Voici le deuxième tome de la saga "Inch'Allah" sur la situation au Moyen-Orient, publié rapidement après le tome 1 (Le souffle du jasmin) relaté ICI, en mai dernier.
On y retrouve le fil des histoires entrecroisées de cinq familles de fiction : les Palestiniens Shahid, les Egyptiens Loufti, les Juifs Bronstein, les Irakiens El-Safi, Jean-François Levent, diplomate français et son épouse Dounia. Avec deux nouveaux personnages féminins hauts en couleurs, la belle et sauvage Syrienne Chahida et la Palestinienne courageuse Leïla Khaled.
Nous survolons l'histoire mouvementée de 1956 à 2001, de la crise de Suez aux attentats du 11 septembre. Nous apprenons à connaître les hommes forts de la région, leur mode d'accession au pouvoir, l'extrême instabilité politique, la violence des passions, toutes légitimes. Nasser, El-Sadate, Hafez El-Assad, Yasser Arafat, Saddam Hussein prennent corps sous nos yeux.
Dans la mesure où les événements sont plus proches de nous, les repères temporels facilitent la lecture. Nous avons vécu cette période, ces multiples guerres. Le livre a le grand mérite de la clarté, avec un éclairage "de l'intérieur" donné par cet auteur qui a vécu dans la région, qui est imprégné de ses cultures, sans doute en garde-t-il encore un soupçon d'angélisme. Tous ces personnages nous sont très sympathiques, c'est là le problème...Cependant, ainsi que le dit Nicolas Boileau :
"Dans le crime il suffit qu'une fois on débute ;
Une chute toujours attire une autre chute."
Et l'on mesure mieux, en refermant le livre combien la situation est malheureusement sans issue.
A lire pour mieux comprendre, même si au fond de soi, chacun souhaite ardemment qu'une solution plutôt qu'une autre, soit un jour, dans un siècle peut-être, acceptée....
Le cri des pierres, chez Flammarion, 378 pages, 21€