Le récent sommet franco-britannique a montré un dirigent britannique qui, comme traditionnellement outre-manche au cours du mois de novembre, portait coquelicot à la boutonnière.
Cette tradition remonte à la Première guerre mondiale, les coquelicots évoquant les soldats britanniques tombés sur les champs d'Artois :
- In Flanders fields the poppies blow
- Between the crosses, row on row,
- That mark our place; and in the sky
- The larks, still bravely singing, fly
- Scarce heard amid the guns below.
Si la tradition s'est maintenue en Angleterre, elle a peu à peu disparu en France.
1/ Or, les Français avaient inventé le principe dès 1916, avec les Bleuets de France, des fleurs de tissu confectionnées par les blessés de guerre.
2/ Depuis, ces bleuets, vendus sur la voie publique le 11 novembre et le 8 mai, affichent la solidarité avec les anciens combattants.
3/ Si vous croisez des quêteurs, demain 11 novembre, accordez-leur donc leur votre attention, et même votre générosité.
4/ Considérons enfin les choses sous l'angle franco-anglais :
- une habitude toujours vivace de l'autre côté, peu à peu disparue du nôtre ;
- rouge d'un côté, bleu de l'autre (ce qui ne rappelle pas les codes couleurs des thèmes graphiques opérationnels, ce qui est l'effet du hasard)
- au-delà de cette plaisanterie sur les différences persistantes, cela nous rappelle surtout que la solidarité franco-britannique n'est pas un vain mot et qu'elle s'est forgée par des millions de morts il y a presqu'un siècle. Je sais qu'il y a encore beaucoup de défiance (la perfide Albion, la grandeur mal placée des frogs) : être prudent voire méfiant n'empêche pas de se souvenir que sur l'essentiel, nous partageons les mêmes choses.
Référence : le site de l'ONAC qui a en charge l'œuvre des Bleuets.
O. Kempf