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A chacun son de Gaulle

Publié le 09 novembre 2010 par Edgar @edgarpoe

Nicolas Sarkozy se rend aujourd'hui pour jouer au gaulliste à Colombey-les-deux-Eglises. Le Monde prête son concours à cette farce, doublement. D'abord en titrant "Nicolas Sarkozy inscrit son hyperprésidence dans l'héritage gaulliste". Comme si le culte du pouvoir unissait finalement les deux hommes. Il suffit d'imaginer de Gaulle avec un t-shirt FBI à New York pour prendre un peu de recul par rapport à ce rapprochement imbécile.

Ensuite le Monde publiait une fausse interview de de Gaulle, faite de citations tronquées et sorties de leurs contextes respectifs. François Delpla, historien spécialiste de la deuxième guerre mondiale, défenseur des époux Aubrac, s'étonne de l'imbécilité (pas exactement dans ces termes) du journal de référence.

Mais dénoncer Sarkozy est une évidence. Ce qui est plus judicieux, et juste, c'est d'inclure l'ensemble des leaders français dont le comportement est incompatible avec une vision de ce qu'est la France.

J'inclus dans le lot des gens comme Nicolas Dupont-Aignan ou Dominique de Villepin. Certes, le premier commence à évoquer une possible sortie de l'euro (pour entrer aussitôt dans une "monnaie commune"). Le deuxième a, avec le soutien de Jacques Chirac, refusé l'alignement français dans  la lutte américaine contre l'Irak.

Mais ni l'un ni l'autre ne proposent de rompre avec l'Union européenne, dont il apparaît chaque jour qu'elle n'est qu'un satellite des Etats-Unis - jusqu'à un conseiller de Barroso qui vient de proposer que l'Union adhère à l'OTAN, ce qui aurait le mérite de la clarté.

Les gaullistes d'aujourd'hui sont à l'étranger. Les présidents américains n'ont pas de gêne à reconnaître qu'ils défendent avant tout l'intérêt de leur pays (et les présidents français hésitent de moins en moins à reconnaître qu'ils contribuent à cette défense). On peut néanmoins se demander si un de Gaulle américain aurait laissé s'accumuler des déficits fragilisant à tel point les Etats-Unis.

Ailleurs, des Chavez,  Hu Jintao, Poutine ou d'autres préservent la capacité de leur pays à se diriger lui-même. Ils ne le font certes pas toujours avec des formes parfaitement démocratiques. Mais leur objectif affiché est de conserver et cultiver leurs actifs nationaux.

Il faut venir en Europe, et en France, pour trouver une classe dirigeante entièrement préoccupée de se soumettre à des règles imbéciles, établies lors de tractations qui débouchent toujours sur des compromis boiteux.

Il n'y a qu'un personnage politique qui défende aujourdhui clairement l'idée de rompre avec ce système, c'est François Asselineau et son petit parti, l'UPR (cf. le site de l'UPR et la page Facebook). Il y a sans doute un besoin profond de changement en ce sens - en quelques jours, une page Facebook créée par une sympathisante de l'UPR a réuni près de 2000 "fans".

Les médias traditionnels s'emploient à ignorer ce petit parti, ce qui n'est pas étonnant. Qu'un seul craque et les autres suivront, comme des moutons.

En attendant, s'il y a bien quelqu'un aujourd'hui, qui, contre l'adversité, à l'écart des élites établies (tout en étant lui-même Inspecteur général des finances, la crème de la crème de nos grandes écoles avec deux ou trois corps similaires en prestige), porte la parole d'une France rendue à elle-même, il est à la tête de l'UPR. Aujourd'hui il n'était pas à Colombey pour faire de la figuration, mais il a rédigé un texte pour expliquer pourquoi l'UPR ne se prétend pas gaulliste. On y trouvera une citation de de Gaulle qui pourrait s'appliquer à l'UPR : "Nous avons choisi la voie la plus dure, mais aussi la plus habile : la voie droite." Sans doute le meilleur papier à lire aujourd'hui pour retrouver l'esprit de l'indépendance nationale.


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