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Draquila, l’Italie qui tremble

Publié le 08 novembre 2010 par Chezfab

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Le film documentaire de Sabrina Guzzanti est très courageux (tout comme sa réalisatrice) et dénonce un fond des plus nauséabond. Observer l’Italie devenir une ploutocratie, voir tirer vers une forme de fascisme (« une dictature de la merde » comme dit un protagoniste), n’a rien de rassurant. Surtout quand nous entendons parler régulièrement de « berlusconisation » de la vie politique française. Car c’est bien de Berlusconi et de son système que nous entretient le film.

Partant du tremblement de terre de l’Aquila, dans les Abruzzes, et de sont traitement par la « protection civile », la journaliste se lance dans la mise à mal du système quasi mafieux de Berlusconi et de ses alliés. Certes, le fond est énorme et les dénonciations intéressantes mais… Le manque de perspectives est cruel ! Peu d’interviews d’opposants (ok la gauche italienne est moribonde, mais pas le mouvement social dans son ensemble, qu’il soit syndical ou libertaire), peu de recul sur les effets de manche (c’est parfois un brin pachydermique).

Et au final, la forme est désastreuse : c’est souvent long, souvent confus pour toute personne ne comprenant pas les subtilités de l’Italie (son système judiciaire, policier, etc…). A force de passer du pamphlet (le début du film avec la journaliste grimée en chef d’état est très drôle) au plus sérieux et âpre, le documentaire perd de sa fluidité et nous perd au final.

Un film intéressant pour le fond, intéressant pour la dénonciation mais qui perd de vue l’idée d’ouvrir des perspectives et n’offre au final 90 minutes un peu trop longues. A trop vouloir traiter cela façon « bobo », la réalisatrice perd une partie de son public.


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