Magazine Politique
Y aura-t-il un avant et un après 7 novembre 2010 ? Les mois prochains le diront. Ce qui est déjà certain c'est que la semaine écoulée a connu des évolutions majeures en vue de la présidentielle 2012.
Avec recul et indépendance, il importe de faire un premier point sur la semaine écoulée avec l'électrochoc de la déclaration de Dominique de Villepin, Président du Mouvement République Solidaire, au sujet du Chef de l'Etat.
S'il est une personnalité qui n'a jamais douté du destin de son leader c'est Brigitte Girardin qui témoigne une loyauté à toutes les épreuves. Une critique fuse. Elle alterne courtoisie et fermeté pour la contrecarrer. Une réserve naît. Elle met en perspective les étapes pour montrer la cohérence à terme des actions conduites.
Comment comprendre l'intervention du Président de République Solidiaire et quels effets ?
Sur le fond, il semble qu'il y ait deux messages :
- contrairement à certaines insinuations journalistiques récentes, la séparation avec Nicolas Sarkozy est consommée. Il n'y a pas d'offre de services mais des chemins parallèles jusqu'au soir du premier tour de 2012,
- le ton nuancé est lui aussi passé. Quand il y a crise, sans céder à l'énervement, il y a un besoin de mobilisation et de réaction qui imposent une autre tonalité.
Dans trois semaines, cette déclaration sera oubliée dans les détails.
En revanche, il y a 4 tendances de fond à surveiller :
1) face à une droite qui se droitise et à une gauche qui se gauchise, l'espace central s'élargit. Cet espace central est celui de Dominique de Villepin,
2) la mode en faveur du Général de Gaulle repose dans les enquêtes sur des facteurs qui méritent l'attention : stature, mais aussi pour 56 % son positionnement en dehors des partis politiques classiques (sondage Ifop / France Soir 10/11/2010).
Il y a un hommage de l'opinion (un appel ?) à des tendances qui correspondent au profil de Villepin d'ailleurs désigné par ailleurs comme actuel premier héritier du fondateur de la Vème République,
3) aux Etats-Unis, en 8 mois, l'opinion a bougé de façon considérable et surtout, presque partout, les gouvernements de crise sont fortement sanctionnés sur la base du rejet du "système politique". Or, République Solidaire, notamment grâce à sa jeunesse, est la seule composante de Gouvernement à ne pas co-gérer le "système actuel".
4) La droite a échoué aux yeux de l'opinion mais la gauche n'a pas réussi à capitaliser le transfert de désir. Le PS stagne. Il ne gagne pas en crédibilité. 70 % des français ne croient pas en sa promesse de rabaisser l'âge de la retraite en cas de victoire en 2012 ! Cette opinion qui s'ennuie face à l'offre politique classique, c'est en France, celle des grands chocs.
2012 s'annonce sous des jours singuliers. A voir le nombre très élevé d'adhésions ces derniers jours, la Secrétaire Générale de République Solidaire, Brigitte Girardin, peut être persuadée que tous les possibles sont désormais ouverts.