Zoom politique sur les Etats-Unis et sa dynamique démocratie qui vient de s’exprimer à travers les récentes élections de mi-mandat (dîtes Mid-Term). Que chacun soit rassuré, il n’est pas question dans ce post de tenter une quelconque comparaison ou de juger si celui-ci est plus démocratique que notre système bien français.
Non, il s’agit bien -comme le titre l’indique- d’évoquer la question de l’émergence du mouvement Tea-Party, né en février dernier, et qui est venu tailler des croupières au Parti Républicain américain lors des différentes primaires organisées dans le pays.
Tea-Party n’est pas un parti mais une forme de label regroupant toute une variété de mouvements aussi divers que variés allant : des anti-Washington, aux évangélistes, en passant par des ultralibéraux complétés par des nationalistes anti-tout. En bon français, un tel mouvement porterait l’étiquette d’auberge espagnole.
En observant les candidats les plus atypiques des Tea-Party, beaucoup de français n’auraient pas été surpris de voir certains d’entres-eux figurer au générique de la série Desperate Housewives. Sauf, que lorsque l’on tend une oreille pour entendre le programme ou les propos tenus par ces même candidats, le côté sympathique cède sa place à un froid dans le dos instantané !
Français nous sommes, français nous restons. Si nos campagnes électorales frôlent parfois le niveau du caniveau, la tradition républicaine et ses usages de bienséance viennent souvent corriger les excès de candidats trop zélés. L’alarme n’a pas retentie, une campagne à l’américaine en France, ce n’est pas pour demain !
Et si au contraire c’était pour 2012 ? Année électorale de référence dans notre pays, 2012 verra se succéder à quelques semaines d’intervalle les élections présidentielles et législatives. Françaises, français, que vous le vouliez ou non, les Tea-Party existent déjà chez nous et ils sont à la manœuvre depuis quelques années déjà !
Nos vieux partis regorgent déjà de nombreux populistes qui n’hésitent pas à user des richesses de notre langue pour distiller leurs idées, en bousculant régulièrement le politiquement correct auquel nous étions habitués.
Si les Tea-Party’s américains se situent clairement à la droite du Parti Républicain, nous distinguons deux pôles dans la version française :
A gauche : c’est le cas de Jean-Luc Mélenchon ou d’Olivier Besançenot, bien que ce dernier ne dispose pas d’une verve aussi développée que son ainé. Georges Frêche aurait logiquement trouvé sa place ici.
A droite : c’est le cas de Christian Vanneste, Christine Boutin, Thierry Mariani ou Etienne Pinte. A cette liste, nous pouvons ajouter la redoutable Marine Le Pen, digne héritière de son père. Les ultras-conservateurs et ultras-catholiques passent à l’offensive et comptent bien peser sur le futur scrutin présidentiel.
Certains enfin, n’hésiteront pas à rendre à Nicolas Sarkozy ce qui lui appartient, car il n’est pas insultant pour l’image du chef de l’Etat que de dire qu’il demeure un initiateur précoce de cette déferlante Tea-Party à la française. Certaines de ses sorties médiatiques ou verbales avant et pendant la campagne de 2007, ou depuis son accession à la présidence de la République, sont venues régulièrement remuer les traditionnelles joutes d’une classe politique jugée amorphe.
Impossible n’est pas français, nos hommes politiques ont appris à déplacer les curseurs et à secouer l’ordre moral ainsi établi. Qu’on le désire ou non, cette réalité est-elle annonciatrice d’une évolution de la politique française ? Si tel est le cas, 2012 ou pas, il conviendra désormais de trouver une dénomination appropriée pour ce populisme nouvelle génération.
A la manière de Jacques Mailhot : « Le bon sens est en politique ce que l'aspirine est au corps humain. Si ça ne fait pas de mal, ça ne fait pas de bien ».