Pôle emploi crée de nouveaux chômeurs, le titre est de Capital : « Pôle emploi a officialisé hier la
suppression de 1 800 postes d’ici fin 2011. Cette mesure provoque la colère des syndicats, qui dénoncent la surcharge de travail des agents dans un contexte de chômage de masse, annonce
l’introduction de l’article. A l’heure où le taux de chômage dépasse 9% en France, Pôle emploi… taille dans ses effectifs. L’organisme né de la fusion de l’ANPE et des Assedic
va supprimer 300 CDI, via des départs non remplacés, et ne pas reconduire 1 500 CDD d’ici la fin 2011, ont annoncé les syndicats. Une coupe justifiée par la nécessité
d’adapter le budget de Pôle emploi au projet de loi de finances 2011, a expliqué un porte-parole à l’AFP. Le gouvernement a décidé de ne pas reconduire
certaines mesures exceptionnelles prises pendant la crise pour faire face à l’explosion du nombre de chômeurs. » Une fois de plus, les bras nous en tombent. La
« crise » est-elle terminée, les « mesures exceptionnelles » ne sont-elles pas plus que jamais nécessaires, « l’explosion du nombre de
chômeurs » a-t-elle été endiguée ? La décision du gouvernement est d’autant plus irresponsable que le chômage est en réalité beaucoup plus élevé que ne l’affichent les statistiques
officielles, que Pôle Emploi fait baisser artificiellement en multipliant les radiations arbitraires, comme nous le dénoncions dans un billet de mars 2010 (40 000 chômeurs radiés chaque mois !). Nous avons donc un organisme Symbole de la faillite
des « réformes » sarkozystes (relire notre article de juin 2009),
parfaitement incapable de gérer l’afflux massif de chômeurs 
Fureur chez les salariés : « Pour les syndicats FO, SNAP, CGT, Unsa, CGC, CFDT, CFTC, Sud et SNU, « la situation explosive vécue par les salariés – et par ricochet sur les services rendus aux usagers – et la situation économique ancrée entraînant la hausse du chômage exigent au contraire une augmentation des effectifs », rapporte l’AFP. « Cette annonce inacceptable » de 1 800 suppressions de postes « est vécue comme une véritable agression à l’égard des salariés ». D’où grève et manifestation : « La pluie qui tombe à Paris depuis quatre jours est un bon test de mobilisation… Remporté avec brio aujourd’hui par les salariés de Pôle Emploi, descendus en masse avec leurs k-way et parapluies, raconte Libération. Ils étaient entre 1500 et 3000, excédés par leurs conditions de travail et la dégradation du service rendu aux usagers. «Ah non mais le coup des 1800 nouvelles suppressions d’emploi annoncées il y a trois jours, c’est de la provoc’ pure et simple», s’étrangle presque Franck, 18 ans de métier, brassard FSU. (…) Comme les autres, il voit la pile de dossiers sur son bureau s’allonger toujours plus, avec à la clef des délais de réponse aux usagers qui s’allongent. «Trois semaines d’attente en moyenne à Caen pour informer seulement un nouveau chômeur de ses droits et du montant de l’indemnisation.» Alors bien sûr, enchaîne-t-il, «faut pas s’étonner de la montée de l’agressivité, entre agents et de la part des usagers. L’autre jour, une collègue a évité de peu un coup de poing en pleine face.» Sono syndicale à plein tube, on réchauffe le moral des troupes à coup de «Y en a assez, assez de ce Pôle emploi, de ses missions bradées, qui jette ses CDD, maltraite ses salariés, maltraite ses usagers». «Nous on veut des moyens pour bosser.» Un camion syndical plus loin, c’est : «Il était un service public (bis)/ Qui brutalise ses salariés/ Ohé ohé ! Ohé ohé Pôle emploi !» (…) Alex est venue de Toulouse, (…) criant à tue-tête contre «cette machine à radiation» qu’est devenu le Pôle emploi, «cette pompe à fric qui broie le personnel et les usagers». Dans son agence, elle constate tous les jours la dégradation du service rendu depuis la fusion ANPE-Assedic fin 2008. «Je me retrouve avec 210 demandeurs d’emploi à charge que je suis censée recevoir une fois par mois. C’est impossible, rien que de répondre à toutes les demandes par téléphone, on ne s’en sort pas. »
Alex et ses 210 chômeurs à tenter d’accompagner incarne un cas limite, la moyenne étant tout de même – bien qu’inacceptable –
plus basse : « Les portefeuilles des conseillers de Pôle Emploi sont surchargés, résume un autre article de Capital. Fin août, chaque
employé avait à sa charge 103,1 dossiers, une hausse de 12% en un an selon Les Echos. Pire, un agent sur huit est censé accompagner de façon personnalisée plus de 130 chômeurs dans leur
recherche d’emploi. Autant dire, une mission impossible. Pourtant, le gouvernement avait promis que la fusion entre l’Anpe et l’Unedic
début 2009 réduirait à 60 le nombre de demandeurs d’emploi géré par conseiller. [Ne jamais croire les promesses de l'UMP, NdA] Même les contrats de
sous-traitance, signés ces deux dernières années avec des agences d’intérim et des cabinets de recrutement, n’ont pas suffi à absorber l’explosion du chômage. » Parlons-en justement :
« Confronté à une explosion du chômage qu’on tente tant bien que
mal de camoufler et à la faillite totale d’un Pôle emploi
complètement débordé, le gouvernement a décidé un recours massif au privé : confier jusqu’à 250 000 chômeurs par an à des Opérateurs privés de 
C’est chiffré : le privé obtient de moins bons résultats. La conclusion du rapport avance une
explication : « les 11 OPP sélectionnés par l’Unédic pour prendre en charge les parcours d’accompagnement renforcé étaient hétérogènes, tant en terme
de taille et d’expérience que d’ancrage territorial. Aux côtés d’opérateurs expérimentés dans les démarches de reclassement des salariés, se trouvaient également des organismes
récemment positionnés sur ce marché, n’ayant pas (encore) ces atouts. Les OPP se sont donc appuyés sur des compétences et ressources assez hétérogènes, ce qui a pu
jouer dans le sens d’un abaissement global des performances en termes de retour à l’emploi. » Donc en gros, on a embauché n’importe qui ! Le rapport n’aborde pas
les coûts respectifs des deux programmes et il nous faut donc retourner à notre billet d’août 2009 : « Et en 
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