Lamare VS Morelli

Présentation du combat de la marraine de notre site, Myriam Lamare (Sept fois championne du monde) contre Lucia Morelli (14 V-2 D) pour la défense de son titre mondial. Sportatoo y était en nombre et en Tshirt: compte-rendu, ambiance, autres combats et résultats.

Le 06 novembre 2010, l’équipe Sportatoo venait soutenir la marraine du site, Myriam LAMARE, pour son combat de défense du titre contre la germano-italienne Lucia Morelli (14 Victoires dont 7 KO- 2 Défaites), à Aix-en-Provence. Sportatoo était d’autant plus fier de sa marraine, que celle-ci était à la tête de la promotion de la soirée et menait de front ses deux combats.

Après une attente longue (due au fait que dans un groupe vous avez toujours un boulet qui vous met à la bourre), nous arrivons à la salle du Val de l’Arc d’Aix-en-Provence, 10 mn avant le début des premiers combats et là premier choc, le gymnase contient certes un ring mais également toute une installation lumières, dues à la présence du partenaire TV Eurosport. Le tout offre un décoruum et une impression visuelle de premier ordre, renforcée par une salle comble (au moment où nous arrivons, les places rings sont toutes vendues ). L’atmosphère est intense et en même temps sympathique, ce qui n’est pas toujours le cas lors des soirées boxes…

Les combats amateurs

Nous sommes placés à l’angle gauche du ring, le long du parcours d’arrivée des combattants et à environ 5 mètres du ring. Au moment où nous nous installons à nos places, le speaker annonce l’arrivée des deux premiers boxeurs: Sébastien Spanu et Cyril Gautier en 60 kilos. Le combat est âpre malgré une différence de dix ans entre les deux combattants (22 ans pour le 1er et 32 pour le second), et sur ce combat engagé l’expérience l’emporte sur la jeunesse.

Le second combat est également le premier combat féminin et oppose. L’ambiance est montée d’un cran, et le fait que l’une des combat

tantes participe à son premier combat et que son entraineur soit Myriam Lamare ne fait que la renforcer. Myriam nous a confié que cette athlète agée de 24 ans et nommée Priscilla Marquez sera certainement un des visages à suivre dans la boxe féminine des prochaines années. Opposée Emmanuelle van der Boch (4combats, 1V et 3D), une combattante expérimentée mais plus petite Priscilla fait parler son allonge et sa puissance supérieures pour prendre rapidement la mesure du combat et de son adversaire. Résultat: un combat maîtrisé de bout en bout…

Le troisième combat monte d’un cran en expérience puisque les deux combattants cumulent à eux deux plus d’une quarantaine de combat: Sofiane Bellahcene (11 C, 8V et 3D) et Jean Moraiti (32 c, 22 V, 10 D). Le combat met en avant les qualités de vitesse et de vista des deux opposants et se termine sur une égalité méritée.

Le dernier combat amateur est à nouveau un combat féminin et malgré les têtes d’ange des deux jeunes filles, chacune accumule plus de dix combats chez les 50 kilos: Sarah Lahaye , 27 ans (23C, 15V, 8D) et Hadria Bader seulement 18 ans (13C, 10V, 3D). Le combat est techniquement très bon, même si on peut regretter un manque de punch (relatif je serais pas monter sur le ring pour autant). L’expérience de Sarah lui offre cependant une victoire aux points, mais on peut penser qu’on reverra bientôt Hadrai sur un ring…

Les combats professionnels

Le premier combat professionnel oppose le paraguayen Dario Azuaga 36 ans (102 combats, 79V, 19D, 2N) à Jérémy Parodi 23 ans (28V, 1D, 1N) qui en 2009 était champion du monde espoirs IBF. Le toulonnais met un round à rentrer dans le combat face à un adversaire expérimenté doté de très bonnes esquives mais avec une boxe les gants bas qui le mettent rapidement en défaut. En effet, le toulonnais accélère doucement mais surement et dès le troisième round montre sa qualité de frappe et d’enchainements. Il gère son combat pour ne pas se mettre en danger et met sérieusement à mal son adversaire avec des accélérations rapides et précises. Au bout du 6e ou 7e round (?), le paraguayen ne veut plus prendre coups et malgré une défense héroïque sent bien qu’il est dépassé et préfère jeter à l’éponge, après avoir mis deux fois les genoux au sol.

Le second combat professionnel offre la mise en jeu du titre national des plumes féminines entre Capucine Pauchet (7C, 7V) et Nassera Kebaïli (2V et 1D). Premier Hymne national, les deux jeunes femmes semblent dans leur combat mais Capucine a les dents qui rayent le ring. La jeune femme se jette sur son adversaire et le combat semble plié tant les coups pleuvent et la maubeugeoise semble dépassée. Mais celle-ci tient le coup et tente des ripostes parfois maladroites, brouillonnes mais qui parviennent à toucher son adversaire. Le combat va au bout et après une décision unanime, la qualité technique et la préparation poussée de la toulonnaise lui permettent à trente ans d’accéder à son premier titre national, elle restera dans l’histoire comme la première championne de France professionnelle de l’histoire.

Le troisième combat professionnel offre le retour d’un bon combattant français Medhi Amar (ancien champion de France super moyen (23C, 20V, 3D) avec sur sa première période professionnelle 17 combats sans défaite ) qui renoue avec la compétition après plusieurs mois de galère et qui est soutenu magnifiquement par la salle. Le premier arrivé est cependant son adversaire un espagnol de 41 ans Juan Nelongo (32C, 21V, 10D, 1N) impressionnant physiquement: grand, costaud, cicatrices lui donnent une tête de tueur. Les deux combattants donnent d’entrée le ton du combat, Medhi dans un style traditionnel offre une boxe appliquée, technique et propre tandis que l’espagnol fait parler son expérience et son intelligence en truquant un peu les débats: accrochages, tête basse, sourires entendus quand Medhi touche… Il ne faut pas croire que cela pourrit le combat, simplement l’espagnol a vite compris que sur un combat propre, il ne peut pas gagner, il se donne donc d’autres moyens et offre un combat courageux, touché plusieurs fois il s’accroche et repart à l’affrontement. Cependant, il est compté une fois de trop et le  juge préfère arrêter le combat à la 8e reprise. L’espagnol refuse cette décision et ne possédant pas la langue de Molière, il fait le show réclamant des applaudissements, demandant l’avis du public par de grands signes, demandant s’il doit revenir… Bien que broder-line, il reste sympathique et félicite son adversaire pour son combat. Medhi s’empare du micro du commentateur et remercie ses parents, ses amis, le public tout en avouant ne pas voir livré son meilleur combat mais être  heureux de retrouver le ring après une période plusieurs mois très difficile.

Le championnat du monde

Salle chauffée à blanc, après le passage victorieux de plusieurs combattants du cru, Show visuel, annonces enflammées du speaker et je vous passe les passages des rappeurs…  la salle se retourne pour voir sur le grand écran l’échauffement de Myriam. Elle apparait dans le grand écran, mâchoires serrées, yeux fixes, le combat est déjà en elle. en attendant c’est l’italienne qui se présente: Lucia Morelli 31 ans (16 C, 14V, 1D) tête tressée comme toues les combattantes et yeux translucides, l’italienne fait visuellement forte impression. Elle s’installe sur le ring et dévoile une tenue entièrement dorée (qui aurait plu à Xena la guerrière). Tout le monde est maintenant tendu et se lève pour apercevoir la championne française, effet de lumières, flammes

rouges, musique… et arrivée de la championne toujours aussi concentrée, yeux fixes, mâchoire serrée. Elle avance dans une tenue Bleue et argent, manches coupées qui dévoilent des bras affutés. L’arrivée se fait dans un bruit indescriptible. Myriam Lamare (20C, 17V, 3D) monte sur le ring et commence à sautiller sous les vivas du public.
Sous la présidence de Miche Vauzelle, on entend résonner les trois hymnes: anglais pour l’arbitre, italien pour l’adversaire et la Marseillaise reprise en cœur par toute la salle pour Myriam. Le combat débute, l’italienne semble mieux rentrée dans le combat, enchainant plus, Myriam est en retrait et place deux trois accélérations qui font mouche mais les deux premières minutes semblent bien à l’avantage de Lucia. Le second round commence à opérer un rééquilibrage et les débats s’intensifient, l’italienne lance toute son ardeur au combat tandis que Myriam commence à imposer sa boxe: précision, puissance et économie d’énergie. les coups ne pleuvent pas mais font mouche quasi à chaque fois, dès que la marseillaise lance son crochet gauche elle touche. Les rounds s’enchainent et l’italienne une fois entré dans ce schéma de combat a de plus en plus de mal à se montrer en position de force, elle accélère par moment mais sans vraiment toucher. Myriam elle continue son œuvre de destruction méthodique, systématique et quasi machinale. Son coin représente assez bien tout cela avec une Lucia Rijker sereine, calme et donnant que quelques conseils à chaque reprise mais trop en faire. Lors de la sixième reprise, Myriam accélère cette fois pour faire tomber son adversaire qui avait déjà titubé quelques fois et parvient à la mettre dans le rouge, celle-ci baisse les bras un peu trop longtemps au goût de l’arbitre qui préfère arrêter le combat, certainement trop vite au goût de l’italienne.

Celle-ci encore sous le coup de l’adrénaline et de l’émotion tourne en rond, se met à pleurer, son coin s’échauffe, pendant que Myriam tout à son bonheur d’avoir conservé son titre saute dans les bras de son coin. Se rendant compte de l situation, elle se dirige alors pour discuter celle qui est aussi une connaissance, la réconforte et lui prend le bras en l’air pour faire le tour du ring et la faire ovationner par le public. L’italienne suit le mouvement mais on sent que la pilule a du mal à passer. Décision de l’arbitre, bras soulevé pour Myriam et prise de la ceinture: le cérémonial est complet.

Dernier combat

Le combat qui clôture la soirée est un combat international lourd entre un réunionnais de 29 ans Fabrice Aurieng (Black Protein, j’ai adoré son surnom

)et certains partis à la fin du combat de Myriam regretteront de ne pas avoir vu celui qui a été Champion de France, d’Europe et du Monde de boxe française et ce à plusieurs reprises et qui vient de se lancer dans une carrière en boxe anglaise. Face à lui un tchèque immense du même âge (39C, 5V, 29D, 5N), Tomas Mzarek . Ce combat est une revanche d’un combat qui a eu lieu en juin dernier et s’était terminé par une victoire du français.

La boxe est appliquée et de qualité, le réunionnais bouge excessivement  bien pour un boxeur de son gabarit et s’applique à varier les niveaux à toucher mais le tchèque est à la traîne et accroche, impose une boxe proche pour éviter de prendre trop de coups. Le combat va au bout des 6 rounds avec une victoire claire et nette du français.

Quelques chiffres pour finir

8e titre final pour Myriam Lamare à 35 ans

4h de combat pour 20 euros

126.000 téléspectateurs, avec un pic à 200.000 téléspectateurs sur Eurosport (meilleur score pour un programme de boxe sur Eurosport France depuis mai 2007 et équivalent à la diffusion d’un match de Ligue 2).