Les sanctions sont parfois inévitables et utiles lorsque l’adolescent a pris des risques sur le plan de sa sécurité affective ou physique, a transgressé des interdits majeurs. Elles n’ont de sens que si les parents respectent eux-mêmes les règles fixées et que ces sanctions tiennent compte du respect que nous devons comme parents à nos enfants. Elles sont utiles si elles sont expliquées, comprises, et donnent l’occasion d’une pédagogie du civisme.
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