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Michel Schweitzer dompte la jeunesse

Publié le 08 novembre 2010 par Bordeaux7
Après «Ô queens (a body lab)» qui mettait en scène un chien, le chorégraphe Michel Schweitzer est de retour au Tnba avec sa nouvelle création «Fauves» qui suscite bien des interrogations. Rencontre avec cet artiste qui se plaît à cultiver le mystère. Non sans humour.
Michel Schweitzer dompte la jeunesseQuelle est la genèse de «Fauves» ?

Je cherchais une stratégie pour aller à la rencontre d’un large panel d’adolescents. J’ai donc eu cette idée de communiquer autour d’une comédie musicale, cela me paraissait juste. Il y a eu un buzz sur les réseaux sociaux et autour des castings qui se sont déroulés à Bordeaux et au théâtre de Chaillot à Paris. Cela s’apparentait à la Nouvelle Star ou à la Star’Ac mais on a quand même organisé des présélections pour ne pas désillusionner ces jeunes gens !
Quels profils étaient concernés par votre requête ?
Les candidats devaient posséder un talent singulier : il fallait qu’ils soient amateurs passionnés d’une pratique artistique et qu’ils aient la capacité de situer leur place dans le monde. On a ensuite vérifié leur manière d’intégrer un travail collectif car ils ont des représentations imaginaires de ce qu’est la création. Durant tout ce processus, ils ont eu face à eux deux quinquagénaires. Le constat est que cette jeunesse s’accorde mieux que nous à l’idée de flux et ne nous en veux pas de l’avoir emmenée dans ce monde.
Quel âge ont les sélectionnés ?
Ils ont entre 17 et 19 ans, ce sont donc des jeunes adultes. L’enjeu est de faire en sorte que cette meute de dix jeunes reste le plus vrai possible sur le plateau. Le phénomène de mécanisation, de répétition échoue dans ce spectacle. «Fauves» oscille entre positionnement politique et l’aspect spectaculaire attendu par le public. J’aimerais que cela déclenche une réflexion chez les adultes et les autres sur la place des jeunes aujourd’hui et leur futur.
Pourquoi avoir réuni le groupe final au Manoir de Keroual, une résidence estivale en huis clos ? Qu’avez-vous conclu de l’expérience ?
Il était nécessaire d’être radical et ferme, le but était de faire démarrer le travail artistique en déjouant leurs attentes. La création n’était pas l’essentiel, il s’agissait d’apprendre à se connaître au milieu de la forêt. C’est là où j’ai réellement constaté le phénomène de se sentir exister grâce aux télécommunications, au virtuel.
Cela vous incite-t-il à recollaborer avec des jeunes ?
J’aime fréquenter l’altérité. Mannequins, golfeurs... J’essaye de déplacer le monde et le réinjecter dans le théâtre car c’est là où on a le temps et la meilleure disposition pour lire la société. A l’avenir, le confort de mon statut va sensiblement se transformer. A l’ère de l’économie créative, je serai davantage attendu comme un producteur d’idées au service des autres.•
Propos recueillis par CC
En marge de ces représentations, la vidéo «Dear Dancers» sera diffusée en boucle dans le hall du TnBA. Sans aucun rapport direct avec le spectacle, cette commande du Cuvier de Feydeau s’intéresse à la vieillesse et convoque de amateurs de danse passionnés.
A partir de demain 18h et jusqu’à samedi 21h au TnBA, 10-25€. Installation visible de 17h à 22h. Durée : 1h30, rens : 05 56 33 36 80

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