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Fonctionnement des médias en occident

Publié le 10 novembre 2010 par Uscan
Parfois j'écris plus en répondant aux commentaires qu'en écrivant un article. Voici donc une première tirade.

Commentaire d'une lectrice

Lorsque j’avais vu dans les rues tant de monde, je m’étais dit : "mais pourquoi n’en profite,t-ils pas pour donner les coordonnées d’un site qui serait le TF1 des révoltés !
Un site où se renseigner et où apprendre, par exemple, tout ce que vous dites, bref un radio-Londres, même sans de Gaulle. C’est ce qu’il faudrait faire.

Réponse de ma part

C’est vrai... Mais ils ne le feront jamais ! On ne peut pas demander à Radio Paris de diffuser un bulletin de Radio Londres. Il n’y a rien à espérer de TF1.

La majorité des journalistes sont convaincus du bien fondé de leur objectivité. Ils n’ont pas le recul qui pourrait leur permettre de comprendre par quel mécanisme leurs contenus sont partisans. Car la propagande en démocratie ne fonctionne pas de la même manière qu’en dictature. Les journalistes sont effectivement libres, ils subissent rarement de pression. Mais tout un ensemble de contraintes s’exercent sur eux de façon très subtile.

  • Il faut vendre, et être accrocheur, les écoles forment à privilégier l’émotion sur le fond
  • On a peu de temps, question de rentabilité, il est rare de pouvoir approfondir
  • Une partie importante des sujets choisis dépend de ce que sélectionnent les agences (images ou dépêches), ce qui filtre déjà fortement la réalité
  • La sélection des journalistes suit certains critères jugés "raisonnables" mais au fond totalement partisans. Détails ci-dessous.

Avec un discours tel que le mien dans cet article il est impossible de réussir un concours à une école de journalisme, quelque soit le niveau de preuve et de documentation. Même en étant le plus factuel possible. Parler des AG interpro sera considéré, en soi, comme partisan et donc refusé, au moins tant que le mouvement ne gagne pas en ampleur. En revanche on pourra traiter un sujet de bien moindre importance quand à ses implications et au nombre de personnes mobilisées, sans se voir taxé de prendre parti, pour peu que l’on reste dans le cadre de la pensée dominante.

Si l’on sort de cette pensée on va vous demander d’apporter tellement de preuves et de justifications, qu’il sera extrêmement compliqué de parvenir à boucler votre sujet. Une telle exigence n’existera pas du tout sur un sujet qui fera consensus dans la rédaction, quelque soit son niveau de documentation. C’est sur ce point qu’apparaît la fausse objectivité. L’opinion dominante pourra être répétée cent fois même si elle est peu étayée, tandis qu’un avis inverse, même appuyé de façon bien plus solide se heurtera à une solide défiance.

Et dans le lot des croyances qui font consensus au sein des rédactions, il y a cette croyance en l’objectivité, qui aide à maintenir ce mécanisme inconscient. Si vous tentez d’exposer cela, il y a de fortes chances pour que vous rencontriez la colère ou le rejet condescendant. Des réactions émotionnelles. On refusera un examen pragmatique de ce que vous avancez.

Cette structure se maintient parce qu’une majorité de journalistes demeurent inconscients du phénomène et persuadés de l’importance de leur fonction. Cela est possible par la sélection à l’entrée, sélection opérée par les journalistes eux-mêmes. Ils vont coopter ceux qui répondent à leurs critères. Comme ils sont persuadés que ces critères sont objectifs tout leur paraît normal. Le système s’auto-entretient.

Et personne n’a besoin de les forcer, ils font cela en toute liberté. C’est le côté génial du système. Ils vont tous déclarer : moi je suis complètement libre, personne ne me dit quel sujet traiter. Et c’est vrai ! Ce qu’ils ne voient pas, c’est que s’ils avaient été portés à traiter d’autres sujets, ils ne seraient pas là.

Il y a évidemment des exceptions et certains journalistes sont conscients du système dans lequel ils sont. En général ils sont bien obligés de se plier aux exigences de leur rédaction en chef qui peut refuser leur travail. Ils font passer de petites choses dès que c’est possible. C’est pareil au niveau des directions. Si l’un d’eux arrive en haut de l’échelle c’est le propriétaire du média, dont les intérêts sont en général du côté de l’argent et du pouvoir, qui fera taire ou qui licenciera la personne. Donc tout en haut il y a une vigie qui peut intervenir, mais elle n’a pas besoin de le faire souvent, car la majorité est correctement formatée et une minorité sait se gérer pour faire passer le maximum d’infos alternatives sans dépasser la ligne qui leur créerait des problèmes. Efin une toute petite minorité moins conciliante se fait éjecter.

Ce mécanisme est celui de la propagande en démocratie. Noam Chomsky le détaille de façon brillante dans ses ouvrages. Je ne peux que relayer cet avis. J’observe au quotidien ce fonctionnement dans mon environnement professionnel.

Il existe cependant des sources d’informations sur ce qui se passe actuellement, hors de ces grands médias. Tout d’abord l’agenda démosphère qui répertorie les événements alternatifs en région parisienne.

http://www.demosphere.eu/

Ce type d’agenda participatif est distribué gratuitement par l’équipe. Vous pouvez en monter un dans votre région. Cela a déjà été fait en Grèce, en Gironde, à Angers.

D’autres liens.

http://www.hns-info.net/
http://www.7septembre2010.fr/
http://www.magmaweb.fr/spip/
http://www.cip-idf.org/
http://engreve.wordpress.com/

http://www.parisseveille.info/
http://rebellyon.info/
http://juralibertaire.over-blog.com/
http://rennes-info.org/

AInsi que mon propre blog : http://www.ramassi.net/

Chaleureusement,

Raphaël


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