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Régies: les petits ruisseaux …

Publié le 08 janvier 2008 par Kalvin Whiteoak
Chacun connaît l'arrogance usuelle des régies face aux demandeurs de logements. Il vaut mieux être riche, suisse, blanc, non chômeur, en bonne santé, avec toutes ses dents et de préférence pas trop poursuivi par des créanciers pour oser ne serait-ce que formuler une demande de location. Lorsqu'on interroge les régisseurs qui se proclament tous de grands professionnels sur ce genre de pratiques, ou bien ils les nient, ou bien ils jouent les offusqués ou alors, et c'est souvent la troisième mélodie qu'ils nous jouent, celle du mandat scrupuleusement accompli et respecté face aux exigences d'un propriétaire si difficile à vivre….et qui évidemment ne supporterait pas un retard de loyer quelconque.     Mouais, ça existe en effet ce genre de propriétaires, mais en fait la véritable raison pour laquelle les régisseurs ne veulent pas prendre de risques tient aux droits du locataire dans le droit du bail, aux difficultés que peut rencontrer un propriétaire pour recouvrer son dû ou pour actionner un locataire récalcitrant, et donc aux paperasses multiples et démarches nombreuses qu'un contentieux entraîne et qui coûte évidemment passablement de temps et donc d'argent au régisseur.     Comme de principe il se rémunère au pourcentage du loyer encaissable ou état locatif (au moins 5 %, plus frais effectifs) on comprend que le régisseur souhaite limiter ses coûts et veuille être particulièrement performant.     Il est un domaine souvent ignoré des propriétaires (soit disant très sévères …. ) et dans lequel certains régisseurs excellent, c'est la ristourne sur tout et rien. La société AAA remplit la citerne de mazout de l'immeuble x auprès de la compagnie y pour le compte du propriétaire z. Le propriétaire z paye un bon prix pour le mazout (qui est ensuite refacturé aux locataires) …. mais notre régisseur subtil, lui, touche au passage un petite commission sur chaque livraison qu'il aura préalablement négociée avec le marchand de combustibles. Et cette ristourne ne va pas dans la poche du propriétaire , ni d'ailleurs dans les comptes de chauffage au profit du locataire ….. .   On peut multiplier à loisir les exemples de ce type, qui ont d'ailleurs défrayé un peu la chronique dans les années 1990 dans ce bon Pays de Vaud ou les plâtriers, les peintres, les chauffagistes, les marchands d'ascenseurs, bref toute une série de corps de métiers liés au bâtiment devaient mettre la main au porte-monnaie pour obtenir le droit de fournir un travail auprès d'une régie. On croyait que ce genre de pratiques avaient plus ou moins disparu, rien n'est moins vrai, même les assurances pratiquent la ristourne ou les rabais. Simplement c'est fait de façon un peu plus subtile qu'avant, de façon telle par exemple que du cash ne circule pas trop, mais que l'on échange plutôt des prestations ou des biens et services. Le fisc vaudois avait eu de la peine mais finalement s'était montré un peu efficace il y a dix ans pour faire rétablir quelques bénéfices occultes non taxés dans ce cadre, même dans de très grandes régies. Idem pour le fisc fédéral, et on se demande maintenant pourquoi une nouvelle petite campagne n'est pas menée.   Plutôt que de passer au peigne fin inutile et coûteux la déclaration d'impôt de x contribuables salariés ne pouvant rien cacher, le fisc pourrait faire de bonnes affaires en cherchant là où il y a du biscuit à trouver.   Mais qui ne cherche pas ne trouve pas, il doit donc s'agir de politique. Qu'en pensez-vous ?

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